2 - Le VIH infection planétaire
Adultes et enfants vivant avec le VIH, estimations
2005
Amériquedu Nord 1,3 million
[770 000 - 2,1 millions]
Caraïbes 330 000
[240 000
Amérique latine ,1,6 illi million
[1,2 - ,2,4 mill millions]
-420 00]000]
Afrique du Nord & Moyen-Orient
440 000
Europe occidentale et centrale 720
000
[550 000 -950 000]
[250 000
Afrique subsaharienne 24,5 lmillions
[21,6 -,27,4 millions]
-720 000]
Europe orientale & Asie centrale , 1,5
million
,[1,0 --,2,3 il
millions]
Asie du Sud & du Sud-Est , 7,6 ili
millions
[5,1 -11,7 millions]
Asie de l'Est 680 000
[420 000 -1,1 million]
Océanie 78 000
[48 000
-170 000]000]
Total : 38,6 (33,4 - 46,0) millions
3
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l'Onusida
(programme commun des Nations unies sur le VIH/sida) publient chaque
année un rapport épidémiologique de suivi du sida dans le
monde, intitulé le Point sur l'épidémie de sida.
Celui de novembre 2005 estime à environ 40,3 millions le nombre de
personnes vivant avec le VIH ou un sida déclaré, dont 17,5
millions de femmes et 2,3 millions d'enfants et de jeunes de moins de 15 ans.
Le nombre de personnes nouvellement infectées en 2003- 2004 est
d'environ 4,9 millions : ce chiffre annuel de nouvelles infections est stable
depuis 2001, signe d'une difficulté à mettre en place des moyens
de prévention efficaces ou signe que l'on atteint un plateau dans le
développement de l'épidémie. Ces chiffres manquent
toutefois de précision, étant donné le décalage
entre la réalité de l'épidémie et les
déclarations officielles, en particulier dans les pays où le
système sanitaire est déficient. La face visible de
l'épidémie est représentée par le sida
déclaré, mais la séropositivité passe souvent
inaperçue -- en effet, il s'écoule en moyenne une dizaine
d'années entre la contamination et la maladie effective. L'OMS et
l'ONUSIDA considèrent que, dans le monde, moins de 10 % des personnes
séropositives chez lesquelles le sida n'est pas encore
déclaré sont au courant de leur séropositivité (un
peu moins de 50 % en France). Ainsi, le nombre total de cas dans le monde est
considéré par l'OMS et l'ONUSIDA comme compris entre un minimum
de 34,5 millions et un maximum de 45,3 millions de personnes, le chiffre de
40,3 millions étant une moyenne.
La situation est dramatique en Afrique subsaharienne : entre
23,8 et 28,9 millions de personnes sont touchées -- soit plus des deux
tiers des cas de la planète, et près d'un million de cas de plus
qu'en 2003. Selon la Banque Mondiale, le nombre de décès dus au
sida en Afrique dépassera bientôt le nombre de victimes - 20
millions - de l'épidémie de peste qui a ravagé l'Europe de
1347 à 1351. A la différence près qu'à cette
époque on ne savait pas faire face au drame. Les moyens de
dépistage et de traitement y font défaut et les politiques de
prévention sont difficiles à évaluer. Les statistiques
révèlent, pour première conséquence, une chute
considérable (environ quinze ans) de l'espérance de vie dans
l'ensemble de l'Afrique subsaharienne. Le mode de transmission y est
essentiellement hétérosexuel, les femmes étant plus
vulnérables que les hommes, et la maladie frappe de plein fouet les
jeunes adultes et les enfants (transmission de la mère à l'enfant
au cours de la grossesse).
La situation est aussi très préoccupante en Asie
du Sud et du Sud-Est (7,4 millions de personnes). En Inde et en Chine, le sang
contaminé est un réservoir identifié. Gravité de la
situation également en Amérique latine et Caraïbes (2,1
millions). L'épidémie de sida est également très
importante en Asie de l'Est (870 000 personnes vivent avec le VIH) -- c'est
l'une des régions du monde qui a enregistré l'une des plus fortes
progressions de l'épidémie (environ 50 % de cas de plus en 2004
qu'en 2002). L'activité du commerce sexuel et la consommation croissante
de drogues injectables sont les facteurs principaux auxquels cette situation
est imputable. Dans les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale,
l'épidémie a également explosé au cours des
dernières années, essentiellement chez les consommateurs de
drogues injectables ; aujourd'hui, environ 1,6 million de personnes sont
infectées. Mais les données collectées se situent
probablement bien en deçà des chiffres réels, en raison
des déficiences des réseaux de surveillance
épidémiologique dans la plupart de ces pays. Il en va de
même pour les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient -- régions
pour lesquelles le rapport 2005 fait état d'un nombre total de personnes
vivant avec le VIH compris entre 230 000 et 1,4 million (en moyenne 510
000).
En Europe occidentale, quelque 720 000 personnes sont
infectées ; en Amérique du Nord, probablement 1,2 million. Dans
tous les pays à revenu élevé, l'OMS et l'ONUSIDA notent
d'une part une baisse de la mortalité en raison de l'accès aux
traitements, mais d'autre part un relâchement de la vigilance de la
population sexuellement active (homosexuelle comme
hétérosexuelle) vis-à-vis du sida, et s'inquiètent
de la très
probable reprise de vitesse de l'épidémie
à court terme si l'accent n'est pas à nouveau mis rapidement sur
la prévention. Autre point de préoccupation, en Europe de
l'Ouest, et aux USA des cas de résistance du virus aux traitements
antiviraux ont été signalés chez des patients nouvellement
infectés.
Selon les estimations de l'OMS et l'ONUSIDA, 750 000 enfants
seraient morts du sida en 2005. Plus de 15 millions d'enfants sont orphelins du
fait du décès d'au moins un de leurs parents à cause du
VIH. Ces chiffres ont considérablement augmenté depuis les
années 90, pour plusieurs raisons dont les trois principales sont sans
doute :
- une prise de conscience tardive.
- le « fossé » préventif entre les
pays développés, ou le taux de transmission mère enfant
est d'environ 1% grâce à la prophylaxie médicamenteuse et
à l'éviction de l'allaitement maternel, et les pays du Sud,
où ce taux est compris entre environ 2 à 6 % là ou les
programmes de prévention de la transmission mère enfant (PTME)
sont fonctionnels et optimaux, et 25 à 40 % là ou il n'y a pas de
programme incluant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement donc pas de
traitement antirétroviraux.
- à l'échelle mondiale, seulement 9 % des femmes
enceintes ont accès à un dépistage du VIH, incontournable
pour toute possibilité de prévention. Le fossé est encore
plus large au plan curatif : alors que l'accès au traitement progresse
pour les adultes, les centres de prise en charge sont encore peu nombreux pour
les enfants (au Lesotho par exemple, il n'y a qu'un seul pédiatre pour
l'ensemble du pays !), pour lesquels les obstacles sont divers, incluant
l'absence de formes pédiatriques accessibles des
antirétroviraux.
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