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Operation Ushujaa et lutte contre le terrorisme international dans les villes de Beni et de Butembo


par Joseph MULULA
Université de Kisangani - Licence 2022
  

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3.2. Les défis de l'opération Ushujaa

Malgré ces avancées significatives, il est important de souligner que le travail pour éradiquer complètement les ADF n'est pas encore terminé. Le Général Major Kasongo Maloba reconnaît la lourdeur de la tâche qui attend les forces armées.

Pour réussir, il est essentiel que les FARDC et l'UPDF continuent de collaborer et de parler «un même langage» sur la ligne de front. Cette coordination étroite permettra de maximiser les chances de réussite et d'accélérer l'éradication des ADF de la région.

Dans présente section, nous allons aborder les défis de l'opération conjointes FARDC- UPDF sur les différents plans entre autres, sur le plan politique, sur le plan militaire, sur le plan sécuritaire et en fin sur le plan économique.

3.2.1. Sur le plan politique

Les chefs d'états-majors d'armée congolaise et ougandaise parlent des résultats satisfaisants à propos des opérations conjointes FARDC-UPDF dénommées « Shuja », visant essentiellement les rebelles ougandais de l'ADF, forces démocratiques alliées dans la région de Beni-Ituri, en République Démocratique du Congo.

Lieutenant-Général Tshiwewe Songesa Christian et Général d'Armée MBADI MBASU Wilson l'ont fait savoir jeudi dernier à l'issue de la réunion d'évaluation desdites opérations tenue pendant deux jours dans la ville de Beni, au Nord-Kivu, en présence du Gouverneur, Lieutenant-Général Constant Ndima, et de nombreux officiers militaires de deux pays.

Les opérations conjointes menées par les forces armées congolaises (FARDC) et l'armée ougandaise (UPDF) dans le cadre de la lutte contre les forces négatives à l'est de la République démocratique du Congo (RDC) sont en train de porter leurs fruits. Sous la coordination du général major Kasongo Maloba, commandant des opérations «Sokola 1 Grand Nord», les deux armées travaillent de concert pour éradiquer les ADF (Allied Democratic Forces) et rétablir la sécurité dans la région.

« La destruction de plusieurs bastions, la neutralisation des quelques leaders ADF/MTN, démantèlement des réseaux de ravitaillement, y compris l'arrestation des poseurs des bombes de Kasindi », sont des points illustrant le bilan non chiffré, a-t-on lu dans le compte-rendu final.

Dans le même document, les deux Généraux ont soulevé des défis majeurs auxquels font face les militaires au front. Ils énumèrent : « la poursuite des terroristes qui évitent la confrontation directe avec les Forces de la coalition ».

Malgré ces opérations, des civils ne cessent de périr dans plusieurs agglomérations au Nord-Kivu et en Ituri. Lundi dernier, au moins 30 personnes ont été tuées par l'ADF dans la province de l'Ituri. Les deux officiers supérieurs tentent d'en donner la raison76(*).

« Les rebelles se disséminent en petits groupes et mènent des actions de représailles sur la population civile dans des coins isolés », affirment-ils. Les deux autorités militaires ont réaffirmé la nécessité de poursuivre les opérations conjointes pour empêcher l'ADF, actuellement affilé à l'état islamique de constituer des nouveaux bastions.

Depuis novembre 2021, la RDC et l'Ouganda ont signé un accord de coopération militaire en vue de traquer conjointement l'ADF dans la région de Beni. Outre ses grandes exactions dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, cette milice reste une menace au régime de Museveni. `'Ces terroristes'' qualifiés ainsi par les services sécuritaires sont accusés d'avoir mené, il y a près de deux ans des attentats à Kampala, capitale de l'Ouganda.

3.2.2. Sur le plan militaire

Rappelons ici l'arrivé des militaires, Kenyans, burundais, et ougandais sur le sol congolais dans le bu de traquer les ADF, M23...

L'association avec les forces ougandaises était loin d'être une évidence. Personne en RDC n'a oublié l'occupation par l'Ouganda de larges territoires du Nord-Kivu et de l'Ituri à la fin des années 1990 et au début des années 2000. La Cour internationale de justice a d'ailleurs ordonné à l'Ouganda, le 9 février, de verser 325 millions de dollars à la RDC pour les divers dommages causés à cette époque. Mais le président congolais Felix Tshisekedi ayant fait de l'insécurité dans l'est du pays une de ses priorités, il a tendu la main à ses voisins dans le but d'apporter une réponse militaire robuste et rapide dans cette région77(*). Cet accord est considéré comme un pacte avec le diable.

Les ADF sont un groupe hétéroclite. Les ADF ne sont ni islamistes, ni ougandais, ni même terroristes islamistes au vrai sens du terme. Actuellement, ils sont purement congolais. Les ADF constituent une organisation armée et mafieuse qui bénéficie de plusieurs complicités locales, nationales et transnationales dans un contexte d'impuissance publique en RDC, mais une organisation qui n'a pas la capacité de conquérir un pays et de reverser un régime et qui, pour survivre, doit recourir aux méthodes terroristes, aux crimes massifs et aux rapines et aux pillages exercées sur des populations vulnérables et innocentes.

En RDC, le mode de fonctionnement représente une lutte vie et mort pour l'accès aux ressources. Naturellement, l'accès aux ressources signifie l'argent pour financement du groupe. Il est évident que les tuniques des musulmans aident la diversion qui tend à masquer la face commerciale de la crise pour faire avancer la thèse islamiste qui n'a jamais réussi à convaincre aucun congolais. La traque des ADF a permis au gouvernementcongolaisd'arrêter ses opposants supposés collaborer avec les rebelles et de muselerles médias censés faire leur propagande. Toutefois, le terrorisme reste une menace réelle pour l'est de la RDC, c'est pourquoi il est nécessaire quel'armée se mobilise afin de produire de stratégies nouvelles, qui soient moins prévisibles pour n'importe quel ennemi.

Au moins 108 civils ont été tués par des présumés rebelles ADF en l'espace d'un mois dans la chefferie de Walese Vonkutu, dans le sud du territoire d'Irumu (Ituri), indiquent des activistes de défense des droits humains de cette région dans un communiqué publié, lundi 28 août.

Les victimes sont en majorité d'anciens otages, capturés dans leurs champs puis exécutés par leurs ravisseurs, selon ces activistes.

Ils indiquent également que cette entité coutumière reste l'épicentre de cette rébellion, dont les membres se livrent allègrement à des massacres contre les populations78(*).

3.2.3. Sur le plan sécuritaire

Nobili et Kamango figurent parmi les villages de la chefferie des Watalinga situées à l'extrême nord-est du Territoire de Beni qui regorgent d'un nombre important des déplacés à cause des attaques des ADF et opérations militaires menées conjointement par les militaires des FARDC et UPDF contre ces rebelles en Territoire de Beni79(*).

Alors que cette partie du Territoire venait de connaître une accalmie en 2020 grâce à laquelle environ 80 000 personnes pour 16000 ménages déplacés étaient retournées progressivement dans leurs villages d'origine en janvier 2021, un revirement a été observé sept mois plus tard avec l'attaque des civils par les ADF en date du 06 aout 2021 dans le village de Kikingi, situé au sud-est de Nobili en zone de santé de Kamango.

Consécutivement à cette attaque, la situation a dégénéré en janvier 2022 avec l'incursion des ADF dans le village de Luanoli au cours de laquelle le centre de santé de référence portant le même nom fut incendié. Le mois suivant, d'autres incursions étaient signalées dans les villages de Kikura, Nobili et Kamango.

En février 2022, le centre de Nobili considéré comme la plus grande localité d'accueil des déplacés a été la cible des présumés ADF-NALU. Environ 15.000 ménages se sont déplacés de Nobili vers l'Ouganda, tandis que d'autres estimés à 2000 sont partis de Kamango et ses environs pour se réfugier à Mbau, Oicha et Mavivi, au nord de la ville de Beni, sur l'axe Beni-Eringeti. Dans les mêmes circonstances, des vagues des déplacés concentrées le long de la frontière du Congo avec l'Ouganda ainsi que d'autres qui continuent à faire des mouvements pendulaires tous les jours entre les deux pays étaient et sont toujours signalés.

