Le Cameroun sous les fourches caudines du fmi d'après les journaux: 1988-2006par Symphorien Loïc EMBOLO Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire des relations internationales 2023 |
CHAPITRE II : VERS UNE COOPERATION EFFECTIVE ENTRE CAMEROUN ET FMIFace à la réticence vaine du président Biya, l'échec de l'ajustement autonome, et le poids des pesanteurs extérieures, les autorités camerounaises vont solliciter l'intervention du FMI, dans le cadre de programmes d'ajustement structurel en 1988. Créé à l'origine pour pallier à des faiblesses temporaires dans les marché financiers, le Fonds s'est transformé en champion du néo-libéralisme, exigeant pour délivrer ses aides, que les pays en difficulté privatisent leurs biens publics, éliminent les frais de douanes et les prix fixes, ouvrent tous les marchés à la concurrence étrangère183(*). En d'autres termes, son intervention au Cameroun devait être une histoire de longue haleine.Dès lors, quelle est la nature des accords conclus entre les deux parties et les conditions qui en découléentre 1988 et 2006? I. LA NATURE DES ACCORDS CONCLUS ENTRE LE CAMEROUN ET LE FMI Après la détérioration des termes de l'échange,la chute du prix du pétrole et la dévaluation du dollar américain, un déficit budgétaire et des tensions de trésoreries'emparent des finances camerounaises dès l'exercice budgétaire 1985/86.Ainsi, l'échec relatif des politiques d'ajustement autonomes, mises en place à partir de 1987, conjugué à la pression des bailleurs de fonds, notamment de la France, les autorités camerounaises se résolvent donc à accepter le principe d'une négociation avec le FMI,malgré la réticence du président Biya en 1987 lorsqu'il affirme devant l'Assemblée nationale que«le Cameroun n'ira pas au FMI'', rapporté par Cameroon tribune184(*). Après des études ayant abouti à la rédaction de la Déclaration de Stratégie et de Relance Économique (DSRE) c'est finalement le 24 septembre 1988 que le premier accord de confirmation est signé, après plusieurs mois de laborieuses négociations. 1. Les accords de confirmation ou Stand-by Arrangement Selon NgoudjiTameko et Baye Menjo, un accord de confirmation estune facilité de prêt créée en 1952 pour apporter une aide financière sous conditions à un pays qui en fait la demande, dans le but de corriger les déséquilibres macroéconomiques et de restructurer l'économie en vue de la rendre plus prospère185(*).Mais au-delà de ce point de vue,l'article xxx, section b des statuts du FMI définit également un accord de confirmation comme étant une décision par laquelle le Fonds donne à un État membre l'assurance qu'il pourra, conformément à ladite décision, effectuer des achats au compte de ressources générales pendant une période spécifiée, jusqu'à concurrence d'un montant spécifié. C'est cesaccords qui posent les bases d'une coopération effective entre le Cameroun et le FMI durant la période 1988-2006. Lorsque le Cameroun est confronté à une crise économique sévère en 1987, les autoritéscamerounaises définissent les premières mesures d'ajustement, sous la pression de la banque mondialeafin delimiter les irrégularités et les gaspillages. Les principaux objectifs définis sont essentiellement économiques,notamment le redressement des finances de l'État et des entreprises publiques, le soutien des activités économiques, et la poursuite des efforts en faveur des secteurs productifs de l'économie national186(*).Par ailleurs, exécuté durantune période de contraction économique mondiale et nationale sévère, ce budget subit la foudre des méandres conjoncturelles. Ainsi, le Cameroun enregistredes pertes colossales de recettes fiscales à hauteur de 150 milliards de FCFA en valeur absolue,selon le Circulaire de l'exercice budgétaire 1987/1988187(*).Face à cette situation onéreuse, conjuguépar les pressions politiques, la haine alimentée par le nationalisme et les velléités de la crise économique, le gouvernement camerounais signe le premier accord de confirmation avec le FMIen 1988188(*). En effet, c'est le 24 septembre 1988 que le ministre des Finances camerounais, Sadou Hayatou189(*) et le Directeur général du FMI, Michel Camdessus, français d'origine,concluent le premier stand-by agreementd'un montant de69,525 millions de DTS pour une période de 2 ans.Additionnellement, le Cameroun demande un financement compensatoire de 46,35 millions de DTS, pour pallier la perte de recettes fiscales de l'exercice 1987/88190(*). Ce qui fait un total de 115,875 millions de DTS répartis en 6 tranches.Les objectifs fondamentaux de cet accordsont essentiellement économiques, soit la réduction du solde du compte courant à 4,3% du PIB en 1988/89 et à 3% en 1991/92, et la stabilisation des finances publiques afin de résorber totalement le déficit en 1991/92191(*).Sur le terrain, les programmes d'ajustement issu de cet accord cherchentà rationaliser et restructurerles entreprises publiques, à réhabiliterle système bancaire, et à reformulerle système d'incitations, d'où le découpage par tranches de financement afinde permettre aux autorités du Fonds de suivre pas à pas l'état d'exécution du programme, et éventuellement d'en négocier les termes192(*). Maisaprès le bilan effectué en mai 1990 par les administrateurs du Fonds au titre de l'article IV, le Fondsdécide d'abrogerunilatéralement l'accord parce qu'iljuge que ses termes ne sont pas respectés sur la durée au point de vue macroéconomique. Ni les objectifs de recettes publiques, ni le programme de restructuration des entreprises publiques ne sont atteints, selon le rapport d'évaluation193(*). Cette convention est finalement mise en retrait en juin 1990 sans avoir été réactivé et sans que soit décaissés les 30,9 millions de DTS restants. SelonLe Figaro,les lourdeurs relevées lors del'exécution dece programme sont issues d'un sabotage de la part de l'opposition qui estime que ce contrat n'est rien d'autre qu'un moyen pour le Chef d'État de consolider son pouvoir et d'y rester indéfiniment, d'où la forte opposition de la part de l'opposition et de la société civile194(*). Au-delà de ce point de vue,Cameroon tribune rapporte également des irrégularités constantes comme les fraudes fiscales, la corruption, les repressions gouvernementales, et les détournements de fonds publics comme les causesde l'échec de ce programme195(*).Par ailleurs, pour corriger les distorsions qui continuent de sévir, un second accord est négocié entre les deux parties en 1991. Après l'échec du premier accord de confirmation, le pays seconfrontée à une dégradation record du solde budgétaire de -15% par rapport au PIB, d'un ratio d'endettement de 59% par rapport au PIB et d'un taux de croissance de -3% en 1991, d'où la montée de l'incivisme fiscale dans le pays à cette période196(*). Pour y remédier, le gouvernement camerounais négocie un second accord de confirmation avec la direction du FMI. Il estconcluà Washington le 12 décembre 1991 entre la délégation du Premier ministre Camerounais Sadou Hayatou et le Directeur général du FMI, Michel Camdessus pour un montant de 70 milliards de FCFA répartis en deux tranches.Les objectifs visés dans ce deuxième programme sont :la stabilisation du déficit budgétaire à 210 milliards de FCFA, la restauration des équilibres macroéconomiques, la stabilisation des comptes extérieurs, la réalisation d'un taux de croissance moyen de 5%, le rétablissement des équilibres externes et internes pour une croissance durable,et le contrôle de l'encours à l'endettement197(*).Le premier décaissement d'un montant de 10 milliards de FCFA est effectifen 1992, dans le but de soutenir les programmes d'ajustement. Mais après la mission d'évaluation effectué par les administrateurs du Fonds en septembre 1992, le contrat est une fois de plus résilié par le FMI qui