8.3.5.2. Relations entre les artisans locaux et les
transformatrices
Comme le montre la figure 7, il n'existe pas de lien entre
les artisans locaux et les transformatrices. Ceci a pour conséquence une
manque d'information des transformatrices sur les lieux d'approvisionnement du
dispositif et des modalités d'achat d'une partie de l'ensemble (achat du
bac uniquement par exemple) pouvant concourir à la réduction du
coût d'adoption. Il serait alors nécessaire pour l'adoption du
dispositif de mettre les transformatrices directement en relation avec les
artisans. Cette mise en relation facilitera le développement d'un
réseau local de circulation du dispositif. La mise en relation de ces
acteurs incombe aux structures d'intervention.
8.3.5.3. Relations entre les Meuniers et les
transformatrices
Les meuniers ont pour rôle de décortiquer le riz
étuvé afin de le rendre comestible. Ainsi l'atelier du meunier
devient un terrain d'échange entre les transformatrices sur le
dispositif. Dans certain cas, la maison du meunier constitue un champ de
démonstration du dispositif. L'exemple du meunier de Magoumi constitue
un cas édifiant. En effet à Magoumi existe un seul meunier dont
ses deux femmes et trois de ses filles adultes sont des transformatrices du
riz. Ces derniers ont à leur disposition un dispositif
amélioré qu'elles ont eu du meunier qui lui l'avait reçu
de l'ADRAO à l'occasion de sa participation à la formation des
forgerons organisé par l'ADRAO en 2005. Ainsi, l'utilisation du
dispositif par ces transformatrices offre l'occasion aux autres
transformatrices venant décortiquées du riz (les clients du
meuniers) d'apprendre à utiliser le dispositifs. Ces relations
informelles entre les acteurs locaux peuvent être mise à profit
pour la vulgarisation du dispositif. Il serait nécessaire, partant de ce
cas, que les structures d'intervention mènent des actions
spécifiques et intentionnelles à partir des ateliers de
décorticage pour la diffusion du dispositif.
8.3.6. La micro finance
Les résultats présentés au chapitre 7
montrent que le dispositif amélioré est avantageux sur le plan
technique et économique pour les transformatrices. Toutefois son
coût élevé limite son accessibilité à ces
derniers qui n'ont pas de l'argent en cache pour l'acquérir. En effet,
le financement des activités de l'étuvage du riz se fait sur fond
propre. Ceci ne permet pas aux femmes de profiter de la chute des prix du paddy
en période de récolte. Cependant il n'existe pas de relation
entre les transformatrices et les institutions formelles de crédit. Les
transformatrices se considèrent comme les oubliés système
de crédit qu'elles jugent inadéquat et scélérate.
Les conditions d'accès aux crédits sont jugées trop
contraignantes : délai de remboursement inadéquat, taux
d'intérêt élevé, demande de garantie inopportune,
etc.
L'acquisition du dispositif nécessite des moyens. De
même, son utilisation optimale nécessite la disponibilité
du paddy. Ainsi, pour favoriser son adoption, il sera utile d'octroyer du
crédit aux transformatrices non seulement pour l'acquisition du
dispositif mais aussi pour l'achat du paddy. Le financement de l'étuvage
devient donc une activité nécessaire à l'adoption et la
diffusion du dispositif. Dans la commune de Glazoué, aucune structure
n'a encore pris en compte cet aspect. L'implication des structures de
crédits (mais à des conditions révisées) dans la
diffusion/vulgarisation du dispositif est alors nécessaire. Les ONGs
locales peuvent dans ce cas faciliter la liaison entre les transformatrices et
ces structures compte tenu de leurs expériences dans ce domaine avec les
producteurs du riz.
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