Le revers de la médaille.
Voila donc la liste de ceux qui ont tenté leur chance
dans la capitale mondiale du cinéma pour des raisons souvent similaires
mais avec plus ou moins de réussite.
Tous ne sont pas restés, tous n'ont pas réussis
ou eu le succès qu'ils méritaient, ni les opportunités
mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ont globalement marqué de leur
empreinte tout un pan de cinéma américain : celui de
l'action et du divertissement.
Mais là réside le problème, quand
Hollywood trouve un nouveau filon, il l'exploite au maximum.
Et quand Hong Kong, qui a tout à y gagner, joue le jeu,
on assiste à tout ce qui pouvait arriver de pire...
Le phénomène « Tigre et
dragon ».
Le film est réalisé en 2000 par le taiwanais Ang
Lee, cinéaste qui vient plutôt du cinéma d'auteur et qui
tourne ici son premier film de sabre. Interprété par la fine
fleur des comédiens chinois (Chow Yun-fat et Michelle Yeoh en
tête), il a connu un succès sans précèdent aux
Etats-Unis pour un film qui n'a pas été tourné en
anglais.
Mais la raison est très simple, jusqu'ici, le
cinéma chinois était dirigé vers lui-même, ce qui
était la grande différence avec le cinéma
américain, qui a toujours été fait pour conquérir
l'extérieur. Avant de faire Tigre et Dragon, ils se sont
demandés comment propager leur cinéma vers l'occident, comment le
rendre accessible.
Le choix du réalisateur n'est ainsi pas du tout
innocent, il était hors de question de laisser un Tsui Hark à la
tête du projet, tandis qu'Ang Lee, qui a déjà
réalisé plusieurs films aux Etats-Unis et qui y a connu le
succès était plus capable de cerner la sensibilité du
public américain.
Le film n'a eu aucun succès Hong Kong, il est
même fréquemment l'objet de risées. Voila aussi pourquoi le
film partage énormément le public, car beaucoup ne le
considère pas comme un film mais comme un produit, que l'on aurait rendu
plus digeste pour le grand public international. C'est un cinéma
« re-packagé » comme le dit Olivier Assayas, un film
mieux réalisé, mieux interprété, avec une photo et
une musique plus belle, mais qui du coup, manque de charme. Le film se
démarque totalement de ses équivalents d'antan. Il est alors
agaçant d'écouter ces gens qui pensent avoir découvert le
cinéma chinois avec ce film, car il n'en est absolument pas
représentatif.
Reste maintenant au public à choisir son camp :
Tigre et Dragon ou Il était une fois en Chine.
On compte ensuite deux films similaires dans leur
démarche.
Hero tout d'abord de Zhang Yimou en 2002. Là
encore, le film réunit un parterre impressionnant de stars (Jet Li,
Maggie Cheung et Tony Leung) et est confié à un
réalisateur dont c'est le premier film du genre. Le succès est le
même et deux ans plus tard, La maison des poignards volants,
toujours réalisé par Zhang Yimou fera également parler de
lui.
Mais il faut savoir que ces films n'auraient jamais
été fait sans l'arrivée de tous les réalisateurs et
acteur hongkongais sur le sol américain. Ils ont contribué
à préparer le terrain (à leurs dépends) pour ces
produits, purement opportunistes qui se sont contentés de surfer sur la
vague HK et de caresser le public dans le sens du poil.
Il existe aussi un autre phénomène encore plus
déplorable celui-la, car il est le fruit du travail de
chorégraphes hongkongais talentueux mais utilisés à
mauvais escient. Il a été lancé par un film :
Matrix.
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