L'arme fatale 4 (1998).
La franchise est née en 1987 derrière la
caméra de Richard Donner, mais c'est surtout à son producteur
Joel Silver qu'on la doit. Véritable adorateur du cinéma
asiatique, on retrouve dès le premier épisode un combat à
forte consonance orientale.
On trouvera alors ça et là dans ses productions
des emprunts et des références de plus en plus appuyées
jusqu'en 1998, où il se décide à contacter Jet Li pour
jouer le méchant dans L'arme fatale 4. D'abord réticent
à jouer ce type de rôle, Silver parvient à le convaincre en
lui proposant par la suite un film dans lequel il serait le héros. Jet
Li débarque donc avec une équipe hongkongaise pour gérer
les scènes de combat, parmi eux, le réalisateur et
chorégraphe Corey Yuen, qui le suivra sur quasiment toutes ses
productions américaines avant d'être embauché par Luc
Besson pour Le Transporteur et sa suite.
Dans le film, Jet Li interprete donc un implacable tueur des
triades dont chacune des apparitions capte l'attention des spectateurs
américains, même lorsqu'il ne se bat pas. Le film est bien entendu
un énorme succès et installe Jet Li dans une situation plus que
confortable. Malheureusement, le public chinois n'a pas du tout aimé le
voir se faire humilier de la sorte par Mel Gibson, qui ne pouvait virtuellement
pas le battre. Mais c'était le prix à payer pour lui, s'il
voulait avoir plus de liberté par la suite.
Roméo doit mourir (2000).
Joel Silver tient donc sa promesse et confie à Jet Li
le premier rôle dans un film très librement inspiré de
Roméo et Juliette. Le scénario oppose deux familles de
gangsters, les premiers sont noirs et les seconds sont chinois. Et c'est dans
ce climat de guerre des gangs que débarque Jet Li, venu venger la mort
de son frère, apparemment tué par le clan rival. Mais les
apparences sont trompeuses et il tentera, avec l'aide de la fille de son
ennemi, de trouver le coupable.
Le film est un hideux mélange de la culture hip-hop et
de la nouvelle mode des films d'arts martiaux. Il suffit de jeter un oeil au
casting : Jet Li pour les combats et la chanteuse Aaliyah. C'est
évidemment pour s'assurer de brasser le public le plus large possible,
sans finalement se soucier du scénario ou même de la mise en
scène. D'où la conclusion suivante, Joel Silver est très
proche de Luc Besson dans sa conception du cinéma qui consiste à
prendre les éléments propres à une culture, trouver un
acteur qui en sera le porte-parole, écrire un scénario à
la va-vite, dénicher un réalisateur branché et
voilà : un succès commercial. Voir (ou plutôt subir)
la trilogie Taxi pour s'en rendre compte.
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