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Contribution de l'enseignement-apprentissage des cultures nationales à  la compétence interculturelle des apprenants du niveau 3 du cycle primaire de la ville de Mbalmayo


par Grégoire ATANGANA MBARGA
École Normale Supérieure de l'Université de Yaoundé 1 - DIPEN 2 2024
  

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2.2.1.2. Approche légale de l'enseignement des cultures nationales

Sur le plan légal, des lois et règlements ont été édictés sur l'enseignement des cultures nationales. Que peut-on en dire ?

En 1996, la Constitution du Cameroun manifeste la volonté du Cameroun de rester une nation unique et ouverte. Car, dans l'alinéa 3 de son article 1, il est écrit que « La République du Cameroun adopte (...) oeuvre pour la protection et la promotion des langues nationales ». En d'autres mots la loi fondamentale entend oeuvrer non seulement pour la protection, mais davantage pour aussi pour la promotion des cultures nationales.

En 1998, La loi d'orientation fixe les objectifs de l'éducation au Cameroun. L'un de ces objectifs consiste à faire de l'apprentissage de la culture, l'un de ses objectifs. Ainsi, l'on peut lire dans cette loi que l'éducation vise « l'Éducation a pour objectifs : la formation des citoyens enracinés dans leur culture, mais ouverts au monde (et) la formation culturelle de l'enfant »

En 2001, l'enseignement supérieur ou encore le milieu universitaire connait une loi

d'orientation de l'enseignement intègre parmi ses orientations la « promotion du
bilinguisme, des cultures et des langues nationales ».
Il s'agit de la loi loi n°005 du 16 avril 2001 portant orientation de l'enseignement supérieur.

En 2002, est créée « l'Inspection Provinciale de Pédagogie chargée de l'enseignement des lettres (...) langues nationales ». Cette loi intervient dans le cadre du décret n°2002/004 du 4 janvier 2002 portant organisation du MINEDUC. Cet organe témoigne de la volonté de systématiser l'enseignement des cultures nationales.

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Il apparait donc de toute évidence que l'enseignement des cultures nationales Camerounaises bénéficie d'un encadrement juridique conséquent. Qu'en est-il de l'approche théorique de l'enseignement des cultures camerounaises ?

2.2.1.3. Approche théorique de l'enseignement des cultures nationales

L'approche théorique des cultures nationales concerne la littérature produite par différents auteurs, sur l'enseignement des cultures nationales. Qu'en est-il alors ?

Temkemg, en 1987, dans le Mémoire de DIPEN II intitulé « Compétence interculturelle et efficacité de l'action didactique en classe de langue », postule que l'interculturel joue un rôle essentiel dans l'éducation en permettant de s'ouvrir au monde, de découvrir les autres et ainsi de vivre en harmonie avec eux. Pour tester cette idée qu'il avance, il évalue l'impact que peut avoir la compétence interculturelle de l'enseignement sur les apprenants lors du processus enseignement-apprentissage de la langue. Il conclut que la compétence interculturelle de l'enseignant a un effet bénéfique sur son efficacité. Il suggère ainsi pour favoriser le développement de cette compétence interculturelle chez l'apprenant, cela passe par l'expansion des espaces culturels, notamment les bibliothèques.

Biteene, en 2005, dans son mémoire de DIPES II dont le titre est : La portée culturelle du conte en classe de 6ème pour une transmission efficace et une valorisation des cultures auprès des apprenants, dit que : le conte dans le système éducatif joue un rôle important. Selon elle, son rôle essentiel est dans la transmission et la valorisation de la culture auprès des apprenants. En effet, par l'intrigue, par les personnages, par les espaces évoqués, le conte participe à rapprocher les apprenants en situation d'apprentissage. Ainsi, par la richesse culturelle du conte, il donne aux apprenants une meilleure compréhension de leur culture et les rapproche les uns des autres, pour une meilleure intégration.

Boubakour, en 2012 écrit un article dont le titre est : « Les dimensions et les perspectives de l'enseignement des langues-cultures ». Dans cet article-là, elle démontre que la dimension culturelle occupe de plus en plus un rôle essentiel dans l'enseignement des langues. Ainsi, Elle débute sa présentation en démontrant que, l'enseignement du FLE a de plus en plus un rôle essentiel dans l'enseignement des langues et cultures. Par la suite, elle met en avant l'idée selon laquelle, l'enseignement des langues peut avoir des relations avec l'identité culturelle et les représentations en tant qu'instance de représentation de soi et les visions de l'Autre. La langue déclare-t-elle, représente l'identité. Il est essentiel que

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l'apprenant puisse exprimer son identité personnelle tout en acceptant et en comprenant les divergences qui seraient présentes avec celle de l'autre, et en comprenant la complexité qui réside dans la relativité entre les différents systèmes. Ainsi, la classe de langue se transforme en un espace où la langue et culture de l'apprenant et les cultures des autres se rencontrent. Cela qui se développe grâce à la mise en présence et du rapprochement ainsi que du dialogue. En fait, selon elle, la classe de langue-culture étrangère a pour objectif principal de fournir aux apprenants à la fois une compétence linguistique et une connaissance de la culture étrangère en appropriant ses implicites et non-dits et en établissant des comparaisons et des analyses des différents systèmes culturels présents. Aussi recommande-t-elle que les cours de civilisation française, séparés de la littérature, soient perçus comme un moyen d'acquérir divers savoirs, compétences et comportements liés à la culture française. Selon elle, les objectifs de ce type d'enseignement sont d'acquérir une compétence culturelle.