juge que le Cameroun est à nouveau sorti du cadre macroéconomique négocié avec eux.Lesengagements de la deuxième tranche, soit de 12,5 MECU, restantesont suspendus par l'ensemble des bailleurs de fonds198(*).Selon les journaux, ce second échec aux origines plurielles fait du Cameroun un mauvais élève aux yeux du FMI.La Nouvelle Expressionévoquela paralysie étatique,après les mouvements les villes mortes et les revendications démocratiques,comme entrave majeur à la bonne exécution de ce second programme199(*). Ces bouillonnements entre État et sociétéindisposedonc le FMI qui estime que les résultats espérés ne pourraient être atteintspar le Cameroun, d'où la rupture du dialogue entre les parties et le gel des décaissements. Les USA, l'Allemagne et l'UE suspendent leur aide sur la base d'un rapport faisant état de fraudes électorales lors des élections présidentielles d'octobre 1992.Ce n'est qu'après la dévaluation du franc CFA en 1994 et la déclaration de politique économique et financière du gouvernement la même année que le dialogue reprend avec les bailleurs de fonds200(*). Sans alternatives réelles pour contrecarrer les effets pervers de la criseaprès la suspension du second accord de confirmation,pour non-respect des exigences fixées avec les bailleurs et le problème de fraude électorale,le chef du gouvernement camerounais Simon AchidiAchu, et le Directeur général du FMIMichel Camdessus conclut un nouvel accord de confirmation à Washington le 25 mars 1994 pour une somme de 121 millions de dollars sur 1 an et demi201(*). Les objectifs fondamentaux de cette troisième convention sont à la fois politiques et économiques. Sur le plan politique, les objectifs visent à garantir la paix et la stabilité dans le pays. Sur le terrain, le gouvernement met en place un Gouvernement d'Union Nationale (GUN) pour inclure des représentants de tous les partis politiques et différentes régions du pays, créé une Commission Nationale de Médiation (CNM) chargée de résoudre les conflits politiques et sociaux, réforme le système électoral pour garantir des élections libres et transparentes, met en place un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants, instaure l'amnistie pour tous les prisonniers politiques et exilés, et promeut la diversité culturelle et linguistique du pays202(*).Par ailleurs, malgréla réduction de la violence politique et le favoritismed'une plus grande participation politique des différents groupes au Cameroun sur la courte durée, des défis tels que les tensions anglophones et francophones demeurent d'actualité. Sur le plan économique, lesobjectifsspécifiques concernentle dégagementd'un excédent budgétaire au niveau du solde primaire et l'organisation d'une meilleure répartition des dépenses entre les dépenses courantes et les dépenses d'investissement à travers la réduction de la masse salariale des fonctionnaires203(*).Pour atteindre ces objectifs, les stratégies sont portées sur l'élaborationdes politiques budgétaires, monétaires, sociale, de l'endettement, et de réformes structurelles. Mais au mois de juin 1994,les administrateurs du Fonds reprochent à l'Étatdu Cameroun des retards dans la mise en oeuvre des réformes économiques, notamment en matière de recettes budgétaires et de restructuration du secteur public, rapporteLes Échos204(*).L'accord estabrogéen mai 1995.Mais seul le financement de l'UEvia le STABEX permet à l'État camerounais de donner des signes de bonne volonté en 1995 enredressantses recettes fiscales,d'où laconclusiondu quatrième contratavec le Fonds en juillet 1995. Après de longues et difficiles négociations,legouvernement de Yaoundé, représenté par Simon AchidiAchusigne mercredi 27 juillet 1997 une lettre d'intention avec le FMI, représenté par Michel Camdessus en vue d'obtenir de nouveaux crédits d'un montant de 97 millions de dollars pour la mise en oeuvre d'un PAS205(*).En théorie, les objectifs fondamentaux concernent la réalisationd'un taux de croissance réelle du PIB de 5%, laréductionde l'inflation de 8%et lastabilisationdu déficit des transactions extérieures courantes à environ 2,5% du PIB. Et pour atteindre ces objectifs,le gouvernement renforce substantiellement la position deses finances publiques, élabore une politique monétaire restrictive et réforme lesecteur public, le secteur agricole et celui des transports206(*). Maisaprès la mission d'évaluation du 2 mars 1996 effectuée par les administrateurs du Fonds, cet accord est abrogé par le FMI à cause des lourdeurs observésdans son exécution. Selon Jeune Afrique,ces lourdeurs sont caractérisées parles retards dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, le non-respect des engagements pris par le gouvernement, les problèmes de corruption, l'instabilité politique, les tensions sociales, et la mauvaise gestion des ressources publiques207(*). Compte tenu de ces distorsions, le Fonds juge que l'atteinte des objectifs fixés dans ce quatrième programme en matière de finances publiques et d'ajustement structurel ne pourront être atteints.Ainsi, face aux échecs répétés des accords de confirmation et de la sévérité des effets néfastes de la crise au Cameroun comme dans bien d'autres pays sous ajustement, le Fonds décide d'adopter en 1996 des mesures de centrages de politique économique afin de justifier sa légitimité. 2. Les accords économiques et financiers triennaux Face au ralentissement économique mondial et aux difficultés sociales qui sévissent dans les États sous ajustement, le Fonds réforme son mode d'intervention en 1996 lors de la 51e réunion du Comité intérimaire du Conseil des gouvernements sur le système monétaire international.Il se charge d'assurer le redressement de l'économie en s'attaquant énergiquement aux faiblesses structurelles du secteur financier et social, d'où l'adoption de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) etla Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) dans le cadre de l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE) proposé au Cameroun en 1997208(*).
Il s'agit d'un type d'accord octroyé par le FMI au sein de l'IPPTE dans le but d'aider les États en crise àmettre en place des réformesstructurelles efficaces de lutte contre la pauvreté sur une période de 3 ans. Lorsque le Cameroun devient off Track en 1996, le premier ministre Peter MafanyMusongeconclut avec Michel Camdessus une facilité de 529,42 millions d'Unité de Compte (UC)le 1er juillet 1997209(*). Les objectifs fondamentaux sont essentiellement économiques, soitla limitation du déficit budgétaire courant du PIB, le maintien d'un taux de croissance économique à 5%, et la baisse de l'inflation à un seuil de 2% jusqu'en 2000.Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement élaboredes politiques de transparence financière,de rigueur budgétaire etde privatisation d'entreprises publiques, selon Jeune Afrique210(*).Cette facilité fait recours à l'assistance de plusieurs bailleurs de fonds comme indique le tableau ci-dessous : Tableau n°4 :Les engagements financières des bailleurs de fonds pour la FASRau Cameroun
Source : Fonds Africaine de Développement 2001. Selon le tableau ci-dessus, le FADavait un engagement de13,02 millions UC,le FMIde 157,10 millions UC, la BMde 206,20 millions UC,l'UEde 19,04 millions UC, et France de 134,06 millions UC.Mais selon les données recueillies sur le terrain, seul 493,22 millions d'UC sont déboursés et 170 millions bloqués par la Banque mondiale pour retards de privatisationd'entreprises publiques211(*). Celaa perturbé le bon déroulement du programme qui permet tant bien quemal au Cameroun d'atteindre le point de décision en octobre 2000, d'où l'annulation de sa dette extérieure d'environ 900 millions de dollars par le Club de Paris etla signature d'une nouvelle facilité.