En plus de ces attaques, les assaillants ont multiplié leurs exactions contre les populations civiles dans les villages de Ndiva, Bukohwa et Kayenze, situés au sud-ouest de Nobili, sur la route Mbau-Kamango-Nobili.

Cette situation a occasionné la suspension des activités de 5 ONG Internationales ainsi que la relocalisation de leurs staffs en Ouganda, à Beni et à Butembo. Pendant cette période, l'ONG AOF (Action of Future) est la seule organisation qui intervenait à Nobili en clinique mobile santé à partir de l'Ouganda.

C'est dans ce contexte que cette mission humanitaire conjointe a été réalisée dans la chefferie des Watalinga avec comme objectif principal de procéder à l'identification rapide des besoins humanitaires et de protection qui requièrent une réponse urgente ainsi que l'analyse d'accès humanitaire.

Rappelons qu'une mission conduite par OCHA a eu lieu du 09 au 11 mars 2022 dans cette zone, juste un mois après l'incursion des ADF à Nobili et avait relevé la nécessité de créer un comité de liaison réunissant autour d'une table des discussions les autorités et les humanitaires pour traiter les questions d'accès humanitaire et de protection ainsi que la nécessité d'apporter en toute urgence une assistance multisectorielle aux déplacés eu regard de leur vulnérabilité80(*).

3.2.4. Sur le plan économique

Comme nous l'avons évoqué tout haut, que sans la paix et la sécurité, il est impossible de mettre en oeuvre le programme de reconstruction et de redressement économique et social. De même, le mieux-être social des populations dépend de la stabilisation et de la relance économique.

En outre, l'amélioration des conditions sociales des populations est le gage de la pérennité de la paix et de la sécurité, par la réduction des foyers de tension et des prédispositions à la délinquance, à la violence et aux conflits armés. Sans stabilité économique forte et soutenue, génératrice des richesses et de ressources financières accrues pour le trésor public, la RDC ne pourra atteindre le développement économique au vrai sens du terme.

Le résultat de l'opération militaire Shujaa, menée conjointement par l'Ouganda et la RDC, est mitigé. C'est la conclusion du rapport présenté jeudi 20 octobre à Goma (Nord-Kivu) par le Groupe d'Etude sur le Congo (GEC) et son partenaire de recherche Ebuteli.

Intitulé « L'opération conjointe Shujaa entre l'Ouganda et la RDC : combattre les ADF ou sécuriser les intérêts économiques ? », ce rapport de GEC/Ebuteli, publié en juin dernier, a été présenté devant une trentaine de personnes dont des scientifiques, des politiques, des membres de la société civile ainsi que quelques analystes.

Selon le Coordonnateur des recherches sur la violence à Ebuteli, Pierre Boisselet, la présentation de ce rapport a pour objectif de permettre à toutes les parties de faire, à leur tour, l'évaluation mi-parcours de cette opération conjointe qui est à sa quatrième phase. Ce, en vue de pousser le politique à recadrer les tirs là où cette opération n'a pas donné les résultats aux attentes des populations civiles :

« D'une part, il faut reconnaitre que nous on n'a pas repéré les exactions de l'armée ougandaise sur les civils congolais. Jusqu'à maintenant, on constate qu'il y a un bon comportement de ce point de vue-là. Le problème maintenant, les ADF ont, certes, été repoussés de certains bastions qu'ils occupaient précédemment. Mais finalement, ils ont été plutôt dispersés. Ils ont opéré par la suite dans d'autres zones où ils étaient beaucoup moins présents : à Mambasa, Butembo, parce que cette ville n'avait jamais été touchée par les attaques des ADF», a indiqué le chercheur Pierre Boisselet.

Tout en saluant le travail de GEC, l'Ambassadeur ougandais en RDC et le Conseiller du ministre congolais de la défense en charge des renseignements et sécurité, de leur côté, parlent du succès qu'ont connu les trois premières phases de ces opérations conjointes, en dépit de quelques obstacles.

