3 - Les firmes engagées dans le VIH / SIDA
5 juin 1981 sous le titre « cas de pneumocystose - Los
Angeles » à la page 2 du volume 30, fascicule 21, un numéro
du MMWR (Mortality Morbidity Weekly Report) qui deviendra historique pour avoir
été le premier au monde à parler d'une maladie que
l'humanité allait bientôt découvrir avec terreur sous le
nom de SIDA.
25 ans d'infection VIH
50 45 40 35 30 25 20 15 10 5
0
4 In Africa, a heterosexual AIDS epide,,ic is
revealed
5 The first HIV antibody test beco,,es
available
6 Global Network of People living with HIV/AIDS (GNP+)
(then International Steering Co,,,,ittee of People Living with HIV/AIDS)
founded
8 The first therapy for AIDS -
1 2 3456
7
8
9
10
11
12
13
nfection Infection
VIH
e saharienne
Orphelins en Afrique Sub-
14
15
16
9 In 1991 -1993, HIV prevalence in young pregnant
wo,,en in Uganda and in young ,,en in Thailand begins to decrease, the first
,,ajor downturns in the epide,,ic in developing countries
10 Highly Active Antiretroviral Treat,,ent
launched
11 Scientists develop the first treat,,ent regi,,en to
reduce ,,other-to-child trans,,ission of HIV
12 UNAIDS is created
13 Brazil beco,,es the first developing country to
provide antiretroviral therapy through its public health syste,,
14 The UN General Asse,,bly Special Session on HIV/AIDS.
Global Fund to fight AIDS, Tuberculosis and Malaria launched
15 WHO and UNAIDS launch the '3 x 5' initiative with the
goal of reaching 3 ,,illion people in developing world with ART by
2005
16 Global Coalition on Wo,,en and AIDS
launched
1980 1985 1990 1995 2000 2005
Quatre ans après qu'un médecin de Los Angeles
eut diagnostiqué le premier cas de l'épidémie, deux ans
après que des biologistes de l'Institut Pasteur de Paris eurent
découvert le rétrovirus responsable du SIDA, des fonctionnaires
de la santé publique et des chercheurs de l'industrie pharmaceutique se
réunissaient pour jeter les bases d'un protocole clinique en vue de
l'expérimentation de la première arme inventée contre le
fléau mortel - l'AZT.
Aucun produit n'avait encore été testé
avec succès contre une maladie aussi complexe et dont on savait si peu
de choses. Ensuite, en raison des nombreuses inconnues concernant l'AZT
lui-même. Son mode d'action n'avait pu être totalement
élucidé et ses effets toxiques n'avaient été
mesurés que pendant quelques courtes semaines sur des animaux. L'AZT
(utilisé en vain dès 1964 pour leurrer des cellules
cancéreuses et casser le mécanisme de leur reproduction
anarchique) n'était pas un produit très courant : il fallait une
matière première aussi rare que du sperme de hareng pour obtenir
la thymidine qui en était l'un des composants.
L'histoire tragique du SIDA ne devra pas oublier que les
premiers milligrammes d'AZT administrés à des humains eurent pour
receveurs ses trois principaux inventeurs, à commencer par le vice
président du laboratoire Wellcome en personne. Comme il n'existait ni
comprimés ni gélules, il avait été contraint de
dissoudre dans un jus de fruit la poudre de sperme de hareng. L'essai clinique
sur 21 malades qui suivra épuisera, jusqu'au dernier gramme le stock
d'AZT constitué au printemps précédent par l'achat de
toutes les réserves mondiales de sperme de hareng. Les chimistes de
Wellcome n'avaient pas encore réussi à reproduire en laboratoire
la fameuse substance contenue à l'état naturel dans la semence de
ce poisson de mer (la synthèse de la thymidine était d'une grande
complexité). A l'automne 85, la mise à disposition de 50
kilogrammes de sperme de hareng et surtout, l'imminente synthèse de la
thymidine par les chimistes de Wellcome permettaient d'envisager une production
massive d'AZT en vue de sa mise rapide sur le marché. Ce sera le cas
deux ans plus tard.
Le médicament devait pourtant faire l'objet de
critiques à commencer par son prix jugé exorbitant, voire
scandaleux. Aux Etats-Unis, ou 18 millions de citoyens ne
bénéficiaient d'aucune protection sociale, la moitié des
victimes du SIDA n'avaient pas les moyens de s'offrir un traitement dont le
coût annuel s'élevait à 6500 dollars soit près de 40
000 francs. Au cours de l'été 89, des activistes
s'enchaînèrent aux balcons de la bourse de Wall Street pour
dénoncer les bénéfices spectaculaires du laboratoire
Wellcome dont les actions connaissaient des hausses jugées immorales en
raison du contexte dramatique de l'épidémie. L'un des
pères de l'AZT dû comparaître devant une commission du
congrès « pour y subir le feu roulant de questions parfois hostiles
» et expliquer que le prix du médicament se justifiait par
l'importance des investissements qu'avaient nécessités sa mise au
point et son expérimentation continue sur des milliers de malades.
