L'ouragan Bruce Lee.
Mais si ce film n'a pas autant marqué les esprits,
c'est sans doute parce que l'année suivante sortait Opération
Dragon. C'est encore la Warner qu'il faut remercier, sauf que cette
fois-ci, elle ne se contente pas de distribuer le film mais de le co-produire
avec la Golden Harvest (fondée par Raymond Chow, ancien de la Shaw
Brothers qu'il a quitté pour de nombreuses divergences avec Run Run
Shaw)
Pourtant, à ce moment là, La main de
fer n'est pas encore sorti sur les écrans américains, mais
les producteurs Paul Heller et Fred Weintraub ont foi en leur projet. La raison
est très simple, la présence de Bruce Lee au
générique.
Cela fait en effet depuis trois films (Big Boss, Fists of
fury et The way of the dragon.) que Bruce explose tous les scores
à Hong-Kong et un peu partout en Asie, il est rapidement devenue LA
star. Il accepte alors le projet (baptisé à l'origine Blood
and steel.) et abandonne même pour cela le tournage du Jeu de la
mort qu'il prévoit de reprendre par la suite.
Lee incarne un expert en arts martiaux envoyé par les
britanniques sur l'île de monsieur Han, un dangereux criminel qui
organise des tournois pour trouver des nouveaux talents. Lee doit assister
à ce tournoi et ramener des preuves susceptibles de justifier une
intervention militaire, mais sur place, rien ne va se passer comme prévu
et les combats vont s'enchaîner jusqu'à la mort de Han,
terrassé par Lee.
Sur sa route, Lee va rencontrer deux américains
interprétés par John Saxon et surtout, Jim Kelly, champion de
Taekwondo et futur représentant dans les 70's d'un genre qui mixe la
blaxploitation et le film de Kung-fu et qui dure encore aujourd'hui (voir le
récent Roméo doit mourir).
Le film se veut dans la lignée d'un James Bond et
conserve donc cet aspect exotique et presque cliché par moment. Le
réalisateur Robert Clouse, quant à lui se contente de poser sa
caméra où il faut mais jamais sans réelle inspiration, et
le scénario, bien qu'assez jouissif dans sa logique qui est
d'enchaîner les combats, reste tout de même très plat et
sans grand intérêt.
Mais une fois de plus, lorsque le film sort aux Etats-Unis en
août 73, c'est un triomphe absolu, malheureusement Bruce Lee est
déjà mort, ne sachant pas qu'il vient d'ouvrir les portes
d'Hollywood à Hong-Kong.
Ses films précédents vont connaître eux
aussi le succès. On verra même sortir un montage honteux du
Jeu de la mort en 1978 alors que Bruce Lee n'y apparaît que
vingt minutes. C'est Raymond Chow, Robert Clouse et Sammo Hung qui se
chargeront de tourner les trois quarts du film avec un sosie (tellement
ressemblant qu'il passe l'intégralité du film de dos,
grimé ou dans l'ombre !) pour remplacer Lee jusqu'au combat
désormais anthologique contre son ancien élève, le
basketteur Kareem Abdul-Jabbar.
Mais les portes ne resteront pas ouvertes très
longtemps, il faut vite trouver un successeur à Bruce Lee car on
constate déjà les signes d'un retour en arrière comme dans
la série Kung-fu avec David Carradine, puisque ce dernier y
interprète un asiatique (le rôle avait d'ailleurs était
prévu pour Bruce Lee).
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