Piège à Hong Kong (1998).
Résumer l'histoire de ce Piège à Hong
Kong est à priori une mission impossible, il est question de
contrefaçons (comme l'indique le titre original : Knock
off), de mafia russe, de mini bombes, de boutons de jeans explosifs,
d'agents de la CIA corrompus qu'il faut tuer trois fois... tout ça,
durant la rétrocession.
Le fait que le film soit tourné à Hong Kong et
avec une équipe essentiellement locale explique sûrement que la
Columbia a dû laisser un peu plus de répit à Tsui Hark et
que ce dernier a certainement réalisé plus que 30% de son
story-board cette fois-ci.
Le film est encore plus extrême que Double
Team ! Le scénario totalement barré de Steven E. De
Souza (pourtant auteur de Piège de cristal) est à
l'image de la réalisation du film. Tsui Hark fait n'importe quoi, il
place sa caméra dans la semelle d'une chaussure, dans le canon d'un
revolver, la fait rentrer dans un téléphone, passe à
travers une télévision et multiplie les effets gratuits. Il en va
de même pour la direction d'acteur, tous sur-jouent et on a du mal
à ne pas rester insensible devant le traitement de Van Damme,
malmené d'un bout à l'autre du film dans un rôle de
benêt fan de musique chinoise. Le summum est atteint lorsqu'il se fait
fouetter l'arrière train avec une anguille lors d'une hallucinante
course de pousse-pousse illégale, du jamais vu !
Tsui Hark s'amuse comme un fou et accouche d'un film encore
plus cynique et nonsensique à tel point qu'on pourrait le qualifier de
burlesque.
Cette fois par contre, les spectateurs seront moins indulgents
et c'est un échec commercial total, qui marque la fin définitive
du voyage de Tsui aux Etats-Unis.
En 2000 sortira son nouveau film chinois, Time and
tide qui clôt (en beauté) une espèce de trilogie de
l'expérimentation et du n'importe quoi. Avant de retourner avec plus ou
moins de réussite à ce qu'il faisait auparavant à Hong
Kong (le catastrophique Black Mask 2 en 2002 et l'excellent Seven
Swords en 2005).
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