Ringo Lam, Kirk Wong...
Il y a donc Ring Lam (à qui l'on doit le City on
fire qui a inspiré Reservoir dogs), qui effectue le pas en
1996 avec Risque maximum. Il livre là un bon Van Damme mais un
film policier très moyen, sans pourtant s'éloigner de son style,
beaucoup moins estampillé HK qu'un John Woo ou qu'un Tsui Hark.
L'expérience le satisfera suffisamment pour récidiver deux fois
jusqu'ici, toujours avec l'incontournable star belge : en 2001 avec
Replicant et en 2003 avec In hell. Il en résulte un
film de science-fiction sympathique pour le premier et un film de prison
violent et hargneux pour le second qui est incontestablement l'un des meilleurs
films de son acteur.
Mais Ringo Lam, n'oublie pas ses racines et revient
systématiquement tourner chez lui, où il se sent tout de
même beaucoup plus à l'aise.
Il y a également le talentueux Kirk Wong,
réalisateur de l'excellent Crime story en 93, l'un des seuls
films sérieux de Jackie Chan. Il nous livre en 1998 avec Big
Hit, une espèce de parodie de film d'action très jouissive
qui mixe très habillement une mise en scène stylisée et un
scénario que n'aurait pas renié Tarantino. Le film, produit par
Terence Chang, a très bien marché mais on a peu de nouvelles du
réalisateur depuis. Il a signé un téléfilm sous le
triste pseudonyme d'Alan Smithee et on l'annonce sur un projet
sino-américain en 2006 qui ne donne aucun signe de vie.
Passons très rapidement sur Ronny Yu, qui a entre autre
dirigé Chow Yun-fat et Brandon Lee avant de se retrouver en
Amérique pour réaliser le film pour enfant Magic
Warriors en 1997, le résultat est un brouillon indigeste où
les scènes d'action sont rendues incompréhensibles par l'abus de
ralentis saccadés. La suite de sa carrière s'oriente alors vers
le film d'horreur avec La fiancée de Chucky, puis avec
Freddy contre Jason, deux ratages complets dans lesquels le style de
son réalisateur a totalement disparu. A son actif également
l'étrange 51ème état dont le seul
argument et la présence de Samuel L. Jackson en kilt. Alors qu'on le
pensait digéré par le système hollywoodien, il vient
aujourd'hui de terminer le dernier Jet Li, mais sera-t-il à la
hauteur ?
Ang Lee réalise son premier film américain en
1995 : Sense and sensibility (Raison et sentiments) mais
son style, beaucoup plus traditionnel, n'a rien à voir avec celui des
réalisateurs cités précédemment et n'a, par
conséquent, pas eu d'influence sur le cinéma dont il est question
ici.
Les réalisateurs hongkongais à avoir
réussi à faire un film à Hollywood sont donc peu nombreux.
Il faut aussi parler de Yuen Woo-ping et Corey Yuen, deux autres
réalisateurs à avoir foulé le sol US, mais aucun ne
réalisera de films, ils seront engagés sur divers projet en tant
que chorégraphes. Nous reviendrons sur eux plus tard.
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