d) Mécanismes de transmission
Comme déjà signalé la pauvreté en
Haïti est la résultante d'une combinaison de facteurs, internes et
externes. « [C']est l'un des pays au monde où, de par son
histoire de dépendance contrainte, l'appauvrissement
systématique de la population est le plus ancien. »18
Elle atteint l'ensemble des catégories sans aucune distinction
d'autant qu'« il n'existe pas de limites à la misère
imposée par les programmes internationaux que viennent aggraver les
appétits nationaux ». Cette pauvreté atteint la population
par le biais de quatre processus selon l'analyse de André Corten19
:
(a) L'atrophie de la production agricole et vivrière. La
catégorie de la population rurale comportant
les commerçantes rurales, les salariés agricoles,
etc. serait la plus affectée ;
(b) La survie dans l'informalité urbaine. Elle
concerne la moitié de la population urbaine ;
(c) La paupérisation au sein du secteur d'emploi peu ou
prou formel ; et enfin
(d) La solution provisoire et trompeuse de
l'émigration
Alors que le pays est à forte composante rurale,
l'ensemble des activités s'effectue dans et pour la
République de Port-au-Prince qui a atteint une taille
démesurée. Les investissements, à plus de quatre- vingt
pour cent, se font dans cet enclave qui bénéficie de la
majorité des interventions étatiques. Aussi
ne cesse-t-elle de drainer le monde paysan en difficulté
à la recherche d'un meilleur sort. Ceci conduit
à une urbanisation anarchique, la multiplication des
bidonvilles et sans nulle doute un transfert de la pauvreté.
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