I.1.7.3.Cancers
Des risques plus importants de cancers de l'endomètre,
des ovaires, du col utérin et de cancer du sein chez la femme
ménopausée ont été documentés chez les
femmes obèses, tandis qu'il semblerait qu'il y ait un risque accru de
cancer de la prostate chez les hommes obèses. Cependant, l'incidence
accrue de ces cancers chez les obèses est plus importante chez ceux qui
présentent une répartition abdominale de la graisse et l'on pense
qu'elle est une conséquence directe de changements hormonaux (Schapira
et al., 1994). L'incidence des cancers gastro-intestinaux, par exemple
du cancer colorectal et du cancer de la vésicule biliaire, a
également été positivement associée au poids ou
à l'obésité dans certaines études, mais pas dans
toutes, et l'hypernéphrome a régulièrement
été associé au surpoids et à
l'obésité, surtout chez la femme (Le Marchand et al.,
1992; Wolk et al., 1996).
I.1.7.4.Dyslipidémies
Les dyslipidémies sont des maladies métaboliques
très fréquentes, caractérisées par une augmentation
des teneurs en triglycérides (TG), en cholestérol total, du
cholestérol des lipoprotéines de faible densité (C-LDL) et
une diminution des lipoprotéines de haute densité (C-HDL). Toutes
ces anomalies lipidiques contribuent à l'augmentation du risque
cardio-métabolique engendré par un excès de tissu adipeux
viscéral. Cet excès de tissu adipeux semble directement à
l'origine des dyslipidémies associée à
l'obésité abdominale en induisant une augmentation du flux
d'acides gras libres vers le foie et participant ainsi à
l'insulino-résistance (Vaessen et al., 2007).
I.1.7.5.Obésité et psychologie
Les problèmes psychologiques rencontrés chez les
obèses (les femmes étant plus touchées que les hommes)
sont plus graves chez ceux qui sont également atteints de maladies
chroniques ou de lésions, par exemple polyarthrite rhumatoïde,
cancer ou lésion de la moelle épinière (Sullivan et
al., 1993). On peut donc penser que le véritable coût social
et économique des conséquences non mortelles de
l'obésité est sérieusement sous-estimé. Colilla
et al. (2000) avaient montré que les employeurs et les autres
collègues de services considèrent souvent les hommes et femmes en
surpoids comme plus paresseux, moins compétents et incapable
d'autodiscipline, comparé aux individus non obèses.
I.1.7.6.Obésité et reproduction
L'obésité abdominale, facteur de
morbi-mortalité, est considérée comme un véritable
problème de santé publique. En gynécologie, ses
conséquences sur la fertilité et la contraception sont
sévères : infertilité, résultats décevants
en assistance médicale à la procréation (AMP), fausses
couches spontanées, malformations congénitales, complications
obstétricales et néonatales, diminution de l'efficacité
des contraceptifs oraux. Ces conséquences sont
généralement corrigées par une perte de poids obtenue par
le biais des méthodes médicochirurgicales ou comportementales
(Deruelle, 2011). Un tour de taille supérieur à
80cmmultiplié par trois le risque d'infertilité anovulatoire;
chez les femmes en simple surpoids (IMC entre 25 et 29,9 Kg/ m²), le
risque relatif est également augmente a 1,2; la prévalence du
syndrome des ovaires polykystiques est également plus forte (Lefebvre,
2008).Lorsque le tour de taille de la mère est élevé avant
la grossesse, cela prédispose statistiquement à des
bébés plus gros, et dont le foie est plus riche en graisse, ainsi
qu'à un risque augmenté de troubles du métabolisme (Modi
et al., 2011), reste à faire la part des causes
génétiques et seulement liées à
l'obésité de la mère et à comprendre les liens de
causes à effets.
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