Une succession de choix désastreux.
Silver et Besson se refilent même leurs
ingrédients, en l'occurrence ici, Jet Li qui tournera pour EuropaCorp
l'année suivante dans Le baiser mortel du dragon, une
coproduction avec la France dans laquelle on retrouve toutes les tares
citées précédemment avec en tête un scénario
pas crédible pour un sou : des flics pourris (marque de fabrique de
l'usine Besson) qui torturent et tuent en toute impunité, le GIGN qui
fait du kung-fu, une prostitué au grand coeur, des
proxénètes pas gentils et la tour Eiffel pour rappeler que
ça se passe à Paris.
A noter tout de même des scènes de combat
déjà plus convaincantes, Corey Yuen travaillant ici sans
câbles, les chorégraphies sont plus réalistes et finalement
gagnent en force.
En 1999, Jet Li devait jouait dans Matrix mais n'a
pas pu à cause de problèmes d'emploi du temps. Pas grave,
séance de rattrapage avec The One (de James Wong en 2001), film
de science-fiction qui pompe sans vergogne du coté d'Highlander
et de la série TV Sliders, le tout avec des effets
branchés pour faire comme dans le film des frères Washowski, rien
à rajouter si ce n'est que Jet se bat contre lui-même, une figure
récurrente à laquelle il avait échappé
jusqu'ici.
Alors que tous les fans de Jet Li (les vrais)
s'inquiètent terriblement devant une telle succession de nanars, il
semble que Jet Li les a entendu. Il retournera à Hong Kong le temps d'un
tournage pour Hero de Zhang Yimou en 2002 qui réuni des grandes
stars comme Tony Leung, Maggie Cheung et Zhang Ziyi.
Le film est visuellement très beau mais s'inscrit dans
cette mouvance initiée par Tigres et dragons qui dérange
et partage les avis (voir plus bas).
Jet Li revient alors aux Etats-Unis en force avec ce qui est
certainement le pire film de sa carrière : Cradle 2 the
grave (En sursis, 2003). Encore une production Joel Silver, qui
case une fois de plus l'insupportable comique black de service ainsi que le
rappeur qui joue comme ses pieds. Le film s'offre même le luxe de rater
la rencontre tant attendu entre Jet Li et Mark Dacascos (acteur fétiche
de Christophe Gans et champion de capoeira) pour cause d'une réalisation
catastrophique.
On ne demande même plus à Jet Li de jouer mais
juste de se battre et d'avoir l'air cool (il passe la totalité du film
avec des lunettes de soleil, une main dans la poche).
Mais ça ne dérange pas l'acteur, bien content
d'être devenu une star internationale et de pouvoir changer de registre,
car lorsqu'on y regarde de plus près, rares sont les films contemporains
dans lesquels il a joué. Ce qui lui plaît avant tout, c'est de
pouvoir essayer des choses nouvelles, c'est pour cela qu'il a refusé un
rôle dans Tigres et dragons (avant de se rendre compte de la
renommé qu'il avait apporté à ses acteurs).
Jouer la comédie l'intéresse également et
il prend alors un gros risque avec Danny the dog en 2005. Le pari est
réussi car il arrive à être très touchant et
à apporter beaucoup d'humanité dans son rôle d'un homme
enfant élevé comme un chien. Aux côtés du
vétéran Morgan Freeman, il forme un duo attachant et
relègue les scènes de combats au second plan. Il est d'ailleurs
assez étonnant de se dire que c'est Luc Besson qui en a écrit le
scénario, bien que sa patte se retrouve tout de même. Mais le
meilleur film de Jet depuis son départ de Hong Kong connaîtra un
échec cuisant aux USA.
On l'attend aujourd'hui dans une coproduction entre la Chine
et les Etats-Unis intitulée Fearless. Le film est
réalisé par Ronny Yu et se place plutôt dans la
lignée des Il était une fois en Chine, mais le
réalisateur, au vu de sa filmographie peut nous faire craindre le
pire.
Il vient également de finir son nouveau film 100%
américain : Rogue. Il est réalisé par un
inconnu qui a fait des clips de rap et on retrouve Jason Statham (Le
Transporteur) au générique. Si tout ce passe correctement,
l'affrontement entre les deux devrait être bien raté !
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