Hommages et pillages.
Alors que se passe-t-il à présent que Bruce Lee
est mort et que Jackie Chan est rentré au pays ?
La réponse est simple, l'Amérique va se nourrir
du cinéma asiatique et plus particulièrement des films de
Hong-Kong.
On va alors commencer à assister à une
succession d'hommages dans le meilleur des cas avec l'excellent Big trouble
in little China (Les aventures de Jack Burton dans les griffes du
mandarin) de John Carpenter en 1986, dans lequel le réalisateur va
se faire confronter deux univers totalement différents :
l'Amérique rentre-dedans et balourde incarnée par le routier Kurt
Russell face aux légendes mystiques et magiques de la Chine. Le film
peut déplaire certes, mais il n'en reste pas moins sincère de la
part d'un réalisateur qui n'arrive toujours pas à se faire
considérer comme un auteur dans son pays.
Mais malheureusement, dans le pire des cas, on reste sans voix
devant un travail de copié/collé comme dans Tango &
Cash (1989) pour lequel Sylvester Stallone a demandé à son
ami Jackie Chan s'il pouvait reprendre la conclusion de la poursuite en bus de
Police story . Le résultat se passe de
commentaires :
Jackie Chan dans Police story (1985)
Sylvester Stallone dans Tango & Cash
(1989)
Les successeurs américains.
Emergent aussi des acteurs combattants made in USA, que l'on
pourrait envisager comme une revanche de l'Amérique sur l'orient,
tentant de prouver qu'elle aussi peut avoir ses propres héros pratiquant
les arts martiaux.
Il y a bien évidement Chuck Norris que l'on a pu voir
se battre contre Bruce Lee dans La fureur du dragon (1972) mais que
l'on retrouve plutôt dans des films de guerre, bien qu'étant
champion de karaté. Passons donc sur les Portés disparus
et les Delta force qui n'ont ici aucun intérêt si ce
n'est de retrouver encore une fois le « péril
jaune ».
Le cas de Jean-Claude Van Damme (d'origine belge mais qui a
dès le début commencé aux Etats-Unis), est certainement
plus intéressant. Durant les années 80, on le retrouve dans bons
nombre de films d'arts martiaux, le plus célèbre étant
sans doute Bloodsport (Tous les coups sont permis de Newt
Arnold) en 1986, qui n'est pas sans rappeler Opération dragon
dans la mesure où on peut le qualifier de « film de
tournoi ». Van Damme interprète Frank Dux, un maître de
min-jitsu qui a réellement existé et qui a participé au
Kumite, championnat d'arts martiaux ultra violent à Hong Kong (ce
tournoi se déroulant dans l'illégalité et la
discrétion la plus totale, fait l'objet d'un débat quant à
son existence même). Suivent alors Kickboxer, Full
contact et autres Double impact (tourné à Hong
Kong) qui font rapidement de lui le plus célèbre acteur de films
d'arts martiaux occidental.
Passons rapidement sur le monolithique Steven Seagal, ceinture
noire dans plusieurs disciplines mais dont les films sont
systématiquement plombés par des chorégraphies
brouillonnes, cadrées en plans rapprochés et
sur-découpées qui finissent par faire douter des capacités
de « l'acteur ».
Il y a aussi Wesley Snipes qui mérite qu'on s'y
attarde. Bien qu'il ai commencé en tournant avec Scorsese, Ferrara et
Spike Lee, Passager 57 le révèle en 92 comme le digne
successeur de Jim Kelly, attendu par la communauté
noire-américaine qui a été l'une des premières
à acclamer le cinéma d'arts martiaux asiatique dans les
années 70.
Et s'ajoute à cela les stars du cinéma bis comme
Cynthia Rothrock et Richard Norton mais qui ont tout de même eu le
mérite d'avoir tourné à Hong-Kong sous la direction de
grands comme Corey Yuen et Sammo Hung et de se battre aux côtés de
Jackie Chan et Michelle Yeoh.
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