Le conseiller du ministre congolais de la défense en charge de renseignements et sécurité, le Colonel Didier Mundey se montre optimiste :

« Les bastions ont été démantelés, l'ennemi a perdu sa zone de confort. Quelques commandants importants ont été neutralisés, plusieurs otages ont été libérés et puis, des combattants ont été capturés. Globalement, l'Ambassadeur venait de le dire, la zone était inaccessible, aucun véhicule ne pouvait y accéder depuis plus de 30 ans ».

Pessimistes, les participants ont recommandé aux responsables de deux armées de donner d'autres indicateurs précis comme résultats de cette opération.

Le commandement des opérations conjointes FARDC-UPDF interdit aux militaires engagés dans les opérations contre les groupes armés dans la région de Beni toute autorisation d'accès des civils à leurs positions.

Cette mesure a été prise après avoir enregistré un cas de décès d'une femme civile, dans une position militaire des FARDC dans le secteur de Ruwenzori lors d'une attaque ennemie. La décision intervient à la suite de la rencontre entre les généraux major Camille Bombele et Kayanja Muhanga, respectivement coordonnateur et coordonnateur adjoint des opérations « Shujaa »81(*).

« Cette mesure est motivée par le fait que tout le monde a été surpris de compter parmi les victimes de l'attaque de la banlieue de Bulongo, une dame civile à six heures du matin. C'est ce qui a poussé les autorités militaires, à savoir le coordonnateur des opérations conjointes et le commandant secteur et évidemment avec le général Kayanja qui est le commandant du contingent de l'UPDF de prendre la mesure d'interdire l'accès aux civils des camps militaires », a expliqué le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations conjointes.

Il rappelle que les positions militaires sont des lieux stratégiques :

« Ce sont des tranchées et des trous de fusillés. Il n'est pas normal qu'on amène des civils, des enfants surtout dans des positions comme celles-là. Voilà pourquoi cette mesure a été prise pour que nos militaires surtout les FARDC qui combattent avec leurs homologues de l'UPDF ne puissent pas occasionner encore des pareils incidents. On ne peut pas empêcher quelqu'un de recevoir la visite de ses proches, mais ça doit se faire la journée et en dehors des positions militaires ». L'ONG Centre d'étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme (CEPADHO), a appelé, mardi 23 août, la coalition FARDC-UPDF d'intensifier la pression militaire sur les ADF ainsi que les Maï-Maï, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu).

Le coordonnateur de cette structure, Omar Kavota a réagi ainsi au lendemain de l'attaque des miliciens contre une position des FARDC, au village Masambo, dans le secteur de Ruwenzori.

« Nous en appelons au commandement des opérations FARDC et UPDF de poursuivre les offensives contre l'ennemi, comme par le passé. D'aucuns croient qu'il y a une certaine léthargie aujourd'hui qui s'observe actuellement sur le terrain. On dirait que ces opérations sont au point mort, alors que notre espoir repose sur ces opérations. Nous pensons que si les forces de la coalition FARDC-UPDF maintenaient leur pression sur l'ennemi, l'ADF sera totalement éradiqué », a-t-il estimé.

Pour Omar Kavota, c'est inadmissible que des compatriotes s'attaquent aux FARDC tout en étant dans les opérations de traque des ADF dans la région.

Sept personnes, dont deux femmes, sont mortes et deux autres blessées par machette et des chèvres emportées, lors d'une incursion des rebelles ADF, dans la nuit de lundi dernier au village Irangyo dans le territoire de Beni82(*).

Beni : les ripostes de l'armée doivent être accentuées contre les groupes armés (CEPADHO). L'ONG de défense des droits de l'homme CEPADHO recommande, dans une interview jeudi 4 aout à Radio Okapi, que les ripostes de l'armée soient accentuées pour mettre fin à toute tentative d'attaque des groupes armés dont les ADF et les M23.

Selon cette structure de défense des droits de l'homme, le souhait de la population est de voir l'armée contenir toutes ces menaces qui visent l'occupation des territoires congolais.

Faisant allusion à l'attaque de mardi 2 août 2023, de la localité Samboko-Chanichani où les FARDC ont infligé une perte lourde dans le camp des terroristes ADF, CEPADHO encourage autant l'armée à défaire le M23 qui occupe le territoire de Rutshuru.

