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Contribution de l'enseignement-apprentissage des cultures nationales à  la compétence interculturelle des apprenants du niveau 3 du cycle primaire de la ville de Mbalmayo


par Grégoire ATANGANA MBARGA
École Normale Supérieure de l'Université de Yaoundé 1 - DIPEN 2 2024
  

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2.1.3. Cultures nationales

Pour une définition intelligible du concept cultures nationales, il est intéressant de le définir de façon processuelle. La première étape consiste à définir d'une part le concept culture, d'autre part le concept national. La seconde étape sera d'associer les deux concepts pour en faire un seul concept dont le sens sera à préciser. À la troisième étape le sens retenu dans la présente étude sera précisé.

2.1.3.1. Culture

La polysémie qui caractérise le concept culture, fait en sorte que toute entreprise de la définir, devient une gageure. Surtout que Kroeber et Kluckohn, dans leur effort de clarification de la notion culture, distinguaient plus de 200 définitions (1952). C'est dire la

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richesse de ce concept. Pour ne pas nous perdre dans cette abondance de définitions, nous opérons d'abord par l'approche générale, pour ensuite nous attarder sur la théorisation de la science anthropologique, dont l'objet d'étude est justement, la culture.

> Approche générale de la culture

Dans son approche générale, la culture se conçoit d'une part comme une activité technique, d'autre part comme objet et moyen de l'acquisition des connaissances.

· Culture : activité technique

Dans son sens original, l'étymologie du concept culture renseigne qu'il vient du mot latin « colere » et signifie « habiter, cultiver, honorer ». Dès lors, la culture fait référence aux activités d'exploitation de la nature. C'est l'approche définitionnelle donnée par Arendt (1992) en disant :

La culture, mot et concept, est d'origine romaine. Le mot « culture »

dérive de colere - cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir, préserver - et renvoie primitivement au commerce de l'homme avec la nature, au sens de culture et d'entretien de la nature en vue de de la rendre propre à l'habitation humaine (p. 271).

Il s'agit donc dans cette prime approche, de lier la culture à la nature, notamment aux activités agricoles. Mais très tôt ce rapport à la nature du concept culture sera supplanté par celui de son rapport à l'esprit humain. La culture sera alors envisagée comme objet et moyen d'apprentissage.

· Culture: possession des savoirs

Bien plus, la culture désigne l'ensemble des connaissances dont dispose un individu et les moyens de les acquérir. Ce sens-là émerge dans l'antiquité romaine. En réalité, c'est justement dans la Rome antique que cette conception émerge. Pour Arendt :

« Il semble que le premier à utiliser le mot pour les choses de l'esprit et de l'intelligence soit Cicéron. Il parle de excolere animum, de cultiver l'esprit, et de culture animi au sens où nous parlons aujourd'hui encore d'un esprit cultivé » (1992, p. 271).

C'est donc à travers la plume de l'auteur romain Cicéron que le concept culture apparait pour la première fois dans le sens des connaissances accumulées par un individu. Ce dernier l'utilise par les termes « cultura animi » ou « culture de l'âme ». Par-là, il s'agit de designer l'activité à travers laquelle l'individu s'instruit. En d'autres mots, la culture

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désigne le moyen et l'objet d'acquisition des savoirs. La culture apparait donc là, dans sa dimension individuelle.

> Approche anthropologique

La science anthropologique qui naît à la fin du XIXème siècle, prend pour objet d'étude : la culture. Aussi va-t-elle contribuer à la systématisation de ce concept-là. Le sens de la culture dans cette discipline met alors en exergue sa dimension socioculturelle ou collective.

· Culture: tout complexe

La définition classique de la culture admise dans le champ de l'anthropologie, est celle proposée par Tylor. Selon lui :

Culture ou civilisation, entendue dans son sens large est un tout complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes, les moeurs, ainsi que toutes les autres habitudes et aptitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une société (1871).

Ainsi, de cette approche taylorienne de la culture, des implications peuvent être tirées. La culture se compose de divers éléments. En effet, la culture comporte des éléments qui sont à la fois d'ordre matériel et d'ordre immatériel. Les éléments intangibles de la culture sont encore dits mentifacts. Ce sont ceux qui sont listés dans la définition taylorienne de la culture. Citons : les connaissances, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes, les moeurs. En sus de cela, l'on pourrait ajouter : la langue, les systèmes d'écriture, les rites, etc... Il s'agit des réalités d'ordre intellectuelle, les savoirs. Mais la culture implique aussi des éléments matériels ou avoirs. Il s'agit des avoirs. Citons entre autres : les modes vestimentaires, les paysages géographiques, les objets, les outils, les instruments divers, etc.

· Culture: apprentissage

La culture se caractérise aussi par son caractère appris. En réalité la culture s'apprend. Dans ce sens-là, elle s'oppose au comportement inné chez l'humain. C'est dans ce sens-là que Linton dit que : « une culture est une configuration de comportements appris et des résultats de comportement dont les éléments composants reçus et transmis par les membres d'une société particulière » (1945). En effet, la culture désigne ce que l'individu acquiert des générations passées. Cet acquis ne résulte et n'est possible que dans le cadre d'une vie en société.

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Par ailleurs, l'acquisition de la culture par l'individu vise à conformer le comportement des individus aux normes de la société. En effet, la société exige des individus l'observance des codes de conduite qu'elle ellébore. Il s'agit d'assurer une harmonie et une cohésion entre les individus qui constituent ladite société. De la sorte, la culture devient un élément partagé par tous les membres d'une société. Cela conduit donc à l'intégration des individus au sein de la vie en société.

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