3. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT
HUMAIN
Sur les plans du développement économique et
social, la situation d'Haïti en ce début du XXIème
siècle apparaît pour le moins catastrophique. Les
récentes enquêtes semblent confirmer le processus
d'informalisation galopante de l'économie haïtienne. Elle continue
d'occuper des places peu enviables dans le classement international
élaboré par le PNUD sur le développement humain.
17 Se basant sur les statistiques de revenus, Montas
a tenté de montrer qu'il n'y a pas eu une baisse de la pauvreté
sur ces vingt dernières années en Haïti. Voir MONTAS
Rémy, « Emploi et répartition : Quelle politique
macro-économique pour lutter contre la pauvreté en
Haïti », Bulletin de l'Association Haïtienne
des Economistes, Volume I, No 3, décembre 2002, pp. 6-12.
18 CORTEN André, op. cit., p. 13.
19 Ibid., p. 40.
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Crises, réformes économiques et pauvreté
en Haïti
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a) Evolutions macro-économiques récentes
- La déstructuration de l'économie au
profit du secteur tertiaire, majoritairement informel et alimenté
par le phénomène de l'exode rural. Le secteur primaire,
particulièrement la branche agricole qui utilisait plus de deux tiers
des actifs, s'est reculé non en faveur du secteur industriel mais au
profit du secteur tertiaire. La participation du secteur primaire dans
la formation du produit intérieur brut de plus de 30% dans les
années 80 est passé à 23,5% en 1999. Pour la même
année le secteur secondaire n'a contribué que d'environ
21% et quant au secteur tertiaire, il a participé à 57,7%
du PIB.
- La chute des productions agricole et industrielle et la
croissance spectaculaire des importations ;
- Un net recul du PIB global -1,2% et -1,5% respectivement en
2001 et 2002 ;
- Le haut niveau du chômage et du sous-emploi.
Le secteur agricole ne serait plus la première pourvoyeuse
d'emploi du pays, elle partage cette position avec les activités
informelles. Notons qu'un pourcentage assez élevé de ce
secteur dépend du sous-secteur agricole à cause de leur
rapport à la fonction commerciale des produits agricoles, vivres et
denrées.
- La faiblesse des investissements : le ratio
investissement/PIB est passé de 16,9% en 1986-90
contre 9.8% en 1996-98 ;
- Le net recul de l'aide publique au développement.
Entre 1994-95 et 2000-01, les déboursements des bailleurs internationaux
ont été réduit de plus du tiers de 611 millions de
dollars contre 189 millions. Per capita en dollars courants cette baisse est
plus brutale. Elle est de plus de 50%, de
43,4 dollars de moyenne en 1997 à 20,4 dollar en 2001.
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