« Nous encourageons les forces armées à s'employer pour riposter à toute tentative du M23 à occuper d'autres zones en territoire de Rutshuru. Nous avons appris que ces terroristes également cherchent à tout prix contrôler Rumangabo et cela à travers des attaques dirigées çà et là contre les positions des FARDC. Nous souhaitons que notre armée inflige des revers à ces terroristes comme cela vient d'être fait dans le territoire de Beni, où les FARDC ont effectivement donné une leçon aux terroristes ADF-MTM », a expliqué Omar Kavotha, coordonnateur de CEPADHO83(*).

Pour sa part, le porte-parole de l'armée dans la région de Beni, capitaine Anthony Mualushayi, rassure que toutes les dispositions sont déjà prises afin de contenir toutes les menaces des terroristes dans la région.

Il demande à la population de se ranger derrière son armée et « que les brebis égarées quittent la brousse et optent pour le processus de la paix ».

La société civile de Mamove dans le territoire de Beni se dit satisfaite de la prolongation mercredi dernier par les armées congolaises et ougandaises des opérations conjointes dénommées « Shujaa », lancées depuis six mois contre les rebelles ougandais des ADF au Nord-Kivu et en Ituri. Dans une déclaration faite samedi 4 juin à Radio Okapi, cette structure citoyenne invite aussi la population à collaborer avec les services de sécurité pour dénoncer tous les collaborateurs des milices dans la région84(*).

« La société civile félicite le gouvernement congolais pour avoir prolongé la mutualisation des forces entre les FARDC et l'UPDF. Néanmoins, si nous évaluons les six derniers mois, il n'y a pas de changement par rapport à la protection des populations civiles dans le territoire de Beni et en Ituri », a déploré le président de la société civile de Mamove, Kinos Katuo.

Il a recommandé le lancement des opérations militaires de grande envergure pour sécuriser la population contre les attaques des ADF dans la région.

Les armées ougandaise et congolaise ont décidé, mercredi 1er juin, de prolonger de deux mois leur opération conjointe de traque des ADF au Nord-Kivu et en Ituri. Les deux armées ont levé cette option à la suite de l'évaluation de leurs opérations, dans la ville ougandaise de Fort Portal, dans le district de Kabore85(*).

Les acteurs de la société civile du territoire d'Irumu (Ituri) ont appelé, ce mercredi 1er juin, à l'intensification des opérations conjointes FARDC-UPDF.

Ces opérations militaires consistent à traquer les rebelles des ADF au Nord-Kivu et en Ituri. Ils reconnaissent l'amélioration de la situation sécuritaire dans les chefferies de Boga et de Walesse Vonkutu, en territoire d'Irumu, depuis le lancement de ces opérations. Certains déplacés ont regagné leurs villages, situés le long de la route nationale numéro 4 sur le tronçon Komanda-Luna, affirment-ils.

Même du côté de Boga, un retour timide de la population s'observe dans la zone. Cependant, plusieurs localités dans les groupements Bandavilenga et Badibongo, sont encore sous contrôle des rebelles ADF, affirme le président de la société civile de Walesse Vonkutu.

Dieudonné Malanga demande aux armées ougandaise et congolaise de faire plus d'efforts pour sécuriser la population de ce coin de l'Ituri. De son côté, la société civile de Boga, elle aussi, signale la présence des ADF vers Malibongo et d'autres localités environnantes.

Le président de cette organisation citoyenne, Albert Baseke, regrette que la population n'accède pas aux champs à plus de 5 kilomètres au risque de croiser les groupes armés.86(*)

La milice Front patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC), actif dans le territoire d'Irumu, met officiellement fin aux ses activités sur toute l'étendue de la province de l'Ituri. Les leaders de ce mouvement l'ont fait savoir au gouverneur de l'Ituri lundi 30 mai.

Dans l'acte d'engagement unilatéral remis au gouverneur Johnny Luboya, le FPIC déclare :

« Nous sommes conscients de la nécessité d'offrir une opportunité au développement au niveau tant local que national. Nous venons ces jours exprimer notre engagement ferme de cesser les hostilités ».

Cette position est saluée par le gouverneur de l'Ituri. Le général Johnny Luboya invite d'autres groupes armés à emboiter les pas afin d'adhérer au processus de paix initié par le Président de la République.

« L'engagement unilatéral que vous avez pris, c'est quelque chose de très grand. Vous avez donné l'exemple ! Pour ça, je vous en félicite », a-t-il renchéri.

Cette décision du groupe armé FPIC est l'aboutissement d'un long processus initié par le gouvernement de la RDC, avec l'appui de la MONUSCO. Elle est aussi le résultat de nombreux dialogues intercommunautaires initiés par la MONUSCO et les notables de la communauté Bira afin de pacifier la province de l'Ituri.

« On a organisé les consultations communautaires. C'est à travers ces différentes consultations que nous avons débouché à ce forum. C'est une approche de transformation des conflits à travers les groupes armés. Nous osons croire que la prochaine étape pourra nous aider à plus de perfections », a précisé Debon Mwisa, officier à la Section des affaires civiles de la MONUSCO.

La Mission onusienne a organisé plusieurs rencontres, dont la dernière remonte au 11 avril dernier à Nyakunde à 45 kilomètres de Bunia. Ces assises ont regroupé les leaders Bira des cinq chefferies et ceux du groupe armé FPIC qui se sont engagés à déposer les armes87(*).

Les forces armées conjointes FARDC-UPDF annoncent le rapatriement des 11 civils de nationalité congolaise le mercredi 05 juillet 2023, ils sont entrés en RDC via le poste frontalier de Kasindi après avoir passés 3 mois en Ouganda.

Selon le lieutenant-colonel Mak Hazukay porte-parole des opérations conjointes FARDC-UPDF en cours dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri, ces ex-otages leurs âges varient entre 13 et 57 ans et sont originaires de Kasenyi en Ituri et des Lume, Kasindi en territoire de Beni, de Masisi, Rutshuru et Beni ville.

7 parmi les 11 ex-otages ont été remis au fonctionnaire délégué du gouverneur affecté à Kasindi frontalier avec l'Ouganda Kambale Barthélémy sivavughirwa.

Cette source fait savoir que, ceux d'autres localités lointaines sont encore pris en charge et suivront la procédure administrative habituelle pour rejoindre leurs familles.

Ces 11 civils ( dont 2 femmes et la majorité constituée des enfants ), ont été libérés lors des opérations menées par des unités de la coalition FARDC-UPDF dans leurs secteurs opérationnels88(*).

Cent quinze otages retenus par des rebelles ADF ont été libérés, vendredi 15 septembre, des mains de leurs ravisseurs à Ndalia, un village situé 50 à kilomètres du centre commercial de Komanda sur la route nationale numéro 4, au territoire d'Irumu (Ituri).

Cette libération a été rendue possible grâce aux opérations lancées conjointement, vendredi dans la matinée, par les forces armées congolaises (FARDC) et ougandaises (UPDF) contre les bastions de ces rebelles dans la chefferie de Walese Vonkutu.

D'après l'ONG Convention pour le respect des droits de l'homme (CRDH), active dans le territoire d'Irumu, les deux armées ont lancé des offensives en profondeur dans la forêt de Ndalia dans la matinée de vendredi. Ces opérations visent à déloger les rebelles qui massacrent des civils et commettent régulièrement des exactions sur des populations.

Ils incendient souvent des véhicules principalement sur l'axe Komanda-Luna. Parmi les 115 otages libérés, figurent 29 femmes et 16 enfants, confie la même source qui précise qu'un second groupe de 21 ex-otages est arrivé tôt ce samedi matin à Ndalia.

Ces otages sont tous encadrés par les militaires des FARDC qui procèdent ensuite à leur identification. Ce n'est qu'après cette étape qu'ils pourront être remis à leurs familles, précise Christophe Munyaderu, le coordonnateur de cette ONG dans le territoire d'Irumu.

Il rappelle que ces anciens otages sont pour la plupart des passagers qui sont tombés dans des embuscades des ADF sur le tronçon Komanda-Luna. Les personnes libérées ont passé entre quatre et six mois en captivité.

Le porte-parole des opérations conjointes FARDC-UPDF, le Colonel Mak Hazukai, confirme cette liberation et parle de bilan encore provisoire.

