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Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement de Melong


par Emile Roger MBOUNGUE
Université de Douala - Master 2 2021
  

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V.PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

Au Cameroun, le secteur agricole joue un rôle vital dans l'économie du pays dont il en est le moteur. D'après le« Cadre de Programmation Pays (CPP) » qui est un élément clef de la réforme de la FAO en collaboration avec le MINADER, le secteur agricole représente environ un quart du PIB soit 22,9% et génère la moitié des revenus des exportations non pétrolières.

Toujours, d'après ce document (CPP), il occupe 63% de la population active et environ 70% de la population en dépend pour sa survie. Environ 90% des ménages ruraux sont engagés dans une activité économique agricole et un tiers d'entre eux tire un revenu des cultures de rente. Il est par ailleurs la base de la sécurité alimentaire du pays par les produits qu'il est appelé à offrir pour l'autoconsommation des plus de 10 millions de ruraux camerounais et pour l'alimentation des populations urbaines estimées à plus de 10 millions. Son importance dans le maintien de l'équilibre écologique et la protection de la nature est maintenant largement reconnue.

Reconnaissant cette place de l'agriculture, la volonté politique clairement affirmée par les plus hautes autorités, en premier lieu le Chef de l'Etat qui dans son message de fin d'année 2012 affirmait « qu'afin de booster le développement de l'agriculture camerounaise, il faut opérer une véritable révolution agricole. Il s'agit de passer à une agriculture de seconde génération. » Pour favoriser l'amélioration de la productivité, les engrais et les pesticides sont fortement subventionnés. La Stratégie de développement du secteur rural (SDSR) estime que pour réaliser « La modernisation du monde rural et l'accélération de la croissance », les défis suivants doivent être relevés : (i) renforcement des capacités de l'ensemble des acteurs (ii) réalisation de grands aménagements agricoles, (iii) mise en place des infrastructures de désenclavement des zones de production, (iv) facilitation de l'accès aux services financiers (crédit, épargne, intrants) par l'appui à la promotion des organisations des producteurs de base, à savoir, les GIC, les Fédérations de GIC et les Coopératives (v) promotion de la mécanisation agricole ; (vi) gestion durable des ressources naturelles, (vii)'intensification des systèmes de production ; (viii) promotion des filières agro-alimentaires et de la transformation des produits pour obtenir plus de valeur ajoutée, plus de productivité au niveau des exploitations et plus de compétitivité au niveau des échanges commerciaux nationaux, sous régionaux , régionaux et mondiaux ; (ix) diversification des exportations agricoles qui restent concentrées sur quelques produits de rente qui accusent d'ailleurs un recul relatif sur le marché mondial (x) valorisation des opportunités qu'offre la mondialisation dans le cadre des marchés régionaux et internationaux. Cependant, dans l'objectif d'atteindre l'agriculture de second génération, il n'est mentionné la prise en compte de l'environnement. La modernisation de l'agriculture a certes permis de subvenir aux besoins alimentaires de la population croissante. Toutefois, les pratiques agricoles, souvent qualifiées d'intensives, engendrent des impacts importants sur l'environnement et menacent à long terme la durabilité de l'agriculture. Quand on sait que l'agriculture durable est celle qui se réfère principalement à la capacité de rester productif tout en maintenant la base des ressources.

En effet, l'agriculture durable est d'après Gips (1984) ; une agriculture écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et humaine. Economiquement saine, c'est-à-dire qu'elle préserve la qualité des ressources naturelles et qu'elle améliore la dynamique de l'ensemble de l'agroécosystème de l'homme aux micro-organismes du sol, en passant par les cultures des animaux.Le meilleur moyen d'assurer cette dynamique reste une gestion du sol, et de la santé des cultures, des animaux et des êtres humains, grâces à des procédés biologiques (autorégulation). Quant aux ressources locales, elles sont utilisées de manière à minimiser les pertes d'éléments minéraux, de biomasse et d'énergie et à éviter toute pollution, l'accent étant placé sur l'utilisation de ressources renouvelable. Economiquement viable, c'est-à-dire qu'elle permet aux agriculteurs de produire suffisamment pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisant pour garantir le travail et les frais engagés. La viabilité économique se mesure non seulement en termes de production agricole directe (rendement), mais également en fonction des critères tels que la préservation des ressources et la minimisation des risques. Socialement équitable, c'est-à-dire la répartition des ressources et du pouvoir est telle que les besoins essentiels de chaque membre de la société sont satisfaits, et que leurs droits concernant l'usage des terres, l'accès à un capital approprié, l'assistance technique, et les possibilités de marché, sont assurés.Humaine, c'est-à-dire que toute forme de vie (végétale, animale et humaine) est respectée, que la dignité fondamentale de tout homme est reconnue, que les différents rapports humains et institutionnels utilisent des valeurs essentielles telles que la confiance, l'honnêteté, l'amour-propre, la coopération et la compassion, et que l'intégrité culturelle et spirituelle de la société est préservée et entretenue. Adaptable, c`est-à-dire que les communautés rurales sont capables de s'adapter aux changements incessants des conditions dans lesquelles évolue l'agriculture (croissance démographique, politiques, demande de marché, etc.). Pour l'OCDE la durabilité en agriculture désigne le processus par lequel des pratiques agricoles économiquement efficientes, respectueuses de l'environnement etsocialement acceptables permettent de répondre à la demande de produits (aliments, fibres et autres productions)

Dans cet engouement national autour de l'agriculture, l'arrondissement de Melong n'est pas en reste. Les populations se sont lancées sans réserve. Les différentes réformes dans le domaine agricole ne sont pas sans conséquences pour l'environnement de l'Homme, dans la mesure où elles peuvent entrainer une modification de l'environnement. Nous pouvons citer par exemples la consommation toujours plus accrue de l'espace à des fins agricoles, synonyme d'une déforestation d'égale ampleur ; le temps de jachère de plus en plus réduit. Comme conséquence, la végétation naturelle n'a pas le temps de se reconstituer et les qualités du sol ne peuvent pas être restaurées. Tous ces antécédents réunis aboutissent au constat d'une dynamique dans l'espace et dans la composition spécifique du couvert forestier de la zone d'étude. Ceci est d'ailleurs observé lors de nos observations de terrain à travers lesquelles on remarque non seulement la présence des faciès de dégradation de la forêt originelle, mais aussi de vastes étendues de jachères et /ou de cultures. Pour accroitre les rendements, les paysans vont apporter des modifications sur les techniques usuelles et en introduire de nouvelles. Ces paysans à travers leurs pratiques agricoles, contribuent à la modification de l'environnement de la localité.En effet, certaines pratiques agricoles ne vont pas dans la logique de la durabilité des ressources disponibles. Le défi politique est la quête d'une cohabitation de l'agriculture et de la préservation de l'environnement. Mais, le fait est que très souvent les objectifs des paysans comme accroitre leur production ne prennent pas en compte la quête de cette cohabitation. Ce faisant, beaucoup de chemin reste à faire pour une intégration effective de l'agriculture et de l'environnement. Au terme de cette analyse, il ressort un problème : celui du non prise en compte de l'environnement dans les dynamiques agricoles que connait l'arrondissement de Melong qui subit une dégradation sauvage de la part de ses populations.

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