La relation entre «concurrence sur le marché
des produits et l'innovation« en équilibre partiel
Notre analyse de la relation entre concurrence et innovation
débute dans le cadre d'un équilibre partiel. En effet, nous
essayerons de comprendre l'effet d'une intensification de la concurrence sur
l'incitation à innover, avant de comprendre son impact sur la
croissance.
Nous savons que les économistes ne s'accordent pas sur
la forme de la relation. Leurs divergences proviennent du fait qu'ils ne
retiennent pas les mêmes hypothèses. Ainsi, pour mener à
bien cette étude nous devons nous placer dans différents cadres
d'analyse.
Nous commencerons par un rappel des deux premières
grandes théories d'économie industrielle sur cette relation, que
l'on doit à Schumpeter et Arrow. En effet, c'est Schumpeter le premier
économiste à s'être prononcé sur la forme de la
relation, en stipulant que la concurrence était néfaste pour
l'innovation. À partir de là, le débat est lancé.
Arrow rétorque en démontrant que l'incitation à innover
est plus forte dans un cadre concurrentiel.
Ceci étant, nous poursuivrons notre étude par
l'analyse de l'effet de la concurrence sur l'incitation à se lancer dans
une activité de R&D lorsque sur le marché, il y'a
déjà une firme en monopole qui fait face à des entrants
potentiels. Dans ce cadre, Gilbert et Newberry prouveront que le monopole est
incité à innover afin de maintenir son pouvoir de marché,
alors que J F. Reinganum démontre le contraire : pour elle, c'est
l'entrant qui est le plus incité à innover.
Avant de conclure, on se placera dans le cadre de firmes
asymétriques, en présentant l'article de J. Boone.
Ce dernier partage la vision d'Arrow, mais va plus loin dans l'analyse
considérant le cas de firmes asymétriques sur un marché
où l'entrée se fait simultanément et où il n'y a
donc pas de firme en place initialement.
Les premiers travaux d'économie industrielle
:
La concurrence favorise t-elle
l'innovation ? Cette question est au coeur de mon étude.
On ne peut pas décider de mettre en place une politique de concurrence
dans le but de favoriser l'innovation, moteur de la croissance depuis les
années 90, s'il s'avère que la concurrence inhibe cette
dernière.
Il est d'autant plus difficile d'y répondre puisque
selon les auteurs, la forme de cette relation diverge. Pour certains, on aurait
une corrélation positive, pour d'autres une corrélation
négative.
Le débat débute en 1943 avec la thèse de
Schumpeter, qui stipule que la concurrence réduit la rente de monopole
donc l'incitation à innover. Cependant, de nombreux économistes
sont contre cette théorie, notamment Arrow qui, vingt ans plus tard,
démontre que l'incitation à innover est plus forte dans un
marché concurrentiel.
Pour débuter notre analyse de la relation entre
concurrence et innovation, nous allons étudier ces deux
théories.
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