Le Colonel Mak Hazukai qui promet de se prononcer à ce sujet dans les prochains jours précise cependant que des combats se poursuivent dans la zone pour déloger ces rebelles de leurs bases89(*).

* 76 Rapport GEC/EBUTELI, massacre de plus de 30 morts dans des nouvelles violences kwamouth, disponible sur https://actualité.cd/2022/09/13/rdc-plus-de-30-morts-dans-des-nouvelles-violences-kwamouth-pres-de-70-personnes-tuées

* 77 Armée ougandaise en RDC : un nouveau feu de paille?? Disponible sur https://www.crisisgroup.org/fr/africa/central-africa/republic-congo/armee-ougandaise-en-rdc. Consulté le 17 septembre 2023 à 09h30.

* 78 Au moins 108 civils ont été tués par des présumés rebelles ADF en l'espace d'un mois dans la chefferie de Walese Vonkutu. Disponible sur https://www.radiookapi.net/2023/08/29/actualite/securite/ituri-pres-de-110-personnes-tuees-dans-un-mois-par-des-presumes. Consulté le 17 septembre 2023 à 06h20.

* 79 Rapport consolidé de la mission conjointe à Nobili du 06 au 11 mai 2022. Disponible sur https://www.radiookapi.net/2022/02/22/actualite/societe/nord-kivu-retour-progressif-des-deplaces-de-nobili-et-kamango. Consulté le 15 août 2023 à 23h10.

* 80 Rapport consolidé de la mission conjointe à Nobili du 06 au 11 mai 2022. Disponible sur https://www.radiookapi.net/2022/02/22/actualite/societe/nord-kivu-retour-progressif-des-deplaces-de-nobili-et-kamango. Consulté le 15 août 2023 à 23h10.

* 81 Radio okapi, bilan des opérations militaires FARDC-UPDF. Disponible sur d https://www.radiookapi.net/2023/03/30/actualite/securite/beni-le-bilan-des-operations-fardc-udpf-contre-les-adf-est publié le 20/10/2022 à 18 :25. Consulté le 22/06/2023 à 22 :30.

* 82 https://www.radiookapi.net/2022/08/24/actualite/securite/beni-le-cepadho-appelle-lintensification-des-operations-contre-les-adf

* 83 Radio okapi, le bilan des opérations FARDC-UPDF contre les ADF est encourageant, publié le jeudi, 30/03/2023 à 17 :07. Disponible sur https://www.radiookapi.net/2023/03/30/actualite/securite/beni-le-bilan-des-operations-fardc-udpf-contre-les-adf-est . consulté le 05/08/2023 à 20H08.

* 84 RADIO OKAPI, La société civile de Mamove dans le territoire de Beni se dit satisfaite de la prolongation des opérations militaires FARDC-UPDF. Disponible sur

* 85 https://www.radiookapi.net/2022/06/05/actualite/securite/beni-la-societe-civile-satisfaite-de-la-prolongation-des-operations . consulté le 05/06/2023 à 12:33

* 86 https://www.radiookapi.net/2022/03/28/emissions/linvite-du-jour/general-major-kasonga-tous-les-sanctuaires-tous-les-quartiers

* 87 https://www.politico.cd/encontinu/2023/05/01/operations-conjointes-fardc-updf-retour-progressif-des-habitants-des-entites-du-sud-dirumu.html/132427. Consulté le 12 mai 2023 à 12h20.

* 88 https://7sur7.cd/2023/04/07/guerre-contre-ladf-les-fardc-et-lupdf-notent-un-bilan-prometteur-et-reaffirment-la consulté le 23 mai 2023 à 15h16.

* 89 RADIO OKAPI, Cent quinze otages retenus par des rebelles ADF ont été libérés, vendredi 15 septembre, des mains de leurs ravisseurs à Ndalia, un village situé 50 à kilomètres du centre commercial de Komanda sur la route nationale numéro 4, au territoire d'Irumu (Ituri) Disponible sur https://www.radiookapi.net/2023/09/16/actualite/securite/ituri-la-force-conjointe-fardc-updf-libere-115-otages-des-mains-des. Consulté le 17 septembre 2023 à 8h51.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera