CHAPITRE 2 : CADRE EMPIRIQUEDE LA COMMUNE DE
KAMALONDO
SECTION 1 : REGARD SUR LA COMMUNE DE KAMALONDO
La commune de Kamalondo est l'une de sept (7) communes de la
ville de Lubumbashi, province du Haut Katanga, et l'une de plus anciennes,
créée en 1910.
§1. Historique et création la commune de
Kamalondo
L'historique de la commune urbaine de Kamalondo est
étroitement lié à la naissance vers les années 1910
de la ville d'Elisabethville (Kamalondo, 2013) dont l'appellation dérive
du nom de la philosophie de la politique coloniale belge. Ainsi sous la
deuxième république, avec la politique de retour à
l'authenticité initiée par le président Mobutu,
Élisabethville deviendra Lubumbashi. Pour mieux comprendre la succession
des évènements ayant marqué Kamalondo, nous
préférons situer les appellations de la commune dans leur
contexte historique et évolutif.
En effet, la naissance d'Elisabethville est due à
l'implantation des activités minières de l'Union Minière
du Haut Katanga (UMHK) et à d'autres activités du secteur
économique, social, et de services. Tous ces secteurs étaient des
propriétés de blancs et nécessitaient l'emploi d'une main
d'oeuvre abondante et variée. La nécessité de créer
alors des habitations pour cette main d'oeuvre était devenue
impérative. Ainsi s'était-il posé le problème de
l'emplacement du site devant abriter la main d'oeuvre noire. En d'autres
termes, le problème de cohabitation entre les deux communautés
raciales devenait une préoccupation majeure pour l'administration
coloniale belge. Face aux impératifs d'une politique dictée par
la ségrégation raciale, fondée sur des mythes de
supériorité de la race blanche sur le noir, il fallait trouver un
emplacement où résiderait la communauté noire, loin de
celui oùrésidaient les blancs.
Ce clivage va faire émerger dans l'esprit du colonel
belge et 1er Gouverneur du Katanga Emile Wangermee, l'idée de
créer, en 1912, au Sud de périphérie du centre-ville, une
cité africaine où habiteraient des travailleurs et
employés noirs. La création de cette cité fut rendue
effective par l'ordonnance du 10 juillet 1912 du vice General Malfety.
L'administration coloniale appellera officiellement cette cité :
cité des indigènes ; une appellation teintée toujours
d'un sens péjoratif. Cette cité était construite sous
formes des camps éparpillés sur une superficie assez
importante ; elle était l'oeuvre de l'administration coloniale, de
diverses entreprises et sociétés ainsi que des banques ;
quelques-uns de ces camps sont : camp foncier (pour l'union
minière), camp huilco, camp banque commerciale, camp laiterie, camp
brasserie, camp sogelec (pour la SNEL) et le camp de fond d'avance où
habitaient les militaires de la force publique.
Habitaient la cité des indigènes, une
mosaïque d'ethnies : baluba, babemba, basonge, batabwa, les lundas,
etc., dont les noms marquent encore de nos jours certaines avenues de la
commune Kamalondo. A cette diversité d'ethnies congolaises, sont venus
s'ajouter des Africains de l'ouest du continent, en ordre principal des
sénégalais qui s'adonnaient exclusivement au commerce. Par le
fait que cette cité était habitée par une
hétérogénéité d'ethnies aux coutumes et
moeurs différentes, elle était devenue pour l'administration
coloniale un centre extra coutumier et deviendra quartier Albert, du nom du roi
Albert 1er de Belgique.
En 1952, le quartier Albert qui, depuis sa création
n'avait pas de personnalité juridique, venait d'être doté
de celle-ci. Il fut placé à sa tête un Congolais dit
évolué, monsieur Kalenda, qui fut aussi le premier noir à
êtredésignépar les belges pour diriger ce quartier. En
1957, des élections municipales y furent organisées. Ainsi ce
quartier deviendra commune Albert 1er.Monsieur Lwanghi Pascal fut le
tout premier bourgmestre de la commune issu des élections. Il assumera
ses fonctions jusqu'après l'indépendance du Congo. En 1973, suite
à l'idéologie de retour à l'authenticité de
l'ancien président Mobutu, il fut procédé dans tout le
pays à une série de débaptisassions des noms de villes,
provinces, communes et avenues ; c'est ainsi que la commune Albert
deviendra : commune Kamalondo, du nom d'un ruisseau situé à
l'ouest de cette entité et qui la délimite actuellement avec la
commune Lubumbashi.
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