La presque bonne exécution de la FASR restaure la crédibilité du Cameroun au sein de la communauté financière internationale, d'où la signature de la FRPC au titre de l'initiative PPTE renforcée entre Peter MafanyMusonge et Michel Camdessus d'une somme de le 1er octobre 2000 dans le but de soutenir les programmes destinés à renforcer de manière substantielle et continue la position de la balance des paiements et de contribuer à une croissance durable212(*). Les principaux objectifs consistent àaugmenterletaux de croissance moyen de 5% en 2004, de porter les recettes non pétrolières à 15,6% en 2002, de limiter le déficit budgétaire de 3% par rapport au PIB,de limiterle déficit extérieure courant du PIB, et decontenir l'inflation mesurée par les prix à la consommation à 2%213(*). Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement élabore des programmes pour acheverla privatisation des sociétés publiques et parapubliques,pour renforcer la bonne gouvernance,pour lutter contre la corruption, etpour renforcer l'intégration régionale214(*).Mais en octobre 2002,le président Biya change de cap et le torchon brûle entre Yaoundé et Washington.Le FMI accuse le gouvernement camerounais de fournir des données erronées surle fonctionnement ministériel, la privatisation desentreprises et lagestion budgétaire, selon Jeune Afrique215(*). Cela débouche par la suite à la suspension de tous les programmes en cours par le Fondset à l'absence du Cameroun sur la liste des pays qui atteignent le point d'achèvement de l'IPPTER en 2004. Après une longue période de rupture de négociation, ce n'est qu'après la réélection du président Biya en 2004 que le Cameroun et le FMI relancent le partenariat économique et financier. Comment le comprendre ? En effet, dès l'entame de son 4e mandat présidentiel, monsieur Biyademande à son gouvernement de pratiquer une gestion rigoureuse des finances publiques, de sécuriser les recettes de l'État et de restructurer les entreprises publiques,ce qui a permis la mise en place d'un arsenal de lutte contre la corruption et une agence d'investigation financière. Le Cameroun redevient un «bon élève'' aux yeux des IBW, et lui permet debénéficier à nouveau de la FRPC avec à la clé 14,5 milliards de FCFA sur 3 ans pour financer les réformes engagées et 4,4 milliards de FCFA en annulation de dette. Ainsi, après le rendez-vous manqué du G8 de juillet 2004 ayant entériné l'annulation de la dette multilatérale de 18 pays pauvres pour une somme de 40 milliards de dollars, le Cameroun atteint le point d'achèvement de l'IPPTER le 1er mai 2006216(*). Par ailleurs, sachant que les décaissements devant soutenir l'application des PAS se font après engagement de respect de certaines conditions depuis le second amendement des statuts du Fonds, quelles sont celles qui ont été convenues pour l'État camerounais ? II. LES CONDITINNALITES D'EMPRUNT ET LEUR MISE EN APPLICATION CONCRETE AU CAMEROUN Selon C. Samson, la conditionnalité est l'ensemble des politiques que les pays utilisant les ressources du FMI doivent suivre pour «résoudre'' leurs difficultés de balance des paiements217(*). Malgré leur absence dans les statuts initiaux du Fonds, elles trouventleur assise légale dans la déclaration n°2603 du 20 septembre 1968 par laquelle les administrateurs du Fondsintègrent et rendent obligatoires les conditions dans les accords de confirmationdu FMI218(*).Ces conditions consistaient à ouvrir les paysdu Sud aux investissements étrangers, à accroitrela résilience et à diversifierles économies. Dès lors, la question ici posée est celle de savoir quelles sont celles qui ont été approuvées par l'Étatcamerounais entre 1988 et 2006 ? 1. Les politiques de réformeapprouvées par l'Étatscamerounais En effet,lorsqu'un État signe un accord avec le FMI, cela voudrait dire que cette État approuve l'ensemble de mesures correctives ou politiques de réforme que lui impose cette institution.Concernant le Cameroun de façon particulière, elles ont été à la fois macroéconomiques et structurelles. Les politiquesmacroéconomiquessont celles qui opèrent une rupture radicale avec les choix antérieurs de l'Étatet impactent directement les conditions de vie des citoyens.Il s'agit de la réduction des dépenses publiques et la réduction de la masse monétaire en circulation. Concernant la réduction des dépenses publiques, elle consiste à appliquerdans le pays des politiques d'austérité budgétaire, consistant à diminuer les consommations des administrations publiques, les salaires, les subventions et les transferts. Cela explique doncl'abandon des subventions, l'assainissentdu budget et la réforme du systèmefiscale au Cameroun.La Loi des Finances 88/89 relève la fiscalité par une augmentation de la taxe spéciale sur les produits pétroliers, revalorise les tarifs des services publics, institutionnalise une nouvelle taxe sur la propriété foncière et le reversement par la SNH d'une redevance pétrolière, et limiteégalementles dépenses courantes, ainsi que les programme d'investissement publics219(*). Dans l'agriculture et les produits de première nécessité, le gouvernement cesse brusquement les subventions,ce qui entraine une la baisse de la production des cultures de café, de cacao et de coton qui sont les principales bénéficiaires de ces aides. Leur production passe de plus de 5% en moyenne annuelle entre 1961 et 1986 à moins de 1% entre 1987 et 2004, selon L'Express220(*). Le Camerounsupprime les taxes à l'exportation, réduit l'encadrement de la production par les sociétés publiques, élimine le contrôle des prix et la qualité des cultures, et libéralise la commercialisation de ces produits ainsi que les intrants utilisés dans leur production221(*). Pour ce qui est de la réduction de la masse monétaire en circulation, il s'agit du contrôle strict du crédit par l'augmentation de son coût ou par la diminution de sa quantité. Selon le FMI, ce contrôle permet de lutter efficacement contre l'inflation et la perte de la compétitivité de l'économie. Cela explique donc lacontractiondes sommes allouées dans les secteurs de la santé et l'éducation,l'améliorela collecte des impôts,la lutte contre la fraude fiscale et ledésengagement progressifde l'Étatau profit du secteur privé222(*).Au-delà de ce point de vue de Davalas Aguilar, Cameroon tribune rapporte également qu'une redevance informatique, les taxes minimums à l'importation,et le droit de consommation sont introduits, tandis qu'un taux d'intérêt exact est fixé afin de décourager les petits producteurs et entreprises àfaible rentabilité qui continuentde drainer les ressources financières de la communauté223(*). Contrairement aux mesures macroéconomiques, les mesures structurelles concernent la privatisation des entreprises publiques, la réforme du système financier, la réforme de la fiscalité, la réforme industrielle, la libéralisation du commerce extérieur et la dévaluation de la monnaie locale. Concernant laprivatisation des entreprises publiques, elle consiste en l'assainissement des sociétés publiques et parapubliques dans le but d'améliorer la performance des résultats médiocres des entreprises publiques. En effet, le secteur privé devrait être le seul acteur capable de dynamiser ces entreprises, ce qui confirme donc la caractère classique et capitaliste des programmes d'ajustement structurel. Au Cameroun, la commission de réhabilitation est créée avec pour mission d'identifier celles qui doivent être liquidées, privatisées ou rester sous contrôle public.En 1990, les résultats de l'audit des 75 entreprises publiques concluent que 15 devaient être liquidées, 12 privatisées et 30 restructurées224(*). En contrepartie, ces mesures entrainent la cessation de l'État providence et la mise au chômage de plus de 14 milles Camerounais. Pour ce qui est de la réforme du système financier, elle se traduit dans la pratique par la liquidation des institutions financière défaillantes, la restructuration des modalités de fonctionnement du système financier, la modernisation du système de paiement, la mise en place du dispositif prudentiel et d'un cadre favorable à la finance directe. Notamment la désintermédiation financière, la création des marchés financiers et la dérèglementation financière225(*). La réforme de la fiscalité pour sa part consiste en l'adoption d'un régime fiscale souple, soit la baisse du taux d'imposition, pour promouvoir l'investissement privé et élargir l'assiette fiscale. Par ailleurs, ces recettes fiscales devront permettre à l'État camerounais de concrétiser des projets de dépenses de fonctionnement et d'investissement sans compromettre l'investissement privé. L'objectif fondamental est d'attirer les Investissement Direct Étranger (IDE)226(*). Concernant la réforme industrielle, il est question de réduire les effets négatifs liés à la pratique des prix administratifs, au système d'attribution des marchés publics, et de simplifier les lourdeurs administratives.Le but est de donner au secteur privé la confiance indispensable pour la réalisation d'une croissance soutenue et durable. Et c'est pour cette raison que le Cameroun créé des zones franches industrielles, et aménage les codes d'investissement et de passation des marchés publics. Concernant le développement du commerce extérieur, il s'agit d'ouvrir l'économie nationale sur le marché mondial, afin qu'elle puisse profiter des avantages comparatifs et intégrer la mondialisation porteuse de nombreux bienfaits. Ce volet des mesures échoit plus spécifiquement à la Banque mondiale que le FMI, dans la mesure où il touche directement la libéralisation de l'économie et le système d'incitation à la production et à l'exportation. À l'intérieur du pays, le contrôle des prix est démantelé pour favoriser la concurrence, les salaires du secteur privé et des marges commerciales sont désindexés par rapport aux salaires publics, la mobilité professionnelle devient un facteur de réduction des coûts du travail, et un nouveau code de travail est mis en place227(*). Sur le plan extérieur, le système de restrictions quantitatives est remplacé par une politique de tarifs, un certain nombre de quotas est éliminé sur les importations, et les taxes à l'exportation disparaissent. Par ailleurs, une réforme est entreprise au niveau de l'UDEAC pour harmoniser les droits de douane et le niveau de protection228(*). Cette stratégie a également été bénéfique pour les Dragons d'Asie, notamment le Taiwan, la Corée du Sud, Le Singapour, Hong Kong, et la Thaïlande. Concernant la dévaluation monétaire, elle renvoie à la décision délibérée et officielle des autorités monétaires de modifier à la baisse la parité de la monnaie nationale par rapport au numéraire. Elle diffère de ce fait de la dépréciation qui est la perte de la valeur de la monnaie sur le marché de change du fait des spéculations. L'objectif principal est de converger vers la relance économique via la réduction de la tendance à trop importer à cause du renchérissement des produits importés, et la stimulation des exportations à cause de la baisse de leurs prix. 2. Mise en application concrète des conditionnalitésapprouvées par le gouvernementcamerounais La mise en application concrètede ces conditionss'est traduite sur le terrain par la mise en place d'un certain nombre d'instruments sur le plan institutionnel, politique et économique entre 1988 et 2006. En 1991, le gouvernementmet sur pied un nouveau code de travail et établi un nouveau Taux Horaire de Salaire (THS).Cela estparachevé en 1994 avec l'adoptiondes dispositions du décret n°94/160 du 16 août 1994 réformant le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MINFOPRA)229(*).Cette réforme implique l'arrêt de recrutement dans la fonction publique et les licenciements massifs du personnel administratif. Plusieurs Camerounais, dont le seul employeur était l'État, sont donc mis hors service et à la retraite anticipée entre 50 ou 55 ans à la force de l'âge, au lieu de 55 ou 60 ans comme auparavant230(*).Pour ceux qui n'ont pas perdu les emplois, les salaires sont revus à la baisse en 1993. L'accès à l'emploi et la promotion des fonctionnaires devient conditionné par certains déterminants,notamment le versement de pots-de-vin ou le trafic d'influence, selonLe Messager231(*). Les jeunes vivants dans les ménages où les parents travaillent dans le secteur formel deviennentplus favorisésà participer au marché du travailau détriment des jeunes dont le chef de ménage travaille dans le privé informel. Selon Gauthier, pour un jeune dont le chef de ménage travaille dans le secteur public formel, ses chances de participer au marché du travail sont de 34%, tandis que pourun jeune dont le chef de ménage travaille dans le privé informel,ses chances de participer au marché du travail sont de 9% seulement232(*). En effet, la libéralisation du marché du travailpar le nouveau code fait l'objet de débats télévisés.L'opinion nationale conteste vivement la légitimité et la bonne foi du gouvernement en place et cela pour plusieurs raisons. En 1991,seul le Fonds National de l'Emploi (FNE) compte11 milles demandeurs d'emploi eten 1993, l'indicateur hautement significatif du taux de salaire horaire ouvrier (THS) établi par le ministère du Travail subi une stagnation inférieure à 0,8% à l'évolution des prix233(*).Pour les fonctionnaires qui ne perdent pas d'emploi, les salaires sont ramenés à 2,6% en 1993, contre 4% en 1992 et 4,9% en 1991.Ainsi, un jeune cadre et un Commis qui touchaient respectivement un salaire de 298916 FCFA et 53433 FCFA non dévalués le 1er juillet 1987 gagnent 102000FCFA et 15676 FCFA dévalués en 1994234(*). Le pouvoir d'achat des ménages se ramollit à hauteur de 0,2% contre 1,6% en 1992 et 1,7% en 1991235(*). Sur le plan politique interne,le début des années 1990 est symbolique dans la marche,loin d'être sinécure, du Cameroun sur les sentiers de la démocratie. Alors qu'en 1989 Le Messager évoquait encore le monolithisme dans sa rubrique Takala et Munyenga, c'est en 1990 que le coup d'envoi non officiel du processus démocratique camerounais est donné avec la création d'une «Coordination Nationale pour la Démocratie et le Multipartisme''. Cela a valu l'arrestation de Me Yondo Black, ancien bâtonnier et de plusieurs autres personnes pour sédition, subversion, affront au chef de l'État en février 1990236(*). Par ailleurs, malgré le refus officiel du multipartisme, John FruNdi lance en mai 1990 à Bamenda, le Social Democratic Front (SDF) lors d'une marche dont la répression cause la mort de 6 personnes.Mais c'est finalement le 4 juillet 1990 que le président Biya accepte d'abandonner le monopole politique du parti unique exercé depuis 1966 au profit du multipartisme237(*). En décembre 1990, l'Assemblée nationale adopte une série de lois sur la liberté d'association et de création de partis politiques. Mais c'est le 30 octobre 1991que le Premier ministre Sadou Hayatouinitie une conférence tripartite gouvernement-opposition-société civiledans le but de définir le cadre électoral, l'accès aux médias publics et la réforme constitutionnelle su 18 janvier 1996.Après le boycotte de l'opposition, elle se tint finalement en mars 1992, et seul le RDPC, l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba, le Mouvement pour la défense de la République (MDR) et l'Union du Peuple Camerounais (UPC) deKodock se partagent les 180 sièges du parlement avec respectivement 88 pour le RDPC, 68 pour l'UNDP, 18 pour l'UPC et 6 pour le MRD238(*). Le 11 octobre 1992, l'issu des élections présidentielles donne la victoire auprésident sortant Paul Biya avec 39,9% des voix contre 35,9% pour J. FruNdi et 19,21% pour B. Bouba, selon Cameroun tribune239(*). Cette issue n'est pas partagée par tous les millions des Camerounais, les observateurs et certains ONG. Caraprès la publication des résultats, le pouvoir est accusé de fraude par le National Democratic Institute qui est une ONG américaine de scrutateurs par exemple, alors que des émeutes éclatent dans le Nord-Ouest du pays où l'état d'urgence est proclamé et des leaders de l'opposition arrêtés ou mis en résidence surveillée, comme ce fut le cas de J. FruNdi. Par contre ni à l'Assemblée nationale, ni dans la rue de Yaoundé, la panique du pouvoir ne s'est muée240(*). Le 18 janvier 1996, une nouvelle Constitutionfaisant du Cameroun un États unitaire décentralisé est promulguée par le chef d'État.Les objectifs visés dans cette loi fondamentale sont :la modernisationdes institutions, la démocratisation de la vie politique et l'assuranced'une décentralisation effective, selonCameroon tribune241(*).Cette constitution bannit les vestiges du parti unique contenus dans la précédente loi fondamentale,instaure la liberté de communication, la liberté d'expression, la liberté de presse, la liberté de réunion, laliberté d'association, la liberté syndicale et garanti le droit de grève242(*). L'article 14 établit le Senat comme chambre Haute du parlement, tandis que l'article 6 détermine la durée du mandat présidentiel à 7 ans renouvelable une fois243(*).En effet, cet aménagement de l'espace juridico-politique permet de constituer une opposition légale. Concernant la politique extérieure,le Ministère des relations extérieures est remanié en 1988afin d'instaurer une diplomatie plus offensive dans le butde consolider les anciennes amitiés et de chercher les nouveaux partenaires via une coopération suivie et efficace.Dès 1990, on peut donc observer la récurrence des voyages diplomatiqueset la multiplication des audiences dule Chef d'Étatavec plusieurs personnalités étrangères dans la capitale politique244(*). LeCamerounélargi le cercle de ses partenaires à travers le monde grâce à la création ou la réouverture de plusieurs missions diplomatiques et consulaires à l'étranger. Cela a permis de traduire la volonté de réaffirmer la présence et la participation du Cameroun sur la scène internationale.Ainsi, sur la période de 1990 à 1995, cet État signe plusieurs accordsstratégiques, de coopération économique et technique avec les pays des quatre coins du monde à l'instar de la Chine (1990), la Russie (1991), l'Inde (1993) et le Brésil (1995).Celaa ouvert la voie à des projets de développement dans les secteurs de l'agriculture, l'énergie et les infrastructures par exemple245(*). Le gouvernement assainit la gestion des entreprises publiques et parapubliques par une triple action de restructuration, liquidation ou privatisation, conformément à l'ordonnance n°90/004 du 22 juin 1990246(*). Ce décret favorise la privatisation des entreprises publiques telles quela SODECOTON, la SOCAPALM, la CDC, la CAMAIR, et la CAMRAILentre 1990 et 2005, et hissele groupe Bolloré, qui n'a pas hésité à profiter de la situation,au rangd'acteur majeur dans le tissu économique et la vie politique du Cameroun.Concessionnaire de la société de chemin de fer CAMRAIL en 1999, il obtientégalement la