Lorsque La Bruyère déclare que «
tout est dit et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a
des hommes et qui pensent » c'est à priori laisser penser que, tout
a déjà été étudié, tous les sujets
ont déjà été traités ou que tous les
problèmes ont déjà été abordé. On
penserait donc que rien ne peut plus être porté à
l'étude. Il s'agissait alors d'une préoccupation d'une
époque très éloignée de celle actuelle.
Or, cette préoccupation est restée
constante de nos jours. En témoigne,
cette préoccupation par N'da, qui, reprenant
et réenrichissant cette déclaration-là de La
Bruyère, parlant de la revue de littérature affirme
et
réaffirme :
Il faut savoir qu'on arrive toujours trop tard dans
un monde trop vieux. Il y a toujours quelque chose de déjà
écrit : si ce n'est pas directement sur notre thème ou notre
sujet, c'est sur des aspects approchants ; si ce n'est pas chez nous, c'est
sous d'autres cieux (2015, p. 95).
En d'autres mots, aucune recherche n'est
pionnière dans un domaine.
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Cependant, selon une parémiologie il se dit que
: « c'est sur la vielle natte qu'on s'assoie pour tisser la nouvelle
». C'est dire en d'autres mots que, tout progrès savoir
scientifique est additionnel ; il n'est pas l'oeuvre d'un seul individu ; il
est le fruit des chercheurs qui révisent, qui critiquent, qui ajoutent
et élaguent. Alors, pour prévenir du risque qu'il y aurait
à défoncer les portes déjà ouvertes ou à
marcher sur des sentiers battus s'il n'y prend garde, le chercheur ne saurait
mener une recherche, en ignorant les travaux antérieurs. Cette prise en
compte-là se fait par le biais de la revue de la
littérature.
En réalité, la revue de
littérature peut se définir comme « la recension des
écrits pertinents relativement au sujet à l'étude. Et
faire la recension des écrits, c'est faire le bilan critique de ce qui a
été produit dans le domaine de recherche concerné »
(N'da, 2015, pp. 90-91). Autant dire que, la revue de la
littérature permet non seulement de scruter l'ensemble des écrits
qui existe sur la question, mais aussi de prendre connaissance du niveau de
traitement du problème. Cela contribue à prendre une certaine
position face à la question et d'orienter le sujet sous un angle
précis.
Ainsi, pour faire l'état de la question sur la
recherche en cours, certains ouvrages ont donc été choisis, qui
sont complétés par des mémoires, des thèses, des
articles scientifiques, et autres rapports. De la sorte, après avoir
parcouru ces oeuvres de nos devanciers, même si « tout est dit
et [la recherche en cours vient] trop tard » d'après
La Bruyère, elle (la recherche en cours) va le dire à sa propre
manière, pour se démarquer des travaux antérieurs. Ce
serait ainsi faire quelque chose de diffèrent. Il s'agira alors
d'intégrer ce conseil de N'da selon lequel :« en faisant un
effort et en cherchant bien, on trouve toujours quelque chose à
présenter, à organiser, à structurer pour montrer qu'on
connaît bien les tenants et aboutissants d'une question à
l'étude » (2015, p. 95).
Dès lors, passer en revue les travaux
antérieurs du présent travail, il a été fait
recours à une démarche qui s'articule en trois étapes. En
premier lieu, il sera fait l'état de la question, à partir de
l'économie des recherches antérieures en lien avec l'étude
en cours. En second lieu, les limites de ces contributions-là par
rapport à la recherche en cours seront relevées, lesquelles
constituent les lacunes qui nécessitent de nouvelles études. En
troisième lieu, l'originalité de la recherche actuellement
menée sera montrée, laquelle originalité est la
manière dont se situe cette recherche en cours.