Conclusion
Au terme de notre étude, il convient de noter
d'une part qu'il existe des liens entre la gouvernance d'entreprise et les
performances de l'entreprise. Ainsi, la gouvernance entendue au sens de pilier
reposant tant sur le rôle plus actif des administrateurs que sur la
surveillance ultime des actionnaires et au sens d'une gestion qui veille
à la valeur actionnariale et à une participation active aux
assemblées générales joue un rôle essentiel dans la
création de valeur. Dans ce sens, elle peut instaurer ou restaurer la
confiance des investisseurs, participer à la défense des
intérêts des parties prenantes dans l'entreprise par un
contrôle strict des managers. Elle peut également asseoir ou
renforcer la responsabilité sociale de l'entreprise qui a un impact sur
le cours des actions et qui, comme on l' a vu, est devenue une exigence majeure
de la plupart des investisseurs et des ONG.
Toutefois, force est de constater qu' au cours de ces
dernières années la gouvernance d'entreprise a connu une remise
en question sans précédent suite à un certain nombre de
scandales financiers qui ont mis en cause non seulement des dirigeants
d'entreprise mais aussi les autorités du système de
régulation de la gouvernance et des responsables politiques de premier
niveau. Ces manquements d'une grande ampleur avec toutes leurs
conséquences sont à l'origine d'un renforcement du dispositif de
régulation qui a été surtout le fait du législateur
plus que jamais soucieux de protéger les intérêts des
investisseurs et des épargnants.
D'autre part, le rôle de la finance dans la
création de valeur apparaît aujourd'hui incontournable. Dans cette
perspective, le management par la valeur financière s'appuie sur des
principes fondamentaux tels le principe du double marché qui veut que
l'entreprise réussisse autant sur le marché des biens que le
marché financier, l'identification des principaux leviers
stratégiques de la création de valeur et le pilotage interne qui
passe par l'incitation et l'évaluation. Et pour mesurer la
création de valeur, le management utilise un certain nombre d'
indicateurs qui peuvent être de nature économique ( VAN, EVA ...
), comptable ( BPA, PER, taux de rentabilité comptables ...) ou
boursière ( MVA, TSR ).
Cependant, il faut reconnaître que le
management par la valeur financière présente des limites qui
réduisent sa portée. Outre son champ d'application limité
lié à la focalisation sur le court terme, le transfert des
risques supportés par l'actionnaire vers le salarié, ..., le MVF
bute sur la détermination du coût du capital qui est pourtant une
donnée fondamentale pour mesurer la création de valeur.
Dans les années à venir, la gouvernance
et les leviers financiers garderont - ils le rôle de premier ordre qu'ils
occupent jusqu'ici dans le management des entreprises ? En d'autres
termes, seront-ils encore des facteurs clés de compréhension de
la dynamique de firmes ?
Il y a fort à parier que tout dépendra de
l'efficacité du système de régulation mis en place.
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