concession du terminal à conteneurs du port de Douala en 2005. Ce qui lui permet de s'installer un peu partout au Cameroun, notamment à Douala, Yaoundé et Garoua247(*). En 2004 par exemple, l'État du Cameroun cède ses parts dans plusieurs sociétés du secteur parapublic,ce qui favorise l'éclosion d'un secteur privé dynamique qui contribue à attirer les capitaux étrangers, participe au transfert de technologie et à la formation de la main d'oeuvre qui acquiert un savoir-faire, rapporte Bertin OnanadansJournal du Cameroun248(*).Par ailleurs, l'accaparement de ces entreprises stratégiques par de lointains jeux financiers des transnationales incite certains Camerounais à considérer l'intrusion de ces entreprises comme un mouvement intense de néocolonialisme249(*). Concernant la restructuration des dépenses publiques, le gouvernement adopte des mesures de réduction des subventions dans les hôpitaux publics,et promeut des programmes de santé publiques axés sur la prévention et la promotion de la santé, notamment la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, dans le secteur de la santé.La gratuité des soins disparait au profit desdysfonctionnements techniques etl'absence de management de qualité et vétusté des infrastructures.Au Cameroun, tandis que l'hôpital public souffre de tous les maux, les usagers peinent à se prendre en charge, selonJeune Afrique250(*).Ce point de vue de M. Cotinat est confirmé parEdzimbiEmboloAngèle lors des enquêtes sur le terrain, qui rapporte «qu'au Cameroun [à cette époque], si tu es malade et que tu n'as pas d'argent, tu meurs,car le malade doit payer de sa poche jusqu'au gants utilisés par les médecins et les infirmières, soit 100 FCFA la paire''251(*).Cela confirme les dires du politologue Jean-François Médard qui soulignait que «L'hôpital au Cameroun n'est plus fait pour soigner ; mais il arrive qu'on y soigne''252(*). Les coûts de soins de santé augmentent, tandis que les services de santé publics sont réduits en raison de la diminution des subventions gouvernementales.Face à ces faiblesses, auxquelles on peut ajouter l'absence d'éthique professionnelle et le peu d'implication de certains acteurs du secteur, les hôpitaux montrent de grands signes d'essoufflement et ne portent plus les marques d'excellence d'il y a quelques années. Pour s'en sortir, certains se rendent dans les centres de santés de quartiers où le coût des soins est moins cher que dans les hôpitaux, tandis que d'autres personnes se tournent vers des établissements clandestins où infirmiers et laborantins se reconvertissent en spécialistes253(*). Dans le secteur éducatif, le Cameroun entame la refonte en 1993 dans le secteur à travers un processus de réforme qui s'étale sur plus d'une décennie. Le désengagement de l'État se traduit par la réduction des dépenses scolaires, la fermeture de nombreux établissement,la suppression des bourses d'étude et la promotion du secteur privé de l'éducation.Cela cristallisele système éducatifcamerounais, surtout supérieur,et favorisela culture de la paresse254(*). Pourtant lorsqu'on remonte au milieu de la décennie 1970, on constate que l'une des filles du président A. Ahidjo a passé une session de rattrapage après son échec au brevet d'études du premier cycle (BEPC) comme 70% de cette génération. Cela démontre donc à quel point le système éducatifétait rigoureux, vertueux, impartial et ambitieux d'excellence. Mais en 1990, un tel évènement est inconcevable.L'enseignement devient comme un bien privé dans lequel les individus investissent et escomptent un rendement tout aussi privé, où l'éthique est mise sur le boisseau, et les compétences en berne. En 1996, les bourses accordées aux étudiants sont supprimant,ce qui susciteune réaction négative de la part de ces derniers et de leur famille. Selon l'opinion estudiantine, cette décision est considérée comme mesure discriminatoire et injuste parce qu'elle affecte principalement les étudiants africains qui ne peuvent pas se permettre de payer les frais de scolarité élevés dans les universités publiques du Cameroun255(*). En effet, cette période présente les sombres jours de l'université au Cameroun, car beaucoup d'étudiants venant de familles pauvres ont dû tout abandonner leur cursus. Pour paraphraser PierreOnana, une victime du système,cettegénération a été les brebis galeuses parce que les bourses académiques sont supprimées et le payement obligatoire des droits universitaires instauré. Ainsi, malgré de bonnes notes à son actif, il a été obligé de rentrer au village sans pouvoir obtenir sa licence256(*).Pourtant depuis 1973, les étudiants recevaient une bourse mensuelle de 55 milles en plus des frais de scolarité gratuits.Mais en 1996, les étudiants étrangers qui étaient autrefois formés au Cameroun sont contraints de chercher des opportunités de formation ailleurs, d'où la perte de revenus pour les universités publiques du Cameroun. Concernant le secteur bancaire, le gouvernement camerounais lance un programme de réforme porté essentiellement sur le système d'intermédiation bancaire et limite sa participation dans le capital des banques à 20% conformément à la loi n°97/014 du 18 juillet 1997. Celase caractérise par une redéfinition de la politique monétaire et une restructuration du système bancaire par le biais des liquidations, de fusions, ou de recapitalisation de certaines banques257(*). Pour conforter ces réformes, la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC), dont l'objectif est d'assainirle système bancaire par un contrôle régulier et une supervision des établissements de crédit, est créé en 1990258(*). Cameroon tribune rapporte également la privatisation et la fusion de plusieurs banques et sociétés d'assurancesdans le but de renforcer leur position sur le marché. C'est le cas par exemple de la BICIC qui devient BICEC le 14 mars 1997, puis une filiale du groupe Banque populaire en 2000259(*). Par ailleurs, malgré certains quiproquos en matière d'inclusion financière et de développement des services financiers dans les zones rurales, ces réformespermettent de consolider le secteur financier camerounais. Concernant la libéralisation, elle se fait au Cameroun de façon unilatérale et multilatérale.De façon unilatérale, le gouvernement ouvrel'économie aux investissements étrangersvia l'adoption de plusieurs décrets et mesures. Il s'agit notamment dela loi n°89/011 du 28 juillet 1989 sur la restauration d'une économie de marché et l'ordonnance n°90/001 du 29 janvier 1990 qui créent le régime de la zone franche industrielle au Cameroun, la suppressiondes barrières commerciales, laprivatisationdes entreprises publiques, du contrôlant de l'inflation, la simplification des procédures administratives, la réduction des formalités bureaucratiques, et de la dérèglementant des marchés260(*).Ce point de vue d'Élisa Paulin converge avec celui de Jeune Afrique qui rapporte en 1990 que le Cameroun met progressivement sur pied des mesures de libéralisation économique unilatérales dans le but de stimuler la croissance économique et d'attirer des investissements étrangers261(*). Par ailleurs, les entreprises installées dans les zones franches industrielles bénéficient, pendant les dix premières années de leur exploitation, de l'exonération totale des impôts et taxes directes et/ou indirectes en vigueurs, dans le but de rendre compétitif les productions pérennes,demaintenir le pouvoir d'achat des travailleurs, de stabiliser les revenus des producteurs, et de contrôler l'inflation.Ainsi, les prix des facteurs de production et des biens et services cesse d'être déterminés par le gouvernement, mais plutôt que par les forces du marché262(*). Les journaux n'ont pas connaissance de ces soubresauts divers. Pour faciliter les échanges commerciaux avec d'autres pays, des mesures de restriction quantitative, les exemptions tarifaires,les licences d'importations, et les avantages douaniers et fiscaux sont supprimésouréduits. Après la dévaluation du franc CFA le 12 janvier 1994, un nouveau PGE est adopté pour renforcerles mesures de libéralisation et uniformiser la nouvelle politique commerciale afinde mieux tirer profit de la dévaluation. Un cadre juridique pour lutter contre les pratiques commerciales illicites et la concurrence déloyale est également adopté263(*). Cela a permis d'instituer des prélèvements sur l'exportation des produits de base (cacao, café, coton, sucre, l'huile de palme, caoutchouc et les plantes médicinales)et de maximiser les effets positifs de la dévaluation. Par ailleurs, cettelibéralisationa également été un sujet de polémiquedansla presse.SelonLes Échos,la libéralisation de la SODECOTON par exemple manque in extremis de se traduire par un rachat en sous-main et vil prix d'une bonne partie du capital par quelques investisseurs locaux en quête de profits faciles. En 1995, près de la moitié du capital estpresque rachetée par un groupe de notables du nord du pays, tous proches du pouvoir et rassemblés autour de l'ancien Premier ministre Sadou Hayatou, pour 15 millions de FCFA264(*). Or durant l'exercice 1984/85, cette entreprise réalise une somme dérisoire de 50 millions de FCFA de bénéfices, réalise un chiffre d'affaire de 650 millions de FCFA et emploie 1500 personnes.Ainsi, lorsque cette opération hautement secrète fini par se savoir,cela provoque la colère des Camerounais, des dirigeant de la SODECOTON, de la CFDT, et de Justin Ndioro, le ministre des