V.3 LES CAUSES:
V.3.1 LA CRUE FLUVIALE :
Selon Diallo, (2001), l'étude des hauteurs d'eau montre
aussi qu'à une certaine côte, la ville de Saint-Louis est
inondée par les eaux d'écoulement. Selon la Mission
d'Aménagement du Fleuve Sénégal (1960), à 1,2 m
IGN, les eaux du fleuve atteignent les hautes eaux ordinaires. A 1,5m IGN,
elles ont une côte d'inondation. Aujourd'hui ces valeurs sont revues
à la hausse avec les aménagements de protection hydrauliques
comme la digue, la réhabilitation des quais. Elle est devenue 1 .75m
à l'échelle.
En fait, les côtes d'inondation sont désormais
établies en tenant compte des aménagements et des accumulations
fluviatiles dans le bief aval du barrage de Diama. En 1994, elles ont
culminé à 174 cm (fig.31), moyennes journalières d'Octobre
et les eaux ont traversé la digue route Nationale 2 près de la
Gare Routière en Septembre à une hauteur comprise entre 140 et
181cm. En 1998, les relevés journaliers montrent des hauteurs jamais
atteintes à Saint-Louis 188 cm en Octobre (fig.32). Toute cette
année, les eaux ont menacé d'envahir la ville car
déjà en août, le niveau moyen journalier a atteint 163 cm,
et en Septembre un minimum de 165 cm et un maximum de 197 cm.
Mémoire de DESS : Inondation à l'embouchure
du fleuve Sénégal : hydraulique fluviale et aménagements
(EIER-EPFL)
200
180
160
140
120
100
80 60 40 20 0
Figure 31-Côtes
journalières à Saint-Louis, année hydrologique
94-95
200 180 160 140 120
100
40 20 0
80
60
Figure 32-Côtes
journalières à Saint-Louis, année hydrologique
98-99
V. 3.2 LE MILIEU PHYSIQUE :
Le milieu physique du secteur d'étude laisse
prévoir un certain nombre de problèmes. En effet la ville de
Saint-Louis se trouve dans une dépression, ce qui nécessiterait
un certain nombre de disposition à savoir :
des digues de protection. Elles existent mais doivent être
rehaussées ;
un réseau d'assainissement pluvial adéquat ;
un réseau de collecte des eaux usées.
Ces réalisations ne sont pas actuellement bien
fonctionnelles. Ainsi certains quartiers demeurent naturellement sous les eaux
en période hivernale car la nappe phréatique est pratiquement
affleurante dans ce secteur (-20 cm en certains endroits).
Les hautes eaux qui se ressentent à Saint-Louis à
partir de Septembre coïncident avec la crue annuelle du fleuve. A partir
de ce moment, les eaux du fleuve montent et prennent possession
de toute la partie qui constitue la plaine d'inondation
notamment les zones vaseuses. Avant la construction de la digue, elles
entraient dans les marges orientales de Saint-Louis. Malgré la digue,
l'eau est présente en aval de la retenue d'eau en volume important. A
cet endroit sa présence reste constante durant tout l'hivernage et
même un mois après. Certes, cette eau s'explique par la venue des
pluies mais aussi sa constance se fonde probablement sur l'existence d'un
inféro-flux qui provient de la remontée des eaux fluviales.
D'autre part l'occupation du sol par certaines habitations
entraînent naturellement des risques d'inondations. En fait certains
quartiers se trouvent soit dans les vasières où existe un
sérieux problème d'infiltrabilité soit dans le lit majeur
du fleuve. Dans les quartiers sis sur des sites vaseux, cette forme
d'excès d'eau représente un phénomène
récurrent. En effet la saison des pluies transforme les anciennes
vasières en marécages où il est pratiquement difficile de
vivre. Les conditions de formation de marécage relèvent du niveau
piézométrique de la nappe phréatique qui a un battement
positif tendant à l'affleurement car elle est alimentée à
la fois par l'eau de pluie et l'inféro-flux d'origine fluviale. Elles
dépendent aussi du type de sol qui est vaseux, argileux et une
infiltration quasi nulle des eaux de pluie qui constituent flaque en surface,
de la topographie basse sur les endroits vaseux qui sont des zones de
réceptacle des eaux de ruissellement venant des dunes
élevées comme les cordons de Pikine Toundou, Dar Es-Salaam, de
Pikine Sor Daga mais aussi des points des quartiers surélevés par
remblaiement comme Pikine Bas Sénégal et de la Route Nationale 2
surélevée avec pendage ruisselant vers les zones d'habitations
(Diallo, 2001).
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