3.7 Limites de la
méthodologie
Certaines limites d'ordre méthodologique doivent
être soulevées.
Difficultés liées à la collecte
d'information
Le nombre élevé de personnes présentes
lors des entretiens de groupe a pu susciter la réserve de certains
villageois qui ne se sont pas exprimés librement (notamment les jeunes
en présence des plus âgés). A cela s'ajoute, une certaine
réticence à parler de certains sujets délicats notamment
pour tout ce qui a trait à la fortune, au revenu et aux maladies
infectieuses (VIH Sida).
Les informations sur la situation avant piste sont difficiles
à obtenir et à vérifier sur le terrain. Bien que nous
avons pu obtenir certains chiffres (production agricole en tonne, nombre de
têtes de bétail,...), nous émettons cependant certaines
réserves quant à leurs exactitudes car nous y avons trouvé
de nombreuses incohérences.
Une étude quantitative chiffrée permettant de
comparer la situation avant et après piste aurait été
bienvenue et un excellent outil de travail mais est malheureusement
extrêmement difficile lors d'enquêtes auprès de populations
rurales.
Difficultés liées au recours aux
interprètes
Les interprètes à notre disposition, bien que
parlant couramment français et dotés d'une réelle bonne
volonté, peuvent ne pas avoir restitué exactement ce qui a
été dit par les villageois. Le souci de simplification qu'ils
avaient parfois peut nous avoir privé d'informations précieuses.
Une certaine censure de leur part ne peut, hélas, pas être exclue.
De plus, pour certains interlocuteurs les enquêteurs durent effectuer une
double traduction : Français-Gourmantché-Moré. Nous
imaginons facilement combien la question peut ne pas avoir été
posée de la manière voulue et la réponse obtenue
différer de ce qu'elle était.
Réponses biaisées
Certaines réponses à nos questions semblent ne
pas être le reflet de la réalité mais clairement
politiques. Un discours formaté était parfois de mise :
vanter les avantages de la piste afin d'encourager la réalisation du
réseau prévisionnel de PrEst. L'étude ayant
été annoncée par l'ISG et notre arrivée dans des
véhicules portant l'emblème d'Helvetas nous priva d'une
neutralité précieuse. De plus, le fait d'être des
étrangers posant des questions en lien avec le développement,
nous avons d'emblée été assimilés par les
villageois à des personnes qui pourraient leur venir en aide. Ceci les a
probablement poussés à répondre ce qu'ils pensent
être la bonne réponse afin d'encourager une nouvelle aide
extérieure. Les longues concertations qui pouvaient avoir lieu entre eux
lors des entretiens de groupe portaient peut-être sur la mise en accord
de ce qu'était la bonne réponse à cette fin.
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