V.3.3 L'URBANISATION :
Elle a réduit considérablement les zones
d'infiltration des eaux pluviales encore que la ville de Saint-Louis à
l'exception de l'île, ne bénéficie pas d'un réseau
de drainage. Cette urbanisation corrélativement à une
imperméabilisation du sol, entraîne un accroissement des vitesses
d'écoulement. Ce phénomène favorise une augmentation des
débits de pointe.
Affectée par l'exode rural, suite aux années de
sécheresse, la ville de Saint-Louis connaît aujourd'hui un boom
démographique. Cette situation a entraîné l'occupation des
espaces périphériques de la vieille ville, le plus souvent les
zones de débordement du fleuve. Parailleurs cette situation, en dehors
des risques majeurs d'inondation entrave à l'équilibre
environnemental du fleuve.
Dans la communauté rurale de Gandon qui polarise le
Gandiolais, la population est estimée en 1999 à 39 958 habitants.
Elle compte 81 villages qui se répartissent comme suit : la zone du
Gandiole et celle de Gandon polarisent chacune 22% des villages, Ndiawdoune 18%
et Rao le reste soit 38% (PNUE /SGPRE ,2002).
Cette zone du Gandiolais est aujourd'hui victime des tendances
démographiques et spatiales décelées dans la ville de
Saint-Louis.
V.4 CONSEQUENCES DES INONDATIONS
Dans le bief aval, plus particulièrement à
Saint-Louis, il a été constaté une situation difficile en
1999 malgré les mesures de protection prises avant l'arrivée de
la crue. La montée exceptionnelle du lit du fleuve a causé
à certains endroits des débordements sur les quais au nord et au
sud de l'île. En outre les protections provisoires
réalisées (endiguement avec des sacs de sable) dans certains
quartiers comme Khor église Cité Vauvert) ont été
envahies par les eaux. La digue de Darou construite en 1995 avait subi de
fortes pressions des eaux et d'incessants batillages sous l'effet des vents.
Grâce aux actions de colmatage et de
renforcement de la partie supérieure de la digue,
l'ouvrage a pu résister pendant la crue. Sous la pression des eaux du
marigot de khor les parois latérales du vieil aqueduc de Bango ont
cédé sur une longueur de 1 5m environ entraînant des
inondations dans le quartier de Khor cabane.
Lorsque se passent les inondations, les constructions
(habitations, magasins, ponts, bâtiments publics...) sont
dégradées. Les appareils électriques (appareils de
communication, électroménagers) étant trempés sont
hors circuit. Les maisons inondées ne facilitent pas la vie des
habitants, d'autant plus que le ravitaillement est difficile, les voies
étant impraticables. Au moment de l'inondation, beaucoup de personnes
sont frappées par des décombres emportés par le
courant.
Les personnes victimes de l'inondation quittent leur logement
vers d'autres hébergements temporaires et souvent difficiles à
trouver comme les écoles et les foyers des jeunes. Les personnes restant
dans la ville, qui logent dans des bâtiments en hauteur subissent un
manque d'eau potable.
En aval de Saint-Louis, le village de Doun Baba Dieye
situé sur la langue de Barbarie a été inondé ; la
route de Gandiole a connu des coupures.
La montée des eaux a été probablement
liées à plusieurs actions combinées de certains facteurs
tels que :
La réduction des zones d'épandage de la crue qui
sont occupées par des habitations à cause d'une urbanisation non
contrôlée de la ville ;
Le rehaussement probable du lit du fleuve qui du reste est un
dépotoir d'ordure alors qu'aucun dragage n'a été fait
depuis plusieurs années ;
La faiblesse des crues au cours des deux décennies
précédentes avait modifié la configuration, de
l'embouchure du fleuve ;
Les effets combinés de la crue et du mouvement de la
marée ;
Les vents souvent forts en septembre- octobre créant un
incessant batillage sur les quais et les digues ;
La contrainte hydrogéologique par l'affleurement de la
nappe devenant drainante pendant la crue.
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