Effet de la concurrence sur l'ensemble de
l'industrie
Nous allons étudier dans cette section l'effet de la
pression concurrentielle dans le cas où toutes les firmes ajusteraient leurs
décisions d'innovations. Cette généralisation est
motivée par les questions de politiques économiques : que se
passe t-il sur les innovations de produits et de procédés de
l'ensemble de l'industrie lorsque la concurrence s'intensifie ?
La proposition 1 montre qu'une augmentation de la
concurrence ne peut pas faire croître le niveau des innovations de
produits et celui des innovations de procédés dans l'industrie.
La proposition 2 stipule que sous certaines conditions, un surcroît de
concurrence augmente le niveau d'efficacité de l'ensemble de
l'industrie, dans le cas où toutes les firmes seraient
symétriques.
o PROPOSITION 1 :
À l'équilibre connecté, une
amplification de implique une réduction du niveau d'efficience d'au moins une
firme, et/ou évince un certains nombre de producteurs introduis dans le
marché.
Ainsi, en augmentant l'intensité de la concurrence au mieux, cela provoque
un changement de stratégie entre l'amélioration de
l'efficacité de chaque firme ou l'accroissement du nombre de nouveaux
biens présents sur le marché. La clé de ce résultat
est la deuxième condition (ii) de la définition 1. Si la pression
concurrentielle réduit le niveau de coût de chaque firme, alors
la firme la moins
efficace fait face à une intensification de la
concurrence, qui provient de deux sources : directement de et indirectement de. La définition 1
(ii) stipule que la hausse de et la diminution de, provoque la baisse du
profit de la firme
et par conséquent le bien pourrait ne pas
être introduit sur le marché. Au contraire, si la hausse
de est
compensée par une baisse de la pression concurrentielle sur la firme
due à
l'augmentation des coûts de production de certaines firmes, le profit de
la firme va
croître, entraînant ainsi l'élévation du
nombre de bien produits sur le marché.
è La proposition 1 montre qu'une
intensification de la concurrence ne peut augmenter le taux d'innovation de
produits et en même temps celui d'innovation de
procédés.
Intéressons nous maintenant aux politiques qui, comme
Porter (1990), clament que la concurrence améliore
l'efficacité de l'industrie. Pour simplifier l'analyse,
considérons le cas où toutes les firmes ont le même
processus de découverte noté, pour tout . De plus, on se
focalise sur les équilibres où toutes les firmes qui entrent sur
le marché choisissent le même coût marginal de production
.
L'équilibre de première période
sera similaire à l'équilibre connecté,
caractérisé par la définition 2, excepté
que la connexion est hors de propos avec des firmes
symétriques.
· Définition 3 :
Une configuration d'industrie est appelée un
équilibre symétrique si, est seulement si :
(i) ;
(ii) pour tout ;
(iii) ; et
(iv) pour tout , ;
Une des conditions pour qu'un tel
équilibre symétrique existe est que les
sociétés soient découragées si la pression
concurrentielle est mesurée par .
Cela ouvre la possibilité à des
équilibres multiples comme on peut le voir dans le cas suivant. Pour une
valeur donnée de , commençons à un équilibre initial et augmentons . Puisque les profits
des firmes augmentent avec le coût de leurs concurrents (hypothèse
1 (iv)), cette hausse de attire plus de firmes dans l'industrie, augmentant ainsi . Parce que les firmes
sont faibles, en accord avec , cette hausse de diminue leurs
incitations à réduire leurs coûts, aboutissant à un
nouvel équilibre avec un et plus
élevés. Étant donné qu'il existe de multiples
équilibres, il semble naturel de se demander si une hausse de la
pression concurrentielle peut améliorer le niveau de coût de chaque
société à l'équilibre le plus efficace. Aussi,
concentrons nous sur l'équilibre le plus efficient qui
est définit comme suit :
· Définition 4 :
Pour un donné, un
équilibre symétrique est dit
l'équilibre symétrique le plus efficient si et seulement si il
n'existe pas un équilibre symétrique avec .
Notons que si on se focalise sur les équilibres
symétriques, la définition 1 (ii) implique que les firmes ne
peuvent pas être confiantes ou impatientes, autrement dit, les firmes
considérées investissent dans des innovations de
procédés.
o PROPOSITION 2 :
Laissons et représenter
les deux équilibres symétriques les plus efficients avec . Supposons que pour
chaque et
, les deux
conditions suivantes, évaluées pour et sont
vérifiées :
(i) Chaque firme est combative en
accord avec la pression concurrentielle mesurée par ;
(ii) Chaque firme est
découragée en accord avec la pression concurrentielle
mesurée par. Ce qui est le cas lorsque .
Une hausse de l'intensité concurrentielle, de
à , améliore
(faiblement) l'efficacité productive de chaque firme (qui a
survécu), si les firmes sont combatives, respectivement
découragées, lorsque la pression concurrentielle est
mesurée par , respectivement par .
è La proposition 2 considère le cas
où une hausse de la concurrence améliore l'efficacité
agrégée mais réduit le nombre de biens présents sur
le marché.
L'intuition de ces conditions est la suivante. D'une part, la
hausse de devrait augmenter l'incitation des firmes à
réduire leurs coûts marginaux, sachant que les firmes devraient
être combative si la concurrence est mesurée par. D'autre part,
la proposition 1 implique que dans ce cas, où toutes les firmes
deviennent plus productives, il est moins probable que la firme entre dans le
marché. La condition stipulant que les firmes sont
découragées si la pression concurrentielle est mesurée
par, garantit que cette chute de ne peut pas
renverser l'incitation grandissante (due à ) des firmes
à réduire leurs coûts.
è En résumé, il est possible
qu'une hausse de l'intensité de la concurrence provoque une
amélioration de l'efficacité productive des firmes restantes sur
le marché. Cependant, il n'y a aucune raison de penser que ce sera
toujours le cas.
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