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Contribution de l'enseignement-apprentissage des cultures nationales à  la compétence interculturelle des apprenants du niveau 3 du cycle primaire de la ville de Mbalmayo


par Grégoire ATANGANA MBARGA
École Normale Supérieure de l'Université de Yaoundé 1 - DIPEN 2 2024
  

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5.1.2 Difficultés matérielles et méthodologiques et non-acquisition de la compétence interculturelle

Les obstacles matériels et méthodologiques empêchent la non- acquisition de la compétence interculturelle des apprenants dans l'enseignement des cultures nationales.

En effet, dans l'enseignement des cultures nationales, les enseignants font face à de nombreux obstacles matériels. Ainsi, nous avons remarqué aussi bien dans les réponses aux questionnaires que dans les observations que, les ressources matérielles pour l'enseignement des cultures nationales sont rares. Cela entraine que les enseignants non pas le choix de recours à diverses ressources ce qui n'est pas le cas dans les autres disciplines.

En fait, la discipline des cultures nationales n'a pas de livre au programme. Cela a été attesté dans les résultats de nos analyses et nos observations. Lorsque nous devrions préparer les cours de cultures nationales, nous avions voulu nous inspirer des ressources du livre au programme. C'est alors qu'en demandant cette ressource à l'enseignante qui nous encadrait, elle nous révèle que le seul matériel disponible est le curriculum. Cela explique bien pourquoi lors du questionnaire et les entretiens, la majorité des enseignants affirment que le curriculum est l'unique ressource dont ils se servent pour élaborer leurs enseignements.

En outre, l'obstacle méthodologique apparait aussi comme un obstacle majeur. La méthodologie dans ce cadre concerne la composition de la classe et la transmission des savoirs.

De la composition des classes. Il apparait des résultats de la collecte des données que, les différentes aires culturelles du Cameroun sont présentes dans les salles de classe. C'est donc dire que les classes sont de fait et en réalité multiculturelle. Or, cette difficulté pose de nombreux problèmes aux enseignants. Les difficultés ici concernent le choix de la culture à enseigner et même la langue à utiliser.

C'est ainsi que lors de nos entretiens, les enseignants ont déclaré à plusieurs reprises que face à la diversité des classes, ils ont des difficultés à choisir la culture à enseigner et préfère alors recourir à la facilité de n'enseigner que la culture dominante, précisément la culture Beti.

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Et même, dans le choix de n'enseigner que la culture Beti, il y a encore des problèmes du choix de la culture à enseigner. Ainsi, il nous souvient cette dispute que nous avons observé une matinée entre deux enseignantes, sur le sens d'une tournure idiomatique dans un proverbe qui était appris ce matin- là aux élèves. Les deux ne s'accordaient pas sur la tournure exacte du proverbe. Il nous souvient que ce matin-là, le cours avait été interrompu.

L'autre difficulté à laquelle sont confrontés les enseignants est celle méthodologique. En effet, d'après les résultats issus du questionnaire, les enseignants utilisent une méthodologie transmissive pas favorables à l'interculturalité des apprenants.

Ainsi, il ressort des résultats du questionnaire que la méthodologie traditionnelle ou celle dite transmissive est celle dont font recours les enseignants. C'est ainsi que les cours sont préparés et transmis aux élèves sans que ces derniers soient associés au processus.

Nous avons appris par exemple des entretiens, que les enseignants avaient recours à cette méthode du fait de la non-maitrise des cultures nationales par les apprenants. Nous avons observé durant notre enquête effectivement que les cours sont dispensés sans la réelle implication des apprenants. Pareillement, Fozing et Hotu (2015) identifient déjà ces obstacles méthodologiques comme une source de l'inefficacité de l'enseignement des cultures nationales au primaires.

La perspective théorique constructiviste de Piaget nous permet justement de comprendre cet état de fait. En réalité, d'après cette théorie, la connaissance de l'apprenant résulte d'un processus constructif et de co- construction. En fait, c'est à partir des interactions échelonnées avec les autres apprenants que l'apprenant arrive à acquérir des connaissances.

En conséquence, l'enseignant se doit d'adopter une approche méthodologique à même de favoriser l'implication des apprenants dans la construction de leurs savoirs. En fait, comme le note déjà Belinga Bessala (2013), le plus important dans le processus d'enseignement est non moins la possession des connaissances que la manière dont elles sont données aux apprenants.

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