Un ultime hommage.
On le voit, Hollywood, dans son éternelle course aux
dollars ne recule devant rien, n'hésitant pas à gaver son public
en lui donnant ce qu'il veut, jusqu'à ce qu'il soit rassasié. Le
problème, c'est que le public en question a un gros appétit et
qu'Hollywood a une quantité inépuisable de réalisateurs
impersonnels prêt à accepter, sous les ordres d'un Joel Silver,
à mettre en scène des chinois volants ou un flic avec deux
flingues qui garde ses lunettes de soleil la nuit.
Heureusement, certains réalisateurs pensent encore
avant tout à leur public et non pas au profit. C'est le cas de Quentin
Tarantino avec Kill Bill en 2003 qui déclare son amour au
cinéma, des westerns spaghetti aux films d'arts martiaux en passant par
les mangas. Mais il le fait de manière radicalement différente de
Matrix, n'essayant jamais de cacher d'où vient son inspiration
et ne cherchant jamais à snober son public ou à se croire plus
intelligent que lui.
Il s'entoure donc lui aussi d'une équipe de
professionnels de Hong Kong, avec à leur tête Yuen Woo-ping, qui
cette fois-ci ne gâche pas son talent. Il fait également appel
à Gordon Liu, un acteur de la Shaw Brothers qui n'avait jamais mis les
pieds sur un plateau américain.
Il n'y aura pas d'après Kill Bill, dans le
sens ou il y a eu un après Matrix. On ne retrouvera pas
d'héroîne en pyjama jaune, ni de séquences de dessin
animé en plein milieu d'un film (seul Guy Ritchie a osé dans son
horrible Revolver).
Finalement ce n'est peut être pas plus mal, les deux
films se suffisent à eux mêmes et tout le monde semble s'en
être rendu compte. Quentin Tarantino a rendu l'hommage final à ce
cinéma venu d'orient, de manière personnelle mais finalement
universelle puisque, à de rares exceptions près, il a mis tout le
monde d'accord.
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