II.2. CONTEXTE LOCAL :
II. 2.1. L 'ESTUA IRE DU FLEUVE SENEGAL
Du point de vue climatique, cette région du
Sénégal est soumise à l'influence des alizés
maritimes soufflant de l'anticyclone des Açores, ce qui lui
confère un climat très doux par rapport au reste du pays.
Elle esr caractérisée par des
températures modérées dont l'amplitude est assez faible,
16° à 30° C.
L'humidité atmosphérique y est relativement
constante et élevée, 71 % en moyenne. Cependant la
pluviométrie annuelle y est assez faible par rapport aux autres
régions du Sénégal. Le renforcement des alizés du
nord ouest freine très souvent la remontée du Front Intertropical
(FIT), l'épaisseur de la mousson est ainsi limitée, ce qui
explique dans la plupart des cas les retards observés sur le
démarrage de l'hivernage et la faiblesse des précipitations.
L'essentiel des précipitations tombe pendant la
période de août à septembre. Les pluies journalières
peuvent atteindre des valeurs élevées. La pluie maximale
journalière de fréquence décennale est d'environ 90 mm.
La pluviométrie moyenne interannuelle est
inférieure à 300 mm et elle est caractérisée par
une très forte irrégularité interannuelle. Un important
déficit a été observé pendant les années
1970 à 1990, contrairement à ces dernières années
pendant lesquelles une augmentation de la pluviométrie semble se
maintenir.
L'estuaire peut être définie comme la partie aval
d'un fleuve dans laquelle les marées se font sentir et dont l'eau est
saumâtre. Avant la mise en service du barrage de Diama, en 1986, la
remontée saline était sensible, en période
d'étiage, jusqu'à Podor, à environ 300 km de l'embouchure.
Certaines années extrêmes, l'eau de mer atteignait Dioude Diabe,
150 km plus loin que Podor. La zone estuarienne était alors beaucoup
plus vaste qu'elle ne l'est de nos jours; le fleuve y alimentait de nombreuses
zones d'inondations occupées par des vasières à
mangrove.
3500
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Distance à l'embouchure (km)
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Figure 3-Longueur de propagation de la marée en
fonction du débit fluvial (situation avant Diama)
Il semblerait que le barrage de Diama ait engendré un
nouvel équilibre dans l'évolution de l'estuaire. La modification
des facteurs hydrodynamiques a en effet entraîné une reprise de
l'évolution morphologique, sédimentologique et écologique.
De sorte que l'estuaire est actuellement limité en amont par le barrage
anti-sel de Diama tant que ses vannes restent fermées et en aval par son
embouchure, unique exutoire par laquelle remontent les eaux marines dans le
fleuve.
L'estuaire du fleuve Sénégal est donc
désormais circonscrit à une petite zone entre le barrage de Diama
et le cordon sableux de la Langue de Barbarie; l'ouverture périodique
des vannes au niveau du barrage empêchant la sursalinisation des eaux
sous l'effet de la dilution. Cela s'est traduit par le recul des
vasières à mangrove, reconverties pour l'essentiel en zones
d'habitation et l'accélération de la formation des tannes. En
somme d'importantes modifications sont notées sur le milieu physique
depuis la construction de Diama.
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