L'annonce que le laboratoire allait distribuer gratuitement
l'AZT aux enfants atteints par le SIDA ne fit pas taire toutes les
polémiques. Au printemps 86 Wellcome décida de débuter un
essai avec 281 patients. 144 sous AZT et 137 sous placebo. Immédiatement
les 10 000 américains victimes de l'épidémie partirent en
croisade contre Wellcome pour un arrêt immédiat de cet essai et la
distribution immédiate de l'AZT à tous les malades, soutenu par
un battage médiatique. On reprochait même à Wellcome que si
il n'était pas en mesure ou ne voulait pas fabriquer suffisamment d'AZT,
il fallait que le gouvernement fédéral signe des contrats avec
d'autres laboratoires et distribue gratuitement le médicament.
Dès 96 les revendications pour les pays du Sud seront les
mêmes.
Le monopole de Wellcome n'aura duré que cinq ans avant
que d'autres laboratoires pharmaceutiques se lancent également dans
l'aventure et décident de capter ce nouveau marché : Bristol
Meyer Squib, ROCHE, Merck Sharp Dohm & Chibret, Boehringer Ingelheim,
Abbott rejoints plus récemment par les « biotechs » Gilead et
Tibotec. En 2007 l'arsenal thérapeutique s'est considérablement
renforcé avec vingt quatre antirétroviraux commercialisés
et trois en cours d'enregistrement.
Refining Antiretroviral Regimens:
Complications métaboliques chez les patients
infectés par le VIH
1987 19881989 1990 199119921993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
25
20
15
10
5
0
ZDV
ddC d4T
ddI
SQV 3TC
RTV IDV NVP
NFV DLV
EFV ABC
APV
LPV/ RTV
TDF
ATV FPV ENF FTC
DRV
TPV
Year
Figure does not include fixed-dose combinations.
clnicaoptions.com/hiv
Timeline of ARV Development
AIDS 1 st reported
ddI
ddC d4T
3TC, SQV
RTV, IDV, NVP
NFV, DLV, COM , SQV-gc
EFV, ABC
APV
LPV/RTV, ddI-EC, ZDV/3TC/ABC
TDF
EFV-600, 3TC-300, d4T-XR
T-20, NFV 625, ATV, FTC, FPV ABC/3TC, TDF/FTC, ddI generc SQV
500, TPV, ZDV generic , LPV/RTV tabs
DRV, TDF/FTC/EFV
clinicaloptions.com/hiv
ZDV
Refli Reformulations Cofli Coformulations
En 2007, les cliniciens des pays industrialisés
bénéficient de molécules dont les différents modes
d'actions permettent d'agir sur cinq étapes du cycle de
réplication du virus VIH : les inhibiteurs d'entrée (au compte
goutte car aucun n'a d'AMM), les inhibiteurs de fusion (un seul disponible),
les inhibiteurs de la reverse transcriptase, les inhibiteurs de
l'intégrase (un seul en cours d'enregistrement), et les inhibiteurs de
la protéase. Les régimes de première ligne de traitement
(source 2003 - 2005) dans le Monde sont particulièrement inégaux
en fonction des continents :
· Amérique du Nord : 59
· Amérique du Sud : 11
· Europe de l'Ouest : 47
· Asie : 3
· Afrique de l'Est : 3
· Sud de l'Afrique : 3
Schémas Première Ligne:
nouvelles recommandations
OMS Toronto Août 2006
ZDV or d4T*
TDF or ABC
3TC ou FTC
NVP
EFZ
En France, les cliniciens disposent de recommandations de
traitement depuis 1996 (Rapport Dormont devenu en 1999 le Rapport Delfraissy et
enfin en 2006 le Rapport Yeni). Ces recommandations sont revues et
adaptées tous les deux ans en fonction des nouvelles connaissances et
des avancées thérapeutiques.
Associations à utiliser de préférence
En Afrique les cliniciens disposent de recommandations seulement
depuis 2003 réactualisées par l'OMS en 2006. Les options
thérapeutiques sont bien plus limitées.
Number of people on antiretroviral therapy in -
lowand middle-income ,countries, -20022005
North Africa and the Middle East Europe and Central Asia
East, South and South-East Asia Latin America and the
Caribbean Sub-Saharan Africa
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
People
receiving therapy
(thousands)
End Mid- End Mid- End
Mid- End
2002 2003 2003 2004 2004 2005 2005
Source: WHO/UNAIDS (2005). Progress on global access to HIV
antiretroviral therapy: An update on «3 by 5.»
06/06 f
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