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Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement de Melong


par Emile Roger MBOUNGUE
Université de Douala - Master 2 2021
  

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I.1.2. Le brulis en voie de disparition

Les paysans de Mélong pratiquent l'agriculture sur brulis. L'allumage des feux de brousse et de forêt fait partie des techniques employées surtout en saison sèche. En effet, trois à quatre semaines après l'abattage des arbres, le paysan met le feu aux rameaux et troncs d'arbres lorsqu'ils sont secs. Généralement lorsque le défrichement et l'abattage des arbres se sont bien déroulés, le champ brule bien de façon à ce qu'il ne reste que des morceaux de troncs d'arbres, auquel cas, on organise des journées de nettoyage systématique du champ qui consiste à dégager la terre de toute la saleté (reste de branchage) Ces feux de défrichement et feux culturaux sont utilisés pour défricher des morceaux de forêt, de galeries forestières et de jachères et installer ses cultures ou les étendre. En outre, par le système de l'écobuage des terres agricoles et l'incinération des résidus de récoltes, le paysan fertilise son champ à l'aide de la cendre obtenue. Les feux cynégétiques permettent d'avoir une meilleure visibilité et une pénétration facile en brousse, mais sont aussi responsables de plusieurs sinistres. Après cette phase, le paysan nettoie le sol et le débarrasse des troncs d'arbres qui ont résistés au feu en les déposant en bordure du champ. Ainsi, la terre est nue, prête à recevoir les semis. Toutefois, lorsque le champ est laissé au repos parce qu'il ne produit plus, il ne sera plus défriché, mais tout simplement brulé par le feu. Cette période de mise en repos est appelée jachère et sa durée est de plus en plus réduite de nos jours.

Photo 2 : Feu de défrichement à Mankwa

Source : Enquête de terrain décembre 2020

D'après cette photo 2 sur le brulis, nous constatons qu'elle laisse apparaitre des résidus de brulis et d'autre part, un sol complètement dénudé. Ici le feu a été mis sur une jachère sans avoir préalablementcoupé les herbes. Ce choix est fait généralement quand il n'y a pas de culture dans le champ qui peut êtredétruit par le feu. Aussi faute aux moyens et l'urgence des travaux, le paysan en procède ainsi.

I.1.3 La pulvérisation

En saison pluvieuse, le brulis et les feux de brousse devenant moins évidents, certains paysans utilisent des herbicides comme procédé dedésherbage. Ce procédé consiste à pulvériser des herbicides sur les herbes grâce à un pulvérisateur. Ce qui facilite la tâche au paysan qui économise ainsi la force physique du désherbage manuel.

A

B

Photo 3 : Parcelle de terre illustrant l'utilisation de l'herbicide

Source : Enquête de terrain aout 2020

Après observation de cette photo 3, on aperçoit une végétation dont la teinte jaune met en évidence l'utilisation des herbicides représentée par la lettre A. A l'opposé se trouve une végétation verte représentée par la lettre B, encore non affectée par ces produits chimiques. Il est important de noter que l'utilisation des herbicides a un but. En effet, selon les paysans, elle permet d'éliminer les mauvaises herbes surtout en saison pluvieuse où le défrichement n'est pas évident. Il est à noter également que les paysans utilisent toutes sortes de pesticides à savoir les fongicides (Manèbe, Manocozèle, Ridonil plus, Zinèbe, Bedomyl, Merpan, Peltar), les insecticides et les nématicides (Methyl, Parathion, Dursban, Furadan, Actellic, Dimethode...). Ces produits (qui s'incorporent à la sève des plantes) sont aux choix des paysans. Ils peuvent utiliser les produits de substitution quand ils ne trouvent pas l'un de ces produits sur le marché local. Ces pesticides utilisés sont généralement en poudre. Les herbicides viennent en quelque sorte simplifier le travail des agriculteurs qui n'utilise plus sa force manuelle.

Et même cette simplification des opérations de travail du sol continue, notamment avec lasuppression du labour. Cette technique de culture sans labour est de plus en plus utilisée par les paysans qui après avoir pulvérisé les herbicides sur une parcelle, sèment directement. La Technique Culturale sansLabourconsisteà ne pas retourner le sol à l'aide d'une houe comme c'était le cas au par-avant. Cette technique s'oppose donc au labour conventionnel (labour entre 20 et 30 cm avec retournement). Ici, le labour est réduit ; c'est-à-dire que le travail du sol est superficiel avec semis direct sous couvert végétal. Ces techniques (pulvérisation et non labour) ont été mises en place afin d'apporter des réponses aux exigences économiques (diminution des charges de mécanisation) et environnementales (lutte contre l'érosion, stockage du carbone, biodiversité) de l'agriculture actuelle.

Figure 8 : Proportion de représentativité des techniques de désherbage utilisées par les agriculteurs.

Source : Enquête de terrain décembre 2020

D'après cette figure 8, le défrichement à la machette reste la technique la plus utilisée par les paysans, soit un taux de représentativité de 54%. La part négligeable du brulis (2%), peut s'expliquer par le risque en couru à bruler les champs y compris celui du voisin. Les 44% représentant l'utilisation du labour. Nous pouvons aussi constater que pour préparer leurs plantations, plus de la moitié des personnes interrogées associent plusieurs techniques à la fois. Ainsi, avant la mise en culture d'un champ, ce dernier suit d'abord les étapes de défrichement qui consiste à couper les arbustes et les herbes dans la parcelle à cultiver. A la suite de l'élimination des herbes, arbrisseaux et arbustes, les gros arbres sont coupés pour aérer et libérer l'espace devant accueillir les cultures. Enfin est mis dans la parcelle le feu, ceci dans le but non seulement de bruler les arbres et herbes antérieurement coupés, mais aussi les plus gros arbres dont la coupe demeure difficile.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci