Premières tentatives de Jackie Chan.
Difficile de trouver un acteur réunissant toutes les
qualités du petit dragon. Ce ne sera pas l'un des ces nombreux
imitateurs au nom assez évocateur (Bruce Li, Bruce Le et consort).
Raymond Chow pense alors à ce petit nouveau qui vient
de se faire connaître à Hong-Kong avec Drunken
Master (Le maître chinois, 1978) et qui à
également joué dans la suite/remake de La fureur de
vaincre (La nouvelle fureur de vaincre/The new fist of
fury, 1976). Son nom : Jackie Chan.
Nous sommes en 1980, il aura fallu attendre plus de 5 ans
avant que ne débute le tournage du film que beaucoup attendent avec
impatience.
Le film, toujours co-produit par la Warner et toujours
réalisé par Robert Clouse s'intitule Battle creek brawl
(Le chinois en français). Ce sera un échec commercial et
artistique total. La raison est assez simple, Jackie Chan, qui est un grand
improvisateur et qui aime tenter les choses en direct sur un plateau se
retrouve ici avec un tournage déjà planifié de A à
Z, story-board inclus. De plus, la mise en scène statique ainsi que les
cascadeurs, peu habitués aux techniques martiales sont d'autant plus
d'obstacles à la liberté dont aimerait jouir Jackie. Il est alors
obligé de s'en tenir au script et de revoir ses chorégraphies
à la baisse.
Un constat s'impose alors devant cet échec :
Jackie Chan n'est pas le nouveau Bruce Lee.
Mais Raymond Chow persévère et change de
stratégie, il veut faire connaître son poulain à tout prix
et pour cela, il décide de le noyer dans un casting américain
prestigieux, espérant qu'on le remarque dans la mêlée:
ce sera Cannonball Run (L'équipée du
Cannonball) en 1981 avec entre autres Burt Reynolds (au sommet de sa
gloire à l'époque). Si le film est un succès, Jackie Chan
n'y est pour rien, sa prestation (d'un japonais !) n'a pas marquée.
Détail amusant ceci dit, le générique de fin est
composé de toutes les prises ratées, ce qui deviendra la marque
de fabrique des futurs films de Jackie.
Contrat oblige, il enchaîne avec le second
épisode : Cannonball Run 2 en 83, même syndrome que
pour le premier.
Jackie Chan, un peu excédé par sa mauvaise
expérience américaine rentre à Hong-Kong et réalise
l'un de ses meilleurs films, Project A (Le marin des mers de
Chine) en 83 avec ses complices de toujours : Sammo Hung et Yuen
Biao.
Le film lui redonne confiance et il décide de repartir
à la conquête des USA. Le film s'appelle The Protector
(Le retour du chinois pour la France qui a décidemment de gros
problèmes avec les traductions !) et doit montrer un Jackie Chan
dans la peau d'un flic du style de Clint Eastwood. Le rôle ne lui colle
absolument pas, d'autant plus qu'il est censé être un ABC
(american born chinese) et que son accent n'est toujours pas au point.
Les rapports avec le réalisateur James Glickenhaus sont très
tendus car le film représente tout ce que Jackie Chan a
systématiquement évité : violence, sexe et langage
grossier.
Si le film sort tel quel aux Etats-Unis, Jackie Chan tente de
sauver les meubles en Asie et obtient le droit de le remonter et de tourner des
nouvelles séquences : tout le monde s'accorde à dire
aujourd'hui que le résultat est bien meilleur que l'original.
Mais pour l'heure, Jackie Chan est bien décidé
à retourner définitivement à Hong-Kong, le public
américain n'est pas fait pour lui. Et ce n'est pas plus mal car il
s'apprête à tourner le premier épisode d'une série
de films qui à fait sa renommé : Police story.
|