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Operation Ushujaa et lutte contre le terrorisme international dans les villes de Beni et de Butembopar Joseph MULULA Université de Kisangani - Licence 2022 |
3.1.1. Stratégies de la traque des groupes armés par les FARDCEn tant que gouvernement, ayant pour mission traditionnelle de protéger la population de son territoire, certaines actions militaires ont été engagées pour mettre fin à l'activisme de groupes armés nationaux au Nord-Kivu. Les FARDC avaient réalisé plusieurs opérations militaires pour venir à bout des groupes armés dans les territoires de Masisi, Walikale et tenter de restaurer l'autorité de l'Etat dans les zones où opèrent les forces dites négatives. Dans ses tentatives de traitement des conflits au Nord-Kivu occasionné par l'activisme des groupes armés nationaux, le gouvernement congolais adopte souvent la stratégie de la confrontation. Pour le gouvernement congolais, ces groupes armés constituent une force négative et ne méritent pas de s'assoir autour d'une table de négociation avec lui. Mais dans la plupart de cas, c'est la confrontation qui caractérise le dialogue entre gouvernement congolais et différents groupes armés opérant au Nord-Kivu. A chaque tentative, les FARDC sont toujours en difficulté et perdent souvent le terrain devant les groupes armés composés de moins d'hommes en comparaison avec les soldats loyalistes. Pour tout combat, il s'observe que les FARDC sont moins efficaces et incapables de résister ou de progresser devant l'ennemi, en particulier lorsqu'il s'agit du groupe constitué par les militaires dissidents tutsi (CNDP, M23,) Les efforts officiels déployés par le gouvernement congolais avec d'une part les pays de la région (Rwanda et Ouganda) et d'autre part avec la Monusco n'ont pas donné des résultats escomptés et ce, pour des raisons ci-haut mentionnées. Comme déjà évoqué dans les écrits de Philippe Braud, les acteurs politiques disposent de plusieurs stratégies pour trouver solutions aux problèmes qu'ils rencontrent dans la gestion de la chose publique. Les plus importantes restent la négociation et la confrontation dont la priorisation est fonction de calculs politiques, des enjeux en présence et succession des événements sur le terrain. Pour éviter d'énormes dépenses en ressources que nécessite la confrontation, plusieurs acteurs mobilisent en priorité la négociation avant la confrontation. La négociation intervient également après la confrontation lorsque celle-ci n'arrive pas, à elle seule, d'obtenir la décision ou d'atteindre les buts visés. Ainsi au regard des efforts militaires consentis par le gouvernement congolais pour venir à bout des groupes armés nationaux et étrangers sur son sol sans y parvenir véritablement, ou alors sans le vouloir effectivement, la négociation a souvent été mobilisée par les acteurs nationaux et étrangers dans la recherche des solutions à la crise à l'Est de la RDC75(*). * 75LISSENDJA BAHAMA, T., Dybnamique des groupes armés en Nord-Kivu, Thèse de Doctorat en SPA, FSSAP, UNIKIS, 2016-2017.p.306. |
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