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Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement de Melong


par Emile Roger MBOUNGUE
Université de Douala - Master 2 2021
  

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IV.3. Concernant l'influence destructrice des pratiques agricoles sur l'environnement

Les pratiques agricoles sont considérées par un certain nombre d'auteurs comme étant la principale cause de déforestation dans les pays tropicaux. Plusieurs sources s'accordent sur le fait que, l'effet du recul de la forêt dû aux pratiques agricoles est plus élevé que l'effort de régénération. Plusieurs auteurs (ZAPFACK et al 2015 ; MBIDA, 1999) accordent une large place au système agraire, au déboisement et à l'agriculture intensive, principales causes de la déforestation. Selon Myers (1991), le taux annuel de déforestation au Cameroun est estimé à 200 000ha. Et cette situation est d'après AMELUNG et DIEHL (1992) engendrée à 95% par les pratiques agricoles. La forêt est détruite par les défrichements, l'abattage des arbres et les brulis successifs de parcelles de terre pour l'établissement des champs de vivriers et des plantations pérennes. Ces effets destructeurs de l'agriculture sur la forêt sont principalement liés au caractère itinérant de celle-ci ainsi qu'à ses techniques rudimentaires. En effet, la mise en culture récurrente des terres forestières, en plus de réduire l'extension spatiale de la forêt dense, a un double effet sur le peuplement de la végétation. Même si ces auteurs reconnaissent que ces pratiques agricoles ont connues des mutations au point de se présenter comme un système néo traditionnel. Selon les termes de RÖSLER (1997), elles continuent de présenter une sérieuse menace pour le couvert forestier.

Selon le rapport ORS PACA (2004), les pratiques agricoles notamment celles utilisées en agriculture intensive ont un impact négatif sur les sols. En effet, les pratiques agricoles exposent les sols et par conséquent l'eau à une pollution chimique diffuse comme l'acidification et la salinisation. Ces polluants présents dans le sol peuvent être transférés vers les plantes cultivées. À ce titre, l'alimentation constitue le vecteur majeur d'exposition aux substances chimiques utilisées dans le cadre des pratiques agricoles. L'agriculture intensive peut dans certains cas favoriser la stérilisation des sols par l'élimination des microfaunes. Les mêmes auteurs ont mentionné l'incidence négative des pratiques agricoles sur les eaux. En effet, lorsque les sols sont fragilisés par la surexposition et le déboisement, leur pouvoir filtrant est diminué et le risque de pollution des eaux souterraines et superficielles est donc plus important. Il convient de noter que la question des pratiques agricoles et de la dégradation de la biodiversité est abordée dans de nombreux travaux. Seulement ces ouvrages, articles scientifiques, thèses et mémoires traitent très souvent de façon globale cette question et ne l'abordent pas spécifiquement comme c'est le cas avec la présente étude. La principale spécificité de cette recherche est de faire une analyse de cause à effet entre les techniques agricoles et la dégradation de la biodiversité dans la localité de Mélong. Notre recherche souhaite aussi rompre avec le mutisme observé sur la littérature scientifique dans cette zone.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand