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Inventaire et hiérarchisation de paramétres structuraux et ultrastructuraux de la variabilité intra spécifique de certaines propriétés mécano physiques des tissus ligneux

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par Christophe Gachet
Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - Doctorat Thèse PhD 2003
  

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1.2.4 L'angle des microfibrilles dans la sous couche S2 : un paramètre micromécanique primordial

Comme cela a été évoqué, l'AMF caractérise, au sein de chaque sous couche pariétale,

l'inclinaison des microfibrilles par rapport au grand axe cellulaire. Ces fibres cellulosiques, qui assurent l'essentiel du renfort de la paroi, permettent à cette dernière, de résister à toutes sortes de sollicitations mécaniques. Leur inclinaison constitue donc un critère déterminant dans la tenue mécanique de la paroi cellulaire, voire dans les propriétés élastiques « globales »

du matériau bois. Nous nous proposons donc de faire un inventaire succinct de quelques sources majeures de variabilité des mesures de l'AMF dans S2, puis de préciser, pour chacune d'elles, comment les modélisations mécaniciennes les plus « usuelles » les prennent en compte.

1.2.4.1 Une distribution uniforme de l'AMF dans la sous couche S2 ?

Perturbations dues à la présence de ponctuations

Certains auteurs, ont montré que la présence de ponctuations dans la sous couche S2 engendre des déviations locales de l'AMF relevé par diffraction rayons X (Sahlberg et al, 1997). Cependant, la longueur de la trachéide relevée sur les résineux (4 mm et plus, Keller dans Jodin, 1994), comparée aux dimensions des ponctuations (diamètre de 0,2 à 4 m, Siau, 1984) permet de considérer l'influence de cette réorganisation ultrastructurale de la paroi comme non strictement essentielle dans le comportement mécanique global pariétal. Il est donc possible d'admettre, en première approximation et uniquement sous un angle de vision

« mécanicien », une distribution homogène de l'angle des microfibrilles dans la sous couche

S2.

Variations internes de l'AMF dans la sous couche S2

Des études ultrastructurales (Roland et al, 1982) ont évoqué l'existence d'une distribution gaussienne de l'AMF dans l'épaisseur de la sous couche S2. D'autres observations montrent une répartition non uniforme de l'AMF le long de la sous couche S2 de quelques Pins (Khalili

et al, 2001).

En dépit de ces deux types d'observations, la grande majorité des auteurs mécaniciens se contente d'assimiler, par soucis de simplicité, la sous couche S2 à une enveloppe cylindrique

de composite dans lequel l'inclinaison des microfibrilles est sensiblement constante aussi bien

dans l'épaisseur (directions transverses cellulaire) que dans la longueur (direction longitudinale de la cellule).

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

Une différence d'inclinaison des microfibrilles entre les parois d'une même cellule ?

Dans la plupart des modélisations mécaniques du comportement pariétal, l'inclinaison des microfibrilles entre les parois cellulaires radiales et tangentielles d'une même cellule ligneuse n'est pas distinguée, et ce, contrairement à des propositions déjà anciennes (Frey-Wissling,

1940, cité dans Botosso, 1997, Boutelje, 1962, Boyd, 1974, Boyd et al, 1975). Cette différence d'angle microfibrillaire (de 0 à 15 degrés, Preston, 1934, Boutelje, 1962), initialisée durant la lignification de la paroi secondaire (Boyd, 1974), constituerait pour Boutelje (1962) un facteur explicatif de l'anisotropie élastique transverse pariétale des résineux. Pour d'autres auteurs (Mark, 1967, Barrett, 1973), la prise en compte de cette distinction entre les deux parois transverses ne serait pas, à elle seule, suffisante pour expliciter l'anisotropie transverse pariétale.

Ces différences, particulièrement délicates à mettre en évidence expérimentalement, s'avèrent

au demeurant assez faibles dans des travaux plus récents (inférieures à 5 degrés pour Kataoka

et al, 1992, Khalili et al, 2001). Elles ne sont généralement pas prises en compte par les mécaniciens. Certains auteurs (Barrett, 1973) évoquent, sans la modéliser, l'éventualité d'une anisotropie transverse élastique pariétale due à une topo chimie des lignines différente dans

les deux parois (Bosshard, 1956). Des évaluations micromécaniques directes (nano indentation) de la rigidité dans S2 montrent, cependant sur Picea abies, qu'il n'est pas certain que les propriétés élastiques des parois radiales et tangentielles différent significativement

(Wimmer et al, 1997).

1.2.4.2 Influence de la technique expérimentale sur la disparité des mesures d'AMF

rapportées

La variabilité biologique de l'inclinaison des microfibrilles (AMF), peut s'exprimer sur un ensemble de cernes immédiatement voisins comme à l'intérieur d'un même cerne de croissance, i.e. entre le bois initial et le bois final (Sahlberg et al, 1997, Bergander 2001).

