1.2.5 Prise en compte du caractère multicouche de
la paroi cellulaire
Si toutes les modélisations du comportement
mécanique pariétal de la cellule de bois normal
accordent un rôle prépondérant
à la sous couche S2, la hiérarchisation des
éléments micro anatomiques participant au comportement
mécanique de la paroi cellulaire ne fait pas l'unanimité.
Certains auteurs, s'inspirant de constatations cytologiques
avérées (microscopie électronique pour la plupart),
proposent des modèles à fibres parallèles faisant
intervenir d'autres sous couches (trois sous couches pour Yamamoto,
1998, 1999, Yamamoto et al,
2001, prise en compte de S1 en particulier dans le comportement
mécanique transverse de la paroi de bois initial dans le cas de Mark,
1972, Cave, 1975, Salmèn et al, 1985, Bergander et
al, 2000a, 2000b).
Ces dernières propositions, traduisant le
caractère stratifié de la paroi cellulaire par un
empilement multicouches, apparaissent belles et bien réalistes en
regard de la diversité des épaisseurs de sous couches
(Dunning, 1968) et de la structure cellulaire déjà
évoquée
(paragraphe 1.1.1). Elles permettent en outre d'exprimer
directement (parfois au prix d'un nombre élevé de
paramètres descriptifs) la variabilité intra cerne des
épaisseurs pariétales (S1
est jusqu'à 3 fois plus importante dans le bois
initial que dans le bois final, Panshin et al,
1980, Kollmann et al, 1984, Koponen et al,
1989, Bergander, 2000) ainsi qu'une part de la variabilité intra cerne
des teneurs en macromolécules de la paroi (Fukuzawa et
al, 1981). Néanmoins, de telles modélisations multicouches,
n'amènent pas d'amélioration significative aux résultats
de modèles prédictifs des déformations de maturation
attribuant à la sous couche
S2 l'essentiel du comportement élastique de la paroi
cellulaire (Guitard et al, 1999).
Pour ces raisons, d'autres auteurs (Guitard et
al, 1999, 2002) préfèrent donc décrire le
comportement mécanique d'un ensemble de parois par celui
d'une couche composite unique
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Inventaire des facteurs essentiels de la variabilité intra
arbre des propriétés mécaniques des tissus ligneux
dont les caractéristiques ultrastructurales (en
particulier l'AMF) sont empruntées à la sous
couche S2.
L'origine d'une telle simplification est plus une
schématisation du renfort filamentaire,
conféré à la paroi par les microfibrilles
orientées, qu'une description stricte de l'architecture
de la sous couche pariétale S2.
Cette unique prise en compte de la sous couche S2
dans le comportement mécanique global
de la paroi, envisagée uniquement pour les
résineux, trouvera sans doute des limites dans le
cas des feuillus (structure pariétale plus complexe,
Clair, 2001) et plus encore si on sort du cadre d'étude du bois
normal (sous couche S3 du bois de réaction riche en cellulose
cristalline).
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