CHAPITRE II : INSERTION THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
2.1. DÉFINITION DES CONCEPTS
D'emblée, Bachelard met en garde le chercheur
de parler des faits imprécis. Il affirme que : « L'esprit
scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne
comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement
» (1938). Il semble alors nécessaire, dans le but de faciliter
une bonne compréhension de ce dont parle le sujet à
l'étude, de définir au préalable ses concepts. D'ailleurs
Durkheim abonde dans le même sens, lui qui affirme que :
La première démarche du sociologue
doit être de définir les choses dont il traite, afin que l'on
sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et
la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification
; une théorie, en effet, ne peut être contrôlée que
si l'on sait reconnaitre les faits dont elle doit rendre compte
(1885).
En bref, il faut définir les concepts qui
structurent une recherche. Cette démarche préalable vise à
l'objectivité de la recherche en se dépouillant des
imprécisions de sens commun. Cela est même un passage
obligé du processus de la démarche scientifique, tel que prescrit
par Bachelard. En effet, dit ce dernier
La science dans son besoin d'achèvement
comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui
arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour
d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a,
en droit, toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas. [...] On ne
peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est
le premier obstacle à surmonter (1938).
En d'autres mots, la définition des concepts
constitue pour le chercheur, la garantie de l'objectivité ; laquelle
objectivité se construit contre l'évidence, la connaissance
immédiate, les préjugés, bref, ce que l'on croit savoir.
Mais encore faudrait-il déjà savoir, qu'est-ce qu'un concept.
Plusieurs auteurs rendent compte de ce qu'est le concept scientifique. Seules
deux de ces définitions seront ici retenues.
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La première est de Mbonji
Edjenguèlè. Selon lui, les concepts sont des « Termes
à sens construit, complet, univoque pour ne pas dire unanime
c'est-à-dire partagé, admis dans un champ scientifique »
(2005). Pour la seconde, elle est de Comte. D'après ce dernier, le
concept scientifique est : « une idée abstraite ou une notion
générale qui représente un ensemble d'objets,
d'évènements ou de phénomènes similaires »
(1830-1842). Concrètement, un concept est une représentation
mentale. Donner un contenu empirique à cette construction mentale,
voilà le but de la définition du cadre conceptuel.
Par contre, aucun cadre conceptuel n'est
heuristiquement suffisant. Il serait difficile et même prétentieux
dans cette partie du travail, de clarifier de façon exhaustive et
adéquate, les concepts da la présente étude. Autrement
dit, le présent cadre conceptuel n'a pas vocation à
l'unanimité. En réalité, toutes les imprécisions
pourraient ne pas être levées. Alors, subsisteront toujours des
erreurs de sens, des contre-sens, des ambigüités. Et, quand bien
même ces imprécisions persisteront, elles seront alors les preuves
de l'évolution de la science. Car, la science évolue par des
« ruptures » (Bachelard, 1938) ou par suite de «
révolution » (Kuhn, 1972). C'est dire que la connaissance
scientifique est une construction discontinue.
Pour la construction du cadre conceptuel de la
présente recherche, les concepts à définir sont
préalablement identifiés. Citons-les : Contribution ;
Enseignement ; Cultures nationales ; Compétence interculturelle ;
Apprenants du Niveau 3 du cycle primaire ; Ville de Mbalmayo.
Par suite de cette identification-là, pour
chacun des concepts, sont proposées des essais de définition
selon des approches diverses. Au final, la précision du sens retenu pour
chacun de ces mots-là dans la présente étude, constitue la
dernière articulation de cette approche
définitionnelle.
Qu'en est-il alors de contribution ?
2.1.1. Contribution
L'étymologie du terme contribution montre qu'il
est issu du latin
« contributio », lui-même
découlant du verbe « contribuo » qui
signifie
« apporter sa part en commun, ajouter pour sa
part » (Gaffiot 1934, p. 421). En d'autres mots, la contribution est
un apport. Selon le dictionnaire Littré, contribution signifie
participation, apport, aide, concours. Cette notion-là est
employée dans divers domaines et
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revêt des sens variés. Dans le domaine
financier par exemple, elle représente la répartition de ce qui
doit être payé ou reçu par chacun en proportion de ses
facultés, de son intérêt dans une affaire ou du montant de
sa créance. Dans le domaine de la vie intellectuelle par ailleurs, la
contribution représente la part apportée à une entreprise
scientifique.
Dans le cadre de la recherche en cours, nous
appréhenderons la contribution comme la part apportée ou l'apport
de l'enseignement des cultures nationales camerounaises à l'acquisition
de la compétence interculturelle des apprenants du cycle
primaire.
Que dire de l'enseignement ?
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