Mama Ngah, en 2012, dans un Mémoire de DIPES intitulé : Didactique de la littérature et dialogue interculturel : le cas de Mâ de Gaston Paul Effa en 2nde A4, montre que la classe de FLE est une classe de diversité culturelle. En effet, dit-il, l'oeuvre qu'il étudie étant une oeuvre camerounaise, véhicule à travers ses personnages et ses intrigues, les réalités socioculturelles du Cameroun. Cela entraine que les apprenants s'approprient davantage de leur culture. D'après cette étude-là, les apprenants se connaissent davantage eux-mêmes et se font mieux connaître par les apprenants des autres cultures. Il estime que cela contribue à la communication interculturelle et au respect mutuel.

Ethé Messina, en 2013, écrit un article intitulé : Pour une approche de l'enseignement des langues et cultures nationales par le biais des radios et télévisions camerounaises. Dans cet article-là, l'auteure se propose d'examiner la contribution des médias, précisément la radio et la télévision dans l'enracinement culturel des camerounais. Ainsi pour elle, le rôle joué par les media est un rôle éducatif. En effet, pour elle, les media exerce l'enseignement et la promotion des cultures nationales. Cela aide à la construction des identités culturelles de jeunes du Camerounais. Ces rôles sont joués en usant des méthodes comme, la musique, les sketches, les informations. Ainsi, les médias deviennent des supports d'enseignement et de d'apprentissage de la culture.

Mouto Betoko en 2013, a écrit un article intitulé : La place de la culture et des langues maternelles dans l'enseignement en Afrique francophone contemporaine. Dans cet article-là, il remarque que : malgré la volonté réelle des pays d'Afrique francophone de valoriser le patrimoine culturel à travers des oeuvres littéraires dans le programme scolaire, l'activité d'enseignement apprentissage de la culture se fait principalement en français. Par

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ailleurs, il met en évidence le fait que l'apprentissage de sa propre culture permet à l'apprenant de se familiariser, de comprendre et d'accepter les diversités culturelles nationales et internationales, ce qui entraîne une ouverture d'esprit accrue. Il est donc essentiel d'acquérir des compétences interculturelles.

Djoukouo Talla, en 2015 écrit un Mémoire de DIPES intitulé : Les compétences interculturelles des élèves-professeurs de langue française : cas des étudiants du niveau quatre des filières des lettres bilingues et lettres françaises. Dans ce travail de recherche-là, il s'agit de montrer la place de l'interculturel dans la formation de sa population à l'étude que sont les élèves- professeurs. Il en résulte que les élèves-professeurs des filières étudiées ne possèdent pas des compétences interculturelles, mieux encore elles sont limitées. Cependant, ils reconnaissent la nécessité d'en posséder en classe de langue étrangère. Car, elle permet d'établir une communication interculturelle.

En 2015, Fozing et Hotou produisent un article intitulé :
L'enseignement de la culture nationale à l'école primaire au Cameroun. Dans cet article, ces auteurs se proposent d'analyser l'influence que les facteurs comme, la maîtrise de la méthodologie et les modalités d'évaluation, ont sur l'enseignement de la culture nationale à l'École primaire au Cameroun. Après un devis mixte de recherche, les auteurs aboutissent à la conclusion selon laquelle, le peu d'engouement observé chez les enseignants du primaire résulte de la non-maitrise à la fois des mythologies d'enseignement que des méthodes d'évaluation. Les deux auteurs terminent en proposant comme solutions à cette situation-là, la formation des enseignants à la maitrise de la discipline, ses méthodologies d'enseignement, ses modalités d'apprentissage et l'élaboration d'un curriculum approprie.

En 2016, Kamaha écrit un ouvrage intitulé : La didactique des cultures nationales dans les écoles normales d'instituteurs. D'après elle, l'introduction récente de la discipline langues et cultures nationales dans les ENIEG, précisément dans les années 20132014, a entrainé des biais dans la formation des futurs enseignants du primaire. Ces biais sont ce qu'elle nomme obstacles. Et, elle identifie deux types d'obstacles. Le premier est d'ordre méthodologique, le second est d'ordre épistémologique. Il s'agit ainsi du déficit de formation et de celui de contenus d'enseignement, que cet ouvrage alors, se propose de combler.

Manifi Abouh, en 2021, a écrit un article intitulé : La langue d'enracinement culturelle dans l'éducation multilingue au Cameroun. Dans cet article, l'auteur interroge l'objectif d'enracinement culturel des apprenants en perspective avec la diversité

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ethnolinguistique du pays. En d'autres mots, l'auteur se demande quelle langue ou quelle culture enseigner dans des classes de diversité culturelle comme celles camerounaises. Il montre que, tandis que l'objectif est d'enraciner les jeunes Camerounais à leurs cultures, les pouvoirs publics essayent par tous les moyens d'enseigner toutes les cultures et langues du pays. Cependant, dans les zones urbaines qui se caractérisent par leur diversité et leur pluralité, cet objectif n'est pas atteignable.

Les travaux ayant un lien direct ou rapproché avec notre sujet ayant été présenté, il s'agit de démontrer notre positionnement en commençant par relever les limites de cette littérature.

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