Les valeurs mesurées sur un même tissu (bois initial, bois final) varient, en outre, très sensiblement avec les techniques expérimentales mises en oeuvre (Tableau 1.2, mesures sur Picea abies).

Avec la technique fondée sur l'exploitation des spectres de diffraction des rayons X, des différences sensibles d'AMF relevé peuvent même apparaître selon le plan réticulaire (002 ou

040) sujet de l'étude. Sahlberg et al (1997) soulignent ainsi que bien que le plan (002) ait été

le plus souvent étudié (diffraction présentant la plus grande intensité), il ne fournit qu'une mesure indirecte nécessitant une calibration. La détermination de l'AMF à partir du plan

(040) ne présente pas, pour l'auteur, ce genre d'inconvénient technique.

Sahlberg et al (1997), ont comparé les résultats obtenus via des méthodes expérimentales distinctes (Tableau 1.2). Ils expliquent les différences entre les AMF caractérisés via des déviations d'une lumière polarisée et celles obtenues par l'exploitation de spectre de diffraction rayons X, par des perturbations locales de l'AMF autour des ponctuations.

Pour ces auteurs, la technique utilisant une lumière polarisée, lorsqu'elle est appliquée aux parois cellulaires tangentielles, prend uniquement en compte la portion de microfibrilles présentes en dehors de l'environnement local des ponctuations. La valeur moyenne alors obtenue n'intègre donc pas les singularités ponctuelles. La méthode d'interprétation des

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

spectres de diffraction rayons X, en plus d'être la plus rapide, présente quant à elle l'avantage

d'évaluer l'AMF tout autour de la paroi. Cette technique permet donc d'accéder à une information globale. Toujours selon Sahlberg et al (1997), la dispersion des mesures d'angle dans les parois radiales est directement attribuée à un nombre important de ponctuations.

Auteurs

Nature de la fibre testée

AMF

Technique employée

Ollinma

(1961) dans

Sahlberg et al (1997)

Moyenne dans le cerne

25,5

Lumière polarisée

Marton

(1970) dans

Sahlberg et al (1997)

BI

20,4

Lumière polarisée

BF

18,1

Lumière polarisée

BI

11,5

Diffraction R.X (002)

BF

12,0

Diffraction R.X (002)

Paakkari

(1984)

BI

4,9

Diffraction R.X (002)

BF

4,3

Diffraction R.X (002)

Sahlberg et al

(1997)

BI

9,7

Diffraction R.X (040)

BF

8,3

Diffraction R.X (040)

Moyenne sur le cerne

5,1

Cristaux d'iodes

(Senft et al, 1985)

BI en

moyenne

9,0

Diffraction R.X (040)

BF en moyenne

8,1

Diffraction R.X (040)

Bergander

et al (2001)

BI normal

en moyenne

10

Polarisation confocale (CLSM)

8

Diffraction R,X,

Ruelle

(2003)

Bois normal en moyenne

20,18

Cristaux d'iodes (Senft et al,

1985)

Tableau 1-2 Valeurs d'AMF relevées sur le bois initial (BI) et le bois final (BF) de Picea abies

1.2.4.3 Une distinction parfois délicate des AMF dans les cellules de bois initial et de bois final

Les différences d'AMF relevés entre les sous couches S2 des cellules de bois initial et de bois final sont aussi (et a fortiori) très fortement dépendants de la technique expérimentale mise en

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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux

oeuvre (Sahlberg et al, 1997). Certaines mesures laisseront donc apparaître une différence

nette dans l'inclinaison microfibrillaire de ces deux tissus tandis que d'autres ne permettront aucune distinction (valeur globale commune).

Des résultats établis via la technique de diffraction des rayons X, montrent ainsi des différences minimes entre l'AMF du bois initial et celui du bois final (1 à 2 degrés pour Paakkari et al, 1984, Sahlberg et al, 1997, Bergander et al, non publié). D'autres, fournis par des mesures plus « locales » (lumière polarisée, orientation des cristaux d'iodes, Senft et al,

1985), suggèrent de plus grands écarts entre les deux tissus (jusqu'à 30 degrés pour McMillin,

1973, Herman et al, 1999).

L'utilisation directe, dans une modélisation, des résultats rapportés dans la littérature, exige donc une connaissance précise des conditions expérimentales : précision de la mesure effectuée, technique expérimentale employée, mesure individuelle sur une trachéide (fibre unique) ou mesure plus globale (paquet de fibres). La littérature ne présente que très rarement

de telles informations ce qui conduit bon nombre d'auteurs à insérer des valeurs médianes au sein de leurs modèles. Une étude numérique parait indispensable pour élucider le rôle de l'inclinaison des microfibrilles sur l'anisotropie pariétale tout en s'affranchissant des difficultés expérimentales de sa détermination.

Nous admettrons ici, comme certains auteurs mécaniciens (Barrett, 1973, Mark, 1967, 1980, Mark et al, 1970, Navi et al, 1995), une distinction nette entre l'angle des microfibrilles du bois initial et celui du bois final.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery