Paragraphe 2 : Les difficultés
socio-politiques
Les problèmes liés aux
réalités socio-politiques et culturelles des pays appelés
à rendre opérationnels les principes du droit international de
l'environnement sont très importants. Dans le cas d'Etats, sur le
territoire desquels vit une population autochtone, avec ses propre savoir et
tradition culturelle, des frictions se manifestent entre ces populations et les
détenteurs du know-how scientifique, qui sont a priori, de formation
occidentalisée. Certaines cultures comme celles des pygmées,
entretiennent des relations beaucoup plus étroites et respectueuses avec
la nature que d'autres. Dans ce contexte donc, il peut être difficile de
mettre en oeuvre un certain nombre de principes sans cette action ne heurte les
réalités des peuples autochtones.
SOUS-SECTION 2 : Les difficultés
institutionnelles et juridiques
Paragraphe 1 : les difficultés
institutionnelles
Nous l'avons vu, les principes consacrés dans
les conventions internationales lient les autorités publiques, mais le
plus souvent ne produisent pas d'effets directs vis-à-vis des personnes
morales et physiques de ces Etats auxquelles ils sont en principe
destinés. Pour ce faire, il faut qu'ils soient introduits dans l'ordre
interne des Etats ayant souscrits à ces principes .La manière
dont s'opère cette introduction est laissée à la
discrétion des Etats .Elle peut prendre la forme d'un acte
législatif, mais peut aussi émaner directement de
l'exécutif. Par conséquent, cette transcription demande parfois
une transformation profonde des structures de fonctionnement de
l'administration. Or, les habitudes prises au sein des services
administratifs sont difficiles à déraciner .En y ajoutant le
degré plus ou moins fort de centralisation de la prise de
décision , ainsi que de nombreuses lacunes institutionnelles portant
sur les réseaux de communication entre les départements du
même service , pour ne pas dire de l'ensemble de l'administration, il
devient évident que l'impact d'une législation environnementale
sur le reste du mécanisme étatique ne peut être que
limité .Ainsi, des solutions sont recherchées, parmi elles la
promotion de la décentralisation, surtout dans les pays en
développement où les Etats sont encore fortement
centralisés .Il demeure chez les acteurs autres que l'Etat , le besoin
de mettre en oeuvre les principes ci-dessus, mais le contexte politico
institutionnel n'y aide guère . En effet, les pouvoirs populaires ont
échoué dans pays en développement.
La décentralisation de la gestion de
l'environnement est une voie originale. Mais la concrétisation de ce
nouveau mode de gestion peut poser quelques petits
problèmes .L'Etat central a-t-il les ressources matérielles
et financières à doter aux institutions
décentralisées ? Ce même Etat est-il prêt
à accepter que les entités décentralisées
reçoivent des aides qui leur donnent une puissance et une force telles
que, quelques années plus tard, ces entités aient le vent en
poupe face à l'Etat central ? Car une gestion
décentralisée mal maîtrisée peut se diriger
très vite vers des phénomènes irrédentistes, des
phénomènes d'autonomie extrême.
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