Finances, qui voit là échapper une importante source de recettes pour l'État265(*).Celaéclaire doncla lanterne sur la menace affairiste qui pèse sur les entreprises camerounaises dans le cadre des privatisations caractériséespar le manque de réalisme des schémas libéraux de la BM. Concernant la libéralisation multilatérale, elle se fait dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de plusieurs groupes de négociation auxquels appartient le Cameroun, notamment le Groupe africain, le Groupe des pays ACP, le G-90, le Groupe de Pays visés par le paragraphe 6 et le groupe «Auteur'' du«W52''266(*).Elle se traduit par la réduction des barrières commerciales comme les droits de douane et les restrictions quantitatives sur les importations. Grâce à son statut de PVD, le Cameroun bénéficie d'un certain nombre de préférences lui permettant d'avoir accès au marché européen et américains en franchise de droits de douane via les conventions de Lomé, de Cotonou, etdel'AfricaGrowth and Opportunity Act (AGOA) avec les Etats-Unis d'Amérique267(*).Après un cycle infructueux de négociation dans le cadre de la CEMAC, le Cameroun négocie unilatéralement avec l'UEl'Accord de Partenariat Économique Bilatéral (APEB), encore appelé accord d'étape qui devient le nouveau cadre de référence des relations commerciales entre les deux parties268(*). Ce choix que fait le Cameroun de conclure cet accord de libre-échange avec l'UE est tout simplement stratégique et correspond aux impératifs internes de restructuration et de reconfiguration économique dans une perspective d'émergence à moyen terme du pays269(*).Au-delà des démantèlement tarifaires, l'APE étape prévoit également l'interdiction des droits de douane à l'importation, l'interdiction de quotas d'importation ou d'exportation, la suppression progressive des subventions à l'exportation des produits agricoles issus de l'UE, l'interdiction des pratiques commerciales déloyales, et la possibilité de mettre en place des mesures de sauvegarde multilatérales temporaires270(*). Au Cameroun, les lois des financessurl'exercice 1997/98 et 1999/00 suppriment de 10 à 13,5% les taxes à l'exportation, sauf pour les agrumes, ce qui permet d'accorderune place de choixau produit camerounais dans les échanges commerciaux au sein des blocs économiques d'intégration centreafricaine, comme la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC)271(*). III. LE DESACCORDSUR L'APPLICATION DES PROGRAMMES D'AJUSTEMENT AU CAMEROUN Sollicité en 1988 pour pallier aux effets néfastes de la crise, les PAS du FMI ont fait partie de ceux qui ont polarisé les opinionsdans la presse locale.Cellequi est «contre'' dénonce le Fonds comme un rouleau compresseur écrasant tout ce qui entrave ses ambitions de créer une société multiforme, notamment les législations protectrices, les traditions et les spécificités à l'instar de Le Messageret Cameroon tribune. Et à l'inverse, celle quiest «pour'' croit que cette institution apporte une certaine stabilité économique et un développement quelconqueen édifiant des mécanismes de bonne gouvernance, comme Mutations, Le Messager, et Cameroon tribune. 1. Une mise en avant des limites des programmes d'ajustement «À qui profite la globalisation ?Certainement pas au continent noir'', estime Aminata Dramane Traoré, Ministre de la Culture et du Tourisme malien, lors d'un entretien avec Melvin Akam, rapporté par Le Messager272(*). C'est dans cette perspective qu'une franche partie de la population et observateurs se montrent sceptique enversl'ajustement proposé par le FMI.Les limites qui sont mises en avant sont : une vision dogmatique et statique du développement, une négligence du volet social, une politique de change incertaine, l'inefficacité d'une politique monétaire sévère et l'ingérence dans les affaires internes.
Comme dans bien d'autres pays auparavant, les PAS sont appliqués au Cameroun sans tenir compte des spécificités économiques propres de l'État. Les mêmes programmes basés sur la fameuse trilogie «Stabilisation, Privatisation, et Libéralisation'', communément appelée Consensus de Washington sont imposés au Cameroun comme solution miracleà sa crise économique. Obnubilés par le rétablissement des grands équilibres, tels que l'équilibre budgétaire, l'équilibre de la balance des paiements, ajustement des taux des changes, et l'équilibre de l'offre et de la demande intérieure, les PAS relèguent au second plan le bien-être social de la population et ignorent la nécessité d'un réel développement économique du Cameroun273(*). Malgré la nature des difficultés économiques, le FMI applique la fameuse conditionnalité qui consiste à réduire les dépenses de l'État et à augmenter les recettes fiscales, à réduire la demande intérieure, à accroitre les exportations, et à dévaluer la monnaie locale. En demandant au gouvernement camerounais de réduire le budget, un ou deux choix draconiens se sont imposés : soit cesser ou diminuer l'équipement du pays, indispensable au développement du pays, ou celui de cesser ou de diminuer l'éducation des enfants, le traitement des maladies, le logement et la nourriture des citoyens274(*). Mais le gouvernement a été contraint de réduire le bien-être de la population en compressant les effectifs dans le secteur formel, en baissantles salaires des fonctionnaires, en réduisant les budgets dans les secteurs sociaux et en supprimant les subventions par exemple. En effet,le gel des recrutements, la suppression d'emploi et les licenciements massifs du personnel dans les entreprises, conformément au nouveau code de travail voulu par le FMI, en 1991créent un cadre d'incertitude pourles Camerounais qui perdent foi au gouvernement et pour les jeunes diplômés qui voient s'éteindre en eux l'espoir d'exercer dans l'administrations275(*). Dans le secteur bancaire par exemple, la liquidation de la Société Camerounaise de Banque (SCB) met 1000 Camerounais au chômage, tandis que celle de l'ONCPB fait près de de 1800 victimes. Et avant cela, la SODEBLE, la SODENKAM, et l'OCB avaient déjà mis la clé sous le paillasson mettant beaucoup de Camerounais au chômage276(*). Après les mises hors service,nombreux sont ceux quiutilisent les petites annonces, les médiasou comptent sur leur réseau de connaissance pour trouver un emploi.Ce qui explique donc le faible taux d'inscription des chômeurs au Fonds National de l'Emploi (FNE)et la prolifération des petits métiers de rue dans les centres urbains du pays qui concentre plus de 84% de la population en 1996,selon les enquêtes 1-2-3 de 1993 et ECAM 1 de 1996277(*). A priori, l'impact direct de cette reconfiguration du secteur de l'emploi est la dégradation duniveau de vie de la population,du moment qu'on sait qu'au Cameroun, un salaire fait vivre plusieurs familles278(*). En milieu rural, les agriculteurssubissent le châtiment de la chute drastique du prix des principaux produits de base, notamment le café, le cacao, et lecoton, causantune baisse généralisée de revenus au sein desménages279(*).Les migrations de retour cessent d'être une option pour les jeunes citadins,la légitimité et l'image de marque que revêtait le gouvernement camerounais depuis la décennie 1970 sont détériorés,alors que sa gestion économique est mise en cause. Cela explique doncles nombreux troubles socio-politiques de la décennie 1990, notammentla manifestation estudiantine de 1991, l'opérations villes mortes de 1991, les contestations électorales de 1992 etl'appel de l'opposition à l'incivisme fiscalde 1992 pour ne citer que celles-là. Les chaussures abandonnées et les flaques de sang au sol témoignant le théâtre des opérations, c'est le 04 mai 1991que les forces de l'ordre se heurtent au mouvement de plus de 10 milles étudiants de l'Université de Yaoundé organisés en meeting pour protester contre le gouvernement et réclamer le départ du président Paul Biya280(*).Et selon TeneSop, cette confrontation se solde par la mort de plusieurs d'entre eux, 200 blessés et plus de 300 arrestations. Après ce triste bilan établit par ce dernier et son acolyte Jean Bosco Tagne, la contestation estudiantine se transporta alors dans toutes les villes du grand Ouest, emballant les populations autour de la revendication. C'est ainsi que le mois de mai 1991 s'est transformé en mois de contestations, grèves et sit-in dans les villes de Douala, Bafoussam, Bamenda, Kumba, Buea, etc.281(*) Ainsi,ces manifestations vont faire partir d'un mouvement de contestation plus large en Afrique et dans le monde entier, notamment en Côte d'Ivoire, au Gabon, en RDC, contre les programmes du FMI, connues sous la nomination de «mouvement anti-FMI/Banque mondiale''282(*). Le mouvement est soutenu par des personnalités politiques opposées au régime en place et des acteurs de la société civile, tels que les syndicats, les associations de travailleurs et les organisations de défense des droits de l'homme. Concernant «l'opération ville morte'', c'est en avril 1991 que la Coordination Nationale des Partis Politiques (CNPP) lance depuis Bamenda dans plusieurs villes du pays l'opération ville morte de désobéissance civile basée sur des manifestations, des grèves, et le non-paiement des impôts et taxes. Cette action gagne tout le pays dure jusqu'en juin 1991, et la répression fait plusieurs morts283(*). En effet, ces politiques d'ajustement au élaborées par des technocrates aux Etats-Unis ont créé de vive tension entre le gouvernement et la société civile.
À l'évidence, la politique monétaire est un instrument de politique économique générale susceptible de concourir, cumulativement ou alternativement, à la réalisation de trois objectifs majeurs à savoir : la stabilisation des prix, la croissance économique et le plein emploi, et l'équilibre extérieur. Et avoir d'effets positifs, cette augmentation de la masse monétaire devrait s'accompagner d'une hausse de la production, au risque de se traduire essentiellement en inflation284(*). Mais lorsque le FMI, la Banque mondiale et la France s'accordent à dévaluer le FCFA le 12 janvier 1994, les conditions de réussite qui vont avec ne sont pas garanties, notamment la dépendance de l'économie nationale envers l'extérieur et la capacité de réaction des structures productives face à la hausse de la demande interne. Ainsi, bien que constituant un corpus de solutions louables, comme la réduction de la tendance à trop importer à cause du renchérissement des prix des produits importés et la stimulation des exportations du fait de la baisse des prix, force est de constater que la dévaluation n'a pas véritablement produit les résultats escomptés sur le terrain même si le bilan reste mitigé dans les journaux. À contrario, l'indicateur hautement significatif du taux de salaire horaire ouvrier (THS) établi par le ministère du Travail subi un véritable coup de frein, soit une stagnation inférieure à 0,8% à l'évolution des prix. Les salaires des fonctionnaires qui ne perdent pas d'emploi, sont ramenés à 2,6% en 1994, contre 4% en 1992 et 4,9% en 1991285(*).Ainsi, un jeune cadrequi touchait un salaire de 298916 FCFAnon dévalués le 1er juillet 1987 se retrouve à toucher 102000FCFAdévalués en 1994286(*).Cela a entrainé la chute du pouvoir d'achat des ménages à hauteur de 0,2% en 1994 contre 1,6% en 1992 et 1,7% en 1991287(*). À cela s'ajoute également l'inflation causée par l'insuffisance de l'offre de biens et service par rapport à la hausse de la demande. En effet, l'encadrement du crédit conduit à la réduction du volume de crédit dans les entreprises publiques, d'où la contraction de la production.Le caractère embryonnaire des marchés monétaire et financier camerounais fait en sorte que la baisse du volume de crédit débouche inévitablement à la hausse des taux d'intérêt288(*). Cela explique donc l'impasse dans lequel a évolué le secteur financier camerounaisentre 1989 et 2006. Par ailleurs, est-il légitime de juger l'application des programmes d'ajustement en se basant sur ses limites et ses effets pervers ? 2. Le pragmatisme de l'autorité nationaleface aux défis de l'heure Face à l'échec relatif despolitiques d'ajustement autonomeset à la pression des bailleurs de fonds, les autorités nationales se résolvent à solliciter l'intervention du FMI dans le cadre des programmes d'ajustement structurel. Pour ceux qui sont pour,ces programmes proposés par le Fonds devraient apporter une certaine stabilité économique et un développement quelconque.
Dans le souci de corriger les dysfonctionnements quiminent l'économie camerounaise depuis 1985, le président Biyadécide de mettre en place les programmes du FMI qui vise à rétablir les équilibres internes et externes du pays. Après la forte réticence du gouvernement à recourir aux crédits conditionnels du fonds, dont la contrepartie signifie une perte sensible d'autonomie dans la conduite de la politique économique de l'État, c'est finalement en septembre 1988, soit près de 3 ans après le début de la dégradation de la balance des paiements et des finances publiques, qu'un premier accord stand-by est passé avec le FMI après de difficiles négociations289(*).Regroupés sous le sigle PAS, ils devaient permettre de réaliser des progrès notables dans la résolution des problèmes économiques du Cameroun comme ce fut le cas dans les pays d'Europe de l'Ouest et aux Philippines dans les années 1970290(*). En effet, les programmes d'ajustement sont des réformes économiques visant à modifier la structure fondamentale d'une économie, souvent en modifiant les politiques gouvernementales, les réglementations et les institutions. Lorsqu'ils sont bien conçus et mis en oeuvre, ces ajustements peuvent contribuer à résoudre les déséquilibres microéconomiques et macroéconomiques291(*). Au niveau microéconomique, les ajustements structurels peuvent encourager la compétitivité des entreprises, stimuler l'innovation, favoriser l'investissement et améliorer l'efficacité des marchés. Cela peut aider à réduire les déséquilibres au niveau des entreprises et des secteurs spécifiques, comme ce fut le cas en France et en Angleterre pendant les 30 glorieuses. Par ailleurs, la récession que connait l'État du Cameroun depuis 1985 contribue à créer jusqu'en 1988 des déséquilibres dans son économie. La presse publique camerounaise rapporte donc que la pression de l'opinion publique sur le gouvernement contraint les autorités à penser que les réformes structurelles sont adoptés immédiatement, elles peuvent aider à résoudre les déséquilibres existants en rendant la dette extérieure plus soutenable, en facilitant la réaffectation des ressources entre secteurs, en contribuant à éviter le chômage à long terme, en attirant les capitaux étrangers, en améliorants les signaux donnés par les prix et en facilitant l'ajustement des salaires et des prix292(*). Au niveau macroéconomique, les ajustements structurels peuvent contribuer à stabiliser les finances publiques, à réduire l'inflation, à promouvoir la croissance économique et à atténuer les déséquilibres commerciaux. En favorisant une allocation plus efficace des ressources et en renforçant la résilience de l'économie, ces ajustements peuvent aider à atténuer les déséquilibres macroéconomiques.C'est ainsi que le gouvernement camerounais pris attache avec le FMI en septembre 1988, afin de mettre sur pied des programmes d'ajustement macroéconomique et de réformes structurelles. Selon B. Onana fleure l'optimisme dans Journal du Cameroun, ces programmes du FMI arrivent à point nommé au Cameroun et pourraient, s'ils sont bien exécutés, sortir le Cameroun de ses problèmes économiques, comme celui de l'endettement qui mine la société jusqu'à l'hypnose. Car,depuis le début de la régression économique,les sociétés publiquescontinuent de drainer des ressources dans les caisses de l'Étatpar exemple. Ainsi,la suppression des subventions comme le propose le FMI, dans le but d'orienter les structures publiques vers des outils de financement de prêts non souverains telles que les banques privées, s'avèrecapital pour la résolution du déficit budgétaireau Cameroun293(*).SelonCameroon tribune, cette intervention du Fonds devrait permettre au Cameroun d'acquérir les ressources financières et les conseils économiques dont il a besoin pour relancer son économie.
Grâce au bon gite que promettaient les programmes d'ajustement du FMI sur le plan politique, l'opposition politique a vite fait de mettre la pression sur le gouvernement en place à leur adoption.Euphorie ou pas, les orientations tracées, les décisions prises, et les concepts introduits dans ces programmesavait pour but de faire disparaitreles phénomènes depuis longtemps combattus tels que la mal gouvernance et l'autoritarisme, rapporteLe Messager294(*).En effet, depuis 1966le Cameroun est dirigé d'une «main de fer'' par le président Amadou Ahidjo, où l'exercice des libertés fondamentales comme la liberté d'expression, la liberté de penser, et la liberté de manifester sont systématiquement réprimées295(*). Ainsi, le retour à l'expérience du multipartisme, telqu'éprouvé au lendemain de l'indépendance, avec le renouveau démocratique s'avère donc une libération contre le régime autoritaire d'Etoudi. Le trihebdomadaire Le Messagerqui ne cesse de subir la foudre des humeurs du gouvernement depuis 1979, publie dans ses colonnes des articles quisoutiennentmordicusl'importance d'une diversité politique et d'une participation citoyenne dans le processus démocratique au Cameroun.Puis. Njawé, Directeur du journal Le Messager,soutient le «gouvernement du Renouveau'' dans cette réforme de paradigmes politiques, et estime que les programmes du FMI devraient apporter un vent nouveau du moment qu'ils mettent en échec toutes les manoeuvres divers d'intimidation et les contradictions apparentes de certains hauts placés, dont la démocratie «menace les rentes et intérêts qu'ils ont accumulés illégitimement depuis des années296(*). Selon l'articlede l'Économiste Célestin Monga«La démocratie truquée. Lette ouverte à Paul Biya'', publié par Le Messager en 1990, les droits les plus élémentaires de l'homme sont bafoués au Cameroun depuis l'indépendance, et la majorité des gens n'ont pas de quoi vivre alors qu'une petite poigné d'arrivistes se partagent impunément les richesses du pays. En moyenne 98% de la population urbaine vit dans les bidonvilles sans moyens de se soigner, de ne se nourrir correctement ni même de revendiquer leurs droits, d'où le déphasage qui existe entre des discours abstraits du premier magistrat de l'État du Cameroun et les réalités du pays.297(*).Cela explique donc le coup d'envoi non officiel du processus démocratique donné en 1990 avec la création d'une «Coordination Nationale pour la Démocratie et le Multipartisme'' en février 1990 et la création du Social Democratic Front (SDF) de John FruNdi en mai 1990 ayant abouti à l'arrestation de Me Yondo Black, ancien bâtonnier, et ses acolytes pour sédition, subversion, affront au chef de l'État298(*).C'est dans cette mouvance que le verrou du parti unique saute en décembre 1990 lorsque l'Assemblée nationale adopte une série de lois sur la liberté d'association et de création de partis politiques299(*). Le 30 octobre 1991, le Premier ministre Sadou Hayatoulance l'appel à une conférence tripartite gouvernement-opposition-société civile dans le but de définir le cadre électoral et l'accès aux médias publics, qui se tint finalement en mars 1992.Boycotté par le SDF, seuls le RDPC, l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba, le Mouvement pour la défense de la République (MDR) et l'Union du Peuple Camerounais (UPC) conduit par Kodock se partagent les 180 sièges du parlement avec respectivement 88 pour le RDPC, 68 pour l'UNDP, 18 pour l'UPC et 6 pour le MRD300(*). Le 11 octobre 1992 se déroule la première élection présidentielle pluraliste de l'histoire du pays, avec pour principaux candidats le président sortant Paul Biya du RDPC, Ni John FruNdi du SDF et Maigari Bello Bouba, président de l'UNDP. Selon les toutes premières indications fournies par les journaux le 12 octobre, N. J. FruNdi semble bien placé, la rumeur lui donne la victoire301(*). Mais grande sera la surprise de l'opinion publique lorsque la Cour suprême annonce la réélection de Paul Biya avec 39,9% des suffrages contre 35,9% pour N. J. FruNdi et 19,21% pour B. Bouba302(*).Suite à cette nouvelle victoire du président sortant, le pouvoir est accusé de fraude par le National Democratic Institute, une ONG américaine de scrutateurs, ce qui occasionnepar la suite des émeutes dans les grandes villes du pays par les partisans de Ni John FruNdi qui considèrent sa défaite comme inconcevable.Considéré comme le «candidat du changement'', les pauvres et les exclus estiment que seule la fraude pourrait permettre à l'ancien chef d'État de remporter cette élection présidentielle contre celui qu'ils appellent «le Mandela du Cameroun303(*). Le journal Le Monde, qui a observé de prêt le déroulement de ces élections met en exergue une mafia du régime en place lorsqu'il rapporte qu'enanticipant les élections de sept mois et en imposant un scrutin à un tour, le régime a manifestement eu l'intention de prendre à court l'opposition et leurs partisansqui s'étaient lancés corps et âme, passion et inquiétude pour ces élections304(*). Tout porte donc à croire que cette élection du 11 octobre 1992 n'était rien d'autre qu'une grotesque mise en scène, habillement baptisée élection présidentielle, dans le but de maintenir au pouvoir le locataire d'Etoudi305(*). En effet, le 1er mars 1992,soit 6 mois auparavant, le gouvernement avait déjà fait preuve de magouilles durantlesélections législatives, dans le but de déstabiliser l'opposition. D'abord prévues pour 1991, elles sont repoussées à des dates ultérieurs, soit le 16 février 1992,puis le 1er mars 1992. Lorsque l'opposition politiquedécide finalement de boycott les élections, le président Biya met à leur disposition une somme de 500 millions de FCFA,à partager entre chefs de partis politiques qui accepteront de participer aux élections. Un acte que l'opinion publique nationale avisée et internationale qualifie de corruption ouverte et publique306(*). Cela explique donc la présence d'une trentaine de partis politiques inscrit aux listes électorales, où seuls quatre obtiennent des sièges au parlement. Notamment du RDPC (88 sièges), l'UNDP (68 sièges), l'UPC (18 sièges) et le MDR (4 sièges)307(*). Selon les enquêtes menées sur le terrain, il ressort également que le chef d'État achète l'opposition dans de disposer d'une Assemblée Nationale non monocolore, afin de mieux s'attaquer à la crise économique dans laquelle le Cameroun est plongé. Pris en étau entre dévaluation du franc CFA et résilience de convention avec le FMI, le chef d'État Paul Biya promulguela nouvelle Constitution le 18 janvier 1996 dans le but de consolider son assise démocratique et d'assurer la décentralisation effective du Cameroun, selonCameroon tribune308(*).Dans son préambule, elle bannit les vestiges du parti unique contenus dans la précédente loi fondamentale. «La liberté de communication, la liberté d'expression, la liberté de presse, la liberté de réunion, la liberté d'association, la liberté syndicale et le droit de grève sont garantis dans les conditions fixées par la loi''309(*). Selon l'article 6, la durée du mandat présidentiel est établie à une durée de 7 ans renouvelable une fois, tandis que l'article 14 établit le Senat comme chambre Haute du parlement310(*). Par ailleurs, cet aménagement de l'espace juridico-politique permet de constituer une opposition solide et légale. Ainsi, lors des élections législatives du 17 mai 1997, 34 partis politiques y figurent, avec en tête de liste le RDPC, le SDF, l'UNDP, l'UPC, et le MDR. Par ailleurs, le théâtre est le même que celui du 1er mars 1992. Car prévues pour mars 1997, c'est finalement en avril 1999 qu'elles ont lieu. Durant cette période de traine en parallèle, plusieurs mesures sont prises par le chef d'État, notamment la revalorisationde salaire des magistrats de la Cour suprême chargés de proclamer les résultats des élections, sans raison apparente, et le rejet de la candidature de Ndoh, représentant de l'UPC, pour des raisons inconnues par les journaux. Ainsi, le salaire du président de la cour suprême passe de 200 milles FCFA a 1,150 million, avec des avantages divers, notamment l'accès gratuit à l'eau, l'électricité,téléphone, etc.Et le jour du scrutin, les dirigeants de l'UPC comme Mack-Kit et Moukokopriso sont arrêtés et leurs bulletins retirés. Ainsi, avec un nombre de 3844330 inscrits au scrutin, le RDPC seul recueille 1328550suffrages, soit presque la moitié des votants311(*).C'est également dans cette atmosphère de compromis que se tinrent les législatives du 30 juin 2002 et la présidentielle du 11 octobre 2004. Pour conclure ce chapitre qui traite de la collaboration effective entre le Cameroun et le FMI, c'est l'échec relatifde l'ajustement autonome et la pression desinstitutions françaises qui contraintles autorités camerounaisesà solliciter l'intervention du FMI, dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, en 1988 ceci malgré les fortes réticences des instances politiques nationales à recourir à ces crédits conditionnés du Fonds, dont la contrepartie signifie une perte d'autonomie dans la conduite de politiques économique en 1987. Par ailleurs, après l'élaboration de la «Déclaration de Stratégie et de Relance Économique'' par la commission interministérielle, c'est finalement le 24 septembre 1988 que le premier accord de confirmation est signé, après de laborieuses négociations, ce qui a débouché par la suiteà l'adoption des mesures de libéralisation économique et de dérèglementation des marchés. Dès lors, ces programmes ont-ils réussi leur pari au Cameroun, 18 ans après? * 183Stiglitz, La grande désillusion..., p.2. * 184Anonyme, «Le Cameroun n'ira pas au FMI'' disait Paul Biya, qui amène le Cameroun de nouveau au FMI'', in Le Bled Parle, 27 juin 2017, consulté en ligne sur www.lebledparle.com, le 19 mars 2023 à 15h06. * 185C. Y. NgoudjiTameko et F. Baye Menjo, «Inégalité et polarisation des dépenses au Cameroun pendant et après les programmes d'ajustement structurel'', in Économie Appliquée, vol LXIV, n°4, p. 135. * 186 Circulaire n°00027/MINFI/B du 1er juillet 1987...p.1. * 187 Ibid. * 188 J. P. 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