I.2.2. Critères pour le diagnostic d'asphyxie
2.2.1. Asphyxie Per-partale
Partogramme pathologique soit par l'anomalie du rythme
cardiaque foetal (tachycardie ou bradycardie), soit par la présence d'un
liquide amniotique méconial frais, soit par la perturbation de l'ECC
foetal, le rapport T/QRS étant > 0,25 (0,15 qui est la valeur
normale) ; une acidose importante (PH < 7,20) un APGAR pathologique à
la 5è minute (<7/10), concernant l'ECG foetal, le rapport T/QRS
normal est de 0,15. L'acidose métabolique est probable si ce rapport
> 0,25.
2.2.2. Asphyxie néonatale
Partogramme normal, un PH bas (acidose), un APGAR
déprimé à la 5e minute.
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2.2.3. Asphyxie anténatale
Partogramme perturbé mais le nouveau-né est
normal, avec un APGAR normal à la 5e minute. Cette forme
d'asphyxie n'est donc pas une préoccupation pour le pédiatre mais
elle constitue souvent un motif d'appel du pédiatre en salle
d'accouchement.
2.3. Physiopathologie de l'asphyxie
per-partale
Conséquences d'une asphyxie périnatale :
Modifications physiologiques
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Asphyxie Périnatale
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(1)
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? PO2, (? PCO2, ? pH)
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Vasoconstriction
systémique
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P T A
Initialement
Redistribution du débit cardiaque au
bénéfice du cerveau, du coeur et de surrénales
Si, la situation se prolonge
Perte de
l'autorégulation vasculaire cérébrale
P Débit sanguin cérébral
Finalement
Hémorragies
cérébro-méningées
Choc
(2) (3)
cardiogénique
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Lésion cérébrale
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Mort foetale
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Figure 1. Conséquences d'une asphyxie
périnale (15).
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Initialement, plusieurs phénomène
s'enchaînent : augmentation du débit cérébral par
redistribution du débit cardiaque au profil du cerveau et du coeur,
vasodilatation artériolaire cérébrale en rapport avec
l'hypercapnie, hypoxie, hypertension artérielle systémique ; puis
de la perte de l'autorégulation.
L'asphyxie foetale ou néonatale est donc liée
à l'absence d'échanges gazeux entre la mère et le foetus
ou entre le milieu externe et le nouveau-né au niveau des poumons. Si
l'hypoxie ainsi créée se prolonge les mécanismes
anaérobies se mettent en marche d'où l'élévation
accrue d'acide lactique qui aggrave l'acidose.
2.4. Modifications biochimiques
Au niveau cellulaire, l'hypoxie augmente en quelques secondes
la perméabilité membranaire aux ions par réduction de NADP
en NADPH. Cette dépolarisation interrompt l'activité
électrique de la cellule alors que les réserves
énergétiques en ATP et en phosphocréatine ne sont pas
encore épuisées. Finalement il y aura quand même
épuisement de ces réserves. Une molécule de glucose
produit 36 molécules d'ATP en présence d'oxygène et
seulement 2 en anaérobiose. L'accroissement du catabolisme
anaérobie entraîne une accumulation d'acide lactique dans la
cellule cérébrale avec 3 effets : Inhibition de la
phospho-fructokinase avec baisse de la glycolyse partant de l'ATP,
l'altération de l'autorégulation vasculaire
cérébrale et la nécrose cellulaire. Si l'hypoxie se
prolonge, les mécanismes de compensation deviennent insuffisants, le
taux de glucose cellulaire s'effondre, l'ATP et la phosphocréatine
disparaissent. C'est la mort cellulaire.
N.B. Les lésions du tissu cérébral
résultent de la modification des récepteurs NMDA au niveau des
canaux ioniques et de leur site de modulation. L'hypoxie augmente
l'affinité des canaux ioniques et du site de glutamate.
L'hypoxie induit la modification des récepteurs des
canaux ioniques en augmentant le Ca (2+) intracellulaire et les
radicaux libres. L'acide glutamique est cytotoxique pour les neurones. Les
cellules nerveuses qui produisent le glutamate sont activées pendant
l'hypoxie par l'entrée du Ca dans la cellule et par la
dépolarisation de ces cellules. L'oedème cérébral
est à l'origine des lésions cérébrales. En cas de
souffrance prolongée, des lésions neurologiques peuvent
s'observer (soit post-ischémiques, soit à la suite
d'hémorragie intra ventriculaire ou cérébrale).
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