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La sécurité foncière au Cameroun: une analyse à  partir du département de la Mefou et Afamba


par Cédric Rodrigue Ntoual Amougou
École Nationale d'administration et de Magistrature - Administration Générale  2021
  

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Conclusion

Au demeurant, le stage dans le département de la Mefou et Afamba était très pratique. La certitude se situe au niveau du fait qu'aucun stagiaire n'est sorti de ce stage comme il y est entré. Mais, l'amélioration de certaines choses et l'ajustement de certains éléments ne seraient que bienvenue, dans le but de parfaire le stage pratique et professionnel des élèves de l'ENAM.

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RAPPORT DE STAGE

Conclusion de la première partie

Le stage dans le département de la Mefou et Afamba en général, et dans les services du préfet en particulier, nous a permis de nous imprégner des outils et de l'ouillage administratif. En effet, cette partie avait pour but de saisir le stage dans tous ses relents. Pour ce faire, nous avons jugé opportun de présenter en premier abord, le département de la Mefou et Afamba dans sa dimension historique, géographique et administrative. Ensuite, la présentation du déroulement du stage avec ses axes, ses étapes, ses périodes, nous a permis de saisir ce stage dans son aspect pratique et pédagogique. Enfin, il fut capital de pour nous, de relever certains manquements qui pourraient attenter au service public, afin d'améliorer non seulement les performances de l'agent public, mais également le stage pratique des stagiaires. Il en ressort donc que les dynamiques de stage qui meublent la formation de l'élève de l'ENAM sont très capitales. Même si ce stage ne fournit pas tout le matériau parce que ne durant que six mois, il permet néanmoins à l'apprenant de toucher du doigt les réalités auxquelles il fera face dans sa future carrière au service de l'Etat et du citoyen.

La sécurité foncière au Cameroun : une étude de cas à partir du département de la Mefou et Afamba

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DEUXIEME PARTIE :

LA SECURITE FONCIERE AU CAMEROUN : UNE ETUDE DE CAS A PARTIR DU DEPARTEMENT DE LA MEFOU ET AFAMBA

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Les problématiques de sécurité font partie des énoncés les plus prononcés aussi bien sur les scènes nationale qu'internationale. La sécurité serait, dans ce sens, une croisade internationale, le phénomène n'étant par conséquent pas en marge du mouvement de la mondialisation. Aussi variés et divers que peuvent être les énoncés sur la sécurité, il importe de confesser solennellement la variété spécifique de la dynamique prospective dudit concept. En la réalité les trajets et trajectoires d'analyse et de perception de la sécurité semblent embrasser divers domaines de la vie en général. Parle-t-on ainsi souvent, de sécurité alimentaire', de sécurité des personnes et de leurs biens2, de sécurité informatique3, de sécurité sociale4, de sécurité juridique5, de sécurité militaire6, de sécurité au travail7, de sécurité industrielle8, de sécurité des transports9, de sécurité nucléaire'0, de sécurité privée'' ; la liste n'est, sans doute, pas exhaustive. Quel que soit l'aspect ou le domaine usité en la matière, la sécurité reste et demeure la première des libertés. Elle s'envisage collectivement ou de manière individuelle soit comme objectif, soit en qualité de droit, soit en tant que valeur ou encore en tant que fonction qui vise à sécuriser. Selon les dynamiques, il semble clair que la sécurité investit déjà des domaines et aspects nouveaux et dignes d'intérêt et d'attrait, à l'instar de la terre, du foncier. La présente étude vise ainsi à saisir les logiques qui participent aux trajectoires d'une sécurité en matière foncière au Cameroun, en termes de mécanismes, d'acteurs, d'institution, et de coutumes traditionnelles en vigueur au Cameroun.

1 Depuis le Sommet Mondial de l'Alimentation réuni à Rome en 1996, la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.

2 Il s'agit ici `actions volontaires d'atteintes aux personnes, aux biens. Elles nécessitent ainsi l'application des mesures de sûreté visant à prévenir et à lutter contre ces actes délibérés.

3 Il est question de cet ensemble de moyens techniques, organisationnels, juridiques et humains nécessaires à la mise en place de moyens visant à empêcher l'utilisation non autorisée, le mauvais usage, la modification ou le détournement du système d'information.

4 Système assurant des ressources dans un certain espace financier prévu à cet effet, ainsi que l'accès aux besoins essentiels à certains citoyens.

5 Principe de droit qui a pour objectif de protéger les citoyens contre les effets secondaires négatifs du droit, en particulier les incohérences ou la complexité des lois et règlements, ou leur changement fréquents.

6 Elle peut désigner les services de renseignements, tout comme la protection de l'institution militaire contre des menées subversives.

7 Diverses disciplines et actions visant à supprimer ou limiter certains effets nuisibles du travail sur l'être humain.

8 Il s'agit de concilier les exigences de rentabilité avec les exigences de sécurité des biens et des personnes visant à réduire les risques sur divers plans.

9 Il s'agit de la lutte ou de l'élimination de l'ensemble de risques internes et externes liés au transport.

10 Ensemble des mesures relatives à la protection des matières nucléaires, de leurs installations et de leur transport contre des actes malveillants, permettant de garantir l'absence de conséquence inacceptable pour les populations et l'environnement,

11 Secteur professionnel comportant majoritairement des entreprises de prestation de service en matière de sécurité.

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Objet de l'étude

La présente étude a pour objet de saisir le foncier sous le prisme de la sécurité. En effet, l'étude des questions de sécurité en matière foncière au Cameroun s'intègre de manière générale dans les trajectoires et stratégies de développement. A ce titre, le foncier constituerait un atout implacable, car il touche tous les domaines de développement, de l'agriculture à l'industrie, en passant par la santé, le sport, les infrastructures routières ; il serait donc un concept attrape-tout. Il est donc question de lire avec les textes et au-delà, avec les institutions et les pratiques coutumières, les processus de sécurisation du foncier, c'est-à-dire ces pratiques qui confèrent en la réalité, la certification officielle de la propriété immobilière12. Toutefois, il importe ici de spécifier la nature des terres objet de sécurité, afin d'éviter toute généralisation et toute amalgame, au regard de la catégorisation des terres au Cameroun en quatre groupes à savoir, le domaine public, le domaine privé de l'Etat, le domaine national et les terres des particuliers. La sécurité foncière s'appréhendera ainsi sous l'ange des terres du domaine national.

B. Intérêt de l'étude

Les questions foncières connaissent de nombreux problèmes qui souvent, sont sources de tensions et de conflits. En la réalité, la terre attire et attise des convoitises, car le foncier occupe de nos jours, une place primordiale dans le développement politique, sociale et économique. La force sociale tire souvent sa source dans le foncier dans la mesure où, le foncier occupe près de 70% des activités. De ces points de vue, l'intérêt de l'étude se veut être stratégique.

L'étude revêt également un intérêt statistique dans la mesure où, seuls 6% des terrains au Cameroun sont immatriculés, en raison de 5,5% en zone urbaine et le reste en zone rurale. De plus, la statistique constitue un outil d'aide à la décision. En outre, l'intérêt se veut être pratique, car l'étude permet d'avoir une vue panoramique sur la gestion des sols au Cameroun, en mettant en exergue, non seulement le droit substantiel en matière foncière mais également le droit processuel en termes de procédures et même de contentieux foncier. L'intérêt se veut enfin théorique dans la perspective selon laquelle, cette recherche ouvre un pan de voile sur la théorie foncière et domaniale. Elle permet dans cette veine, une analyse des textes sur le foncier,

12 Article 1er du décret n°76-165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d'obtention du titre foncier.

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sur les procédures foncières, laquelle analyse débouche sur la recherche d'une cohérence, et sur la question de l'adaptation des textes au contexte actuel.

C. Délimitation de la recherche

La délimitation d'un travail scientifique est d'une importance capitale, car les aspects spatiaux et temporels rendent comptent des logiques de bornages d'une recherche et de son positionnement dans le temps et dans l'espace.

1. Délimitation spatiale

La question de la sécurité foncière sera, dans le cadre de cette recherche, centrée sur le département de la MEFOU ET AFAMBA. Ce dernier fait partie des 10 départements que compte la Région du centre, il a pour chef-lieu la ville de MFOU. Le département de la MEFOU ET AFAMBA abrite une population cosmopolite de 108 805 habitants pour une densité de 27 H/km2. Sa superficie s'élève à plus de 333 800 ha, soit 3 338 km2, pour 8 arrondissements13

Figure 5 Départements de la MEFOU ET AFAMBA

13 A savoir, les arrondissements de Mfou, d'Awae, de Nkolafamba, de Soa, d'Olanguina, d'Afanloum, d'Esse et d'Edzendouan.

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Le choix d'une telle aire géographie ne s'est pas opéré ex nihilo. En la vérité, le département de la MEFOU ET AFAMBA connait une réelle pression foncière due à sa proximité d'avec la capitale politique du Cameroun. Cet attrait prononcé pour la terre a ainsi poussé le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières à prendre une décision relative à la suspension des immatriculations dans certains localités ou arrondissements du département. Aussi, le foncier couvre plus de la moitié du contentieux dans les juridictions du département. De plus, la MEFOU et AFAMBA constitue le département qui nous a permis pendant six mois de mettre en évidence de manière pratique les connaissances théoriques acquises, dans le cadre d'un stage professionnel et pratique.

2. Délimitation temporelle

La question foncière au Cameroun a connu des évolutions et parfois des trajectoires erratiques. Cependant, la balise temporelle de la révolution normative en la matière se situe fournit des éléments de temporalisation. Cependant, loin de nous l'intention d'étudier et d'analyser la sécurité foncière de la réforme de 1974, mais de l'appréhender de manière singulière dans le département de la Mefou et Afamba, pour une période comprise entre 2019 et 2021.

3. Délimitation matérielle

L'ancrage disciplinaire de ce travail de recherche est celui de la sociologie du droit, et celui de la sociologie de l'action publique.

La sociologie du droit est une branche de la sociologie qui étudie les phénomènes juridiques, en prêtant attention aux pratiques effectives des acteurs du champ juridique, et non simplement aux textes règlementaires. Cette discipline entretient des rapports complexes avec le droit d'une part et la science du droit d'autre part. La sociologie du droit permet ainsi de nouer des relations étroites entre la sociologie et le droit, en leur qualité de sciences humaines et sociales14. En la réalité, l'objet d'étude de l'un est une partie de l'autre et que certains auteurs paraissent ne pas appartenir ou avoir appartenu à une discipline plus qu'à l'autre15. Le droit est

14 L.M Friedman, « La sociologie du droit est-elle vraiment une science ? », Dr et société, 1986, p. 114. Il n'est donc pas possible de retenir que, avant 1940, on ne peut discerner chez les spécialistes des sciences sociales un intérêt spécifique pour l'étude du droit puisqu'il existait depuis longtemps des juristes intéressés par le droit. De même, il n'est pas possible d'opposer les juristes d'une part et les spécialistes des sciences sociales d'autre part.

15 F. Audrien, B. Karsenti, « Emmanuel Lévy (1871-1944) : juriste, socialiste et sociologue », Dr et société, 2004, p. 75.

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une partie des phénomènes sociaux, de telle sorte que les juristes ont pour objet d'étude une partie de celui des sociologues. Raymond Saleilles retenait que le droit et l'histoire seraient les deux branches de la sociologie16. Peut-être la liste est-elle très incomplète, mais il est vrai que la sociologie est plus grande que la science juridique qui, si elle n'est pas une sous-discipline au sein de la sociologie, étudie un objet qui fait partie de celui étudié par les sociologues. Dans le même sens, Gény faisait de la science juridique une branche de la sociologie appliquée17. Par la suite, il est erroné d'opposer sphère juridique et sphère sociale18 , la sphère juridique étant une partie de la sphère sociale.

La situation de la sociologie du droit n'a pu qu'être encore plus précaire et, aujourd'hui toujours, elle ne paraît pas véritablement institutionnalisée19, de telle sorte que sa place dans le champ des savoirs ne manque pas de poser question et qu'il semble excessif de parler, à son égard, de « succès »20. Par exemple, on fait parfois de la théorie réaliste de l'interprétation le fondement de toute sociologie du droit21, alors que, si les réalistes américains recourent abondamment à des considérations sociologiques lorsqu'il s'agit de comprendre les choix des juges22, théorie réaliste du droit et sociologie du droit n'ont ni la même ambition ni les mêmes outils ; et un sociologue comme Gurvitch était sans doute plus proche du jus naturalisme que du réalisme23. En 1940, ce dernier regrettait que la sociologie du droit « ne possède pas encore

16 R. Saleilles, « De la personnalité juridique - Histoire et théories », La mémoire du droit, 2003 (cité par J.-L. Halpérin, « Saleilles Raymond », in O. CAYLA, J.-L. HALPÉRIN, dir., Dictionnaire des grandes oeuvres juridiques, Dalloz, 2008, p. 509).

17 F. Gény, Méthode d'interprétation et sources en droit privé positif, tome II, LGDJ, 1919, p. 221.

18 P. Lascoumes, É. Serverin, « Théories et pratiques de l'effectivité du droit », Dr. et société 1986, p. 128.

19 Cf., bien que ces études soient maintenant datées, A.-J. ARNAUD, « Une enquête sur l'état actuel de la sociologie juridique », RTD civ. 1976, p. 492 s. ; F. TERRÉ, « Un bilan de la sociologie juridique », JCP 1966, I, n° 2015. Bien évidemment, cela se discute et on peut soutenir que la sociologie juridique se serait vue institutionnalisée « durant la période 1940-1980 » (J.-G. BELLEY, « L'État et la régulation juridique des sociétés globales - Pour une problématique du pluralisme juridique », Sociologie et sociétés 1986, n° 18, p. 18). Tout dépend des critères de l'institutionnalisation retenus. Par rapport à la science juridique, à la sociologie et à beaucoup de matières désormais parfaitement installées dans le paysage disciplinaire français, il semble que la sociologie du droit, pour l'heure, ne soit guère institutionnalisée. Peut-être est-elle « semi-institutionnalisée » ou « en voie d'institutionnalisation ». Le même auteur qui évoque l'institutionnalisation aboutie de la sociologie du droit ajoute d'ailleurs que celle-ci reste marquée par des « problèmes d'identité » (ibid.). Un autre qualifie la sociologie du droit de « jeune branche des sciences sociales » (Th. RAISER, « Les relations entre la sociologie du droit et les sciences juridiques », Dr. et société 1989, p. 131).

20 C. Marcel, « Georges Gurvitch : les raisons d'un succès », Cahiers internationaux de sociologie 2001, n° 110, p. 97.

21M. TROPER, Pour une théorie juridique de l'État, Puf, coll. Leviathan, 1994, p. 99.

22 Par exemple, R. B. M. Cotterrell, The Sociology of Law - An Introduction, 2e éd., Butterworth's (Londres), 1992; R. Tomasic, The Sociology of Law, Sage Publications (Londres), 1985.

23 Par exemple, le sociologue soutenait qu'un fait peut être « normatif » à condition d'être « pénétré de valeurs juridiques et morales » (G. GURVITCH, Le temps présent et l'idée du droit social, Vrin, 1932,

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de cadres nettement fixés »24 ; la conjoncture actuelle ne paraît guère différente25, malgré les efforts entrepris en son temps par cet auteur. De toute évidence, la sociologie du droit imbrique à la fois les pratiques sociales et les normes juridiques qui, en la vérité, n'en constituent que de simples fruits, c'est-à-dire que la norme juridique est fille de la pratique sociale. Cette discipline nous permettra d'appréhender les mécanismes de régulation étatique du foncier ainsi que le rôle des acteurs institutionnels dans le processus de sécurisation de la terre.

La sociologie de l'action publique est une discipline qui décrit l'action publique dans sa dimension collective surtout dans un contexte de gouvernance multi-acteurs et multiniveaux. Cette discipline s'est dotée d'outils d'analyse spécifiques pour rendre compte des différentes séquences de l'action publique et identifier les facteurs et mécanismes qui structurent son développement26. La sociologie de l'action publique permet ainsi de saisir les rôles des acteurs dans le processus d'institutionnalisation de l'action publique.

En effet, les rôles forment une autre dimension du processus d'institutionnalisation de l'action publique, et des processus par lesquels l'action publique participe à l'institutionnalisation du social. Ils constituent également une entrée permettant d'articuler approche socio-historique et analyse du cours des pratiques, en offrant un bon moyen de saisir la dialectique entre histoire faite chose et histoire faite corps27 . La sociologie de l'action publique permettra ainsi, de saisir la dynamique des rôles des acteurs dans le processus de sécurisation des terres au Cameroun.

D. Cadre conceptuel

L'étayage des concepts dans un travail de recherche se veut nécessaire, dans la mesure où l'appréhension notionnelle des différents mots prête souvent à équivoque. De ce point de

p. 129). Mais Carbonnier, à la vue des écrits de Gurvitch, de commenter : « La sociologie juridique était mise en péril de philosophie du droit. [...] Le fait est que, s'il fallait une sociologie du droit qui fût une vraie science, elle aurait bien dû se montrer plus matérialiste, plus résolument agnostique en faits d'essences » (J. CARBONNIER, Sociologie juridique, Puf, coll. Quadrige, 1994). Cf., également, D. TOURET, Introduction à la sociologie et à la philosophie du droit : la bio-logique du droit, Litec, 1995.

24 G. Gurvitch, Éléments de sociologie juridique, Aubier, 1940, p. 1. L'auteur soulignait que les différents représentants de cette discipline naissante « ne sont pas d'accord sur son objet même, ni sur les problèmes qu'il s'agit de résoudre, ni sur ses rapports avec les autres disciplines étudiant le droit » (ibid.).

25 Par exemple, É. Millard, Théorie générale du droit, Dalloz, coll. Connaissance du droit, 2006, p. 54.

26 Charlotte Halpern et Brigitte Fouiland, « Sociologie de l'action publique, Collections Sciencespo, 2014.

27 Pierre Bourdieu, Le mort saisit le vif. Les relations entre l'histoire réifiéé et l'histoire incorporée, Actes de la recherche en sciences sociales, 32-33, p. 3-14.

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vue, deux expressions ou concepts, méritent d'être définis dans la perspective de la saisie des logiques de mobilisations desdits concepts dans ce travail de recherche.

? La sécurité

De manière étymologique, le concept de sécurité vient du latin securitas, qui signifiait alors une exemption ou une absence de soucis, une tranquillité d'esprit. Le dictionnaire Larousse définit la sécurité comme étant la situation de quelqu'un de quelque chose qui n'est exposé à aucun danger, à aucun risque, qui se sent à l'abri du danger, qui est assuré. Dans les arènes militaires, la sécurité est souvent rapprochée à la notion de défense. Mais d'emblée, la différence se fait ressentir lorsqu'on saisit la défense comme une action déclenchée pour parer une menace, et la sécurité comme le sentiment d'un état dans lequel se trouve le sujet. De ce point de vue, la sécurité comporte un aspect psychologique.

La notion de sécurité est omniprésente dans les préoccupations quotidiennes. On évoque le besoin de sécurité, le désir de sécurité. Mais en même temps, la notion de sécurité parait si évidente que l'on se donne très peu la peine de s'interroger sur elle. Or comme le dit Arthur Koestler, les choses les plus évidentes sont celles qui méritent le plus d'être examinées. Ainsi, dans sa contribution au critical security studies, Silon Dalby reprend la formule employée par Barry Buzan pour caractériser le concept de sécurité comme un essentially contested concept28, c'est dire que ce concept revêt plusieurs significations. La question de la signification de la sécurité est de nouveau posée depuis l'effort d'élargissement et d'approfondissement de l'agenda des études de sécurité. Pour certains auteurs, analyser le sens de la sécurité revient à la définir, c'est-à-dire à lui donner une signification condensée dans un énoncé. Pour d'autres par contre, à l'instar d'Ole Waever, il faut plutôt la conceptualiser, lui donner un contenu spécifique plus large et plus complexe. Mais la réalité est que, ces deux manières de donner du contenu à la sécurité s'emblent s'imbriquer. De ces conceptions, la sécurité serait alors non seulement un état d'esprit, mais également une quiétude d'esprit, c'est-à-dire cette assurance de pouvoir librement recourir aux mécanismes de sécurisation et de disposer intégralement de son droit de propriété.

28 Simon Dalby, « Constesting an essential concept: Reading the dilemmas in contemporary security discourse », in critical security studies, p. 6.

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? Le foncier

Le terme foncier est issu de l'ancien français fonds, relatif à un fonds de terre. Au sens premier, le mot désigne ce qui est relatif à un fonds de terre, à son exploitation, à son imposition, d'où les notions de propriétaire, de propriété ou de taxe en la matière. Dans le langage de la promotion immobilière, le foncier désigne généralement le terrain qui sert de support à une construction immobilière. Il reste que, le foncier, dans l'usage courant, désigne un bien relatif à la propriété non-bâtie mais aussi à la propriété bâtie.

Le foncier peut être défini comme l'ensemble des rapports humains ou sociaux à la terre. Dans la perspective de l'anthropologie, le foncier est l'ensemble particulier des rapports sociaux ayant pour support la terre ou l'espace territorial. Ces rapports sociaux sont principalement dominés par des facteurs économiques, juridiques, puis par les techniques d'aménagement pouvant matérialiser et caractériser ces rapports en ayant des régimes distincts. Mais plus substantiellement, c'est le politique qui influe sur la manière de poser et de traiter la politique foncière29

Toutefois, avec la variation des contextes, la législation et la loi du marché, le sol acquiert une certaine valeur ou en perd, ce qui génère ou entretient un véritable marché foncier. Mais toutes ces dimensions ne renseignent qu'approximativement, sur ce qu'est le foncier, au point où, il existe tout un régime en la matière30. En la réalité, le foncier renvoie aux parcelles, c'est-à-dire à l'ensemble des terres dont l'Etat est gardien31. Mais la préoccupation demeure sur la question de savoir de quelles terres s'agit-il, lorsqu'il est consacré une division catégorielle desdites terres ? Dans le cadre de ce travail de recherche, l'accent sera mis sur les terres du domaine national. En effet, les dépendances du domaine national sont divisées en deux catégories, qui recouvrent les terrains dits d'habitation32, et les terrains libres de toute occupation effective. De manière sommaire il est question des terres du domaine national de première catégorie, c'est-à-dire l'ensemble des terres mis en valeur avant le 5 août 1974, et les terres du domaine national de deuxième catégorie.

29 M. Soro et J.P Colin, « Marchandisation, individualisation et gestion intrafamiliale des droits sur la terre en basse Côte d'Ivoire », Economie rurale, 2008.

30 En l'occurrence au Cameroun, avec l'ordonnance n°74-1 du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier.

31 Article 1er de l'ordonnance n°74-1 du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier.

32 C'est-à-dire les terres de culture, de plantation, de pâturage et de parcours, dont l'occupation se traduit par une emprise évidente de l'homme sur la terre et une mise en valeur probante.

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E. Construction de la problématique 1. L'état de la question

L'Afrique dispose de tout ce qu'il faut pour faire face à ses problèmes, c'est-à-dire, des terres arables non cultivées d'environ 60%, du sous-sol très riche, ce qui devrait normalement favoriser son développement. La tendance dans les pays en voie de développement semble être commune, du point de vue selon lequel, la terre constituerait une source majeure et importante de richesse. En effet, la terre représente dans la plupart des pays, un des facteurs politiques et économiques les plus importants pour la planification et les gestions des terroirs, car les modes d'accès et les conditions d'occupation connaissent constamment des mutations. Dans les pays sous-développés, la terre constitue la principale source des différentes activités de revenus des populations. La terre sert non seulement de soubassement à toutes les activités humaines, mais aussi de lien entre les vivants et les morts. Dans toutes les cultures, le rapport de l'homme à la terre revêt donc une importance capitale. Mais le développement de l'économie du marché a donné à la terre une valeur marchande qui s'est d'abord imposée dans les sociétés européennes, puis progressivement dans les pays africains, d'abord par le biais de la traite puis de la colonisation.

Ainsi, l'attribution de la terre, son utilisation, sa transaction, sa taxation sont devenues des enjeux importants. C'est la raison pour laquelle la terre constitue un bien souvent à l'origine des conflits entre différents ayant droits sur un même espace. La tendance qui semble se généraliser, est celle d'une insécurité foncière galopante, du fait des transactions illicites, des vices et de l'ignorance des procédures, du dol dans les transactions. Ainsi la sécurité foncière semble rester et demeurer une réelle bastille à prendre par les populations.

Toutefois, il est à noter la résurgence des antagonismes fonciers longtemps cachés par un système politique et administratif dans les années postindépendances véhiculés par l'idéologie de l'unité nationale. La crise qui en découle parfois en milieu urbain et très souvent en milieu rural est marquée par la saturation foncière qui conduit à réinterpréter le processus de négociation des droits fonciers et de l'accès à la terre entre les allogènes et les autochtones33.

33 A. Babo, « Conflits fonciers, ethnicité politique et guerre en Côte d'Ivoire », in Racisme : entre exclusion sociale et peur identitaire, ALTERNATIVES SUD, Vol 17, 2010, p. 95.

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Cette perspective est parfaitement illustrée par Djiré34 lorsqu'il estime que l'effondrement ou la crise de l'Etat providence35 a entrainé la valorisation de la terre comme source de richesses. Cette situation entraine ainsi la hausse de la demande ou des convoitises foncières, les tensions intrafamiliales, l'érection des micro-bureaucraties36.

De manière générale, la dépréciation des cours de certaines marchandises, conjuguée au chômage grandissant des jeunes et à la pauvreté, ont tendance à affaiblir le gouvernement, qui abandonne l'élément essentiel de son ancrage social37. Colin38 souligne par ailleurs, une mutation au niveau des transactions foncières qui sont passées du don symbolique à des débours monétaires. Ainsi, la terre-esprit à caractère non marchand fait dore et déjà, l'objet de transactions monétaires. De telles situations sont de nature à promouvoir la braderie des terres, aux financiers galopants, capables de se procurer au grand-dam des populations, des dizaines d'hectares de parcelles de terres, parfois à des prix dérisoires. Au regard de ces points de vue, la position qui est la nôtre permet de saisir la sécurité foncière sous le prisme d'une dynamique institutionnelle, c'est-à-dire, la saisie du rôle des acteurs dans le processus de sécurisation des terres.

2. Formulation de la problématique

La sécurité foncière semble être une problématique actuelle, au regard de la pression foncière qui s'exerce dans le département de la MEFOU ET AFAMBA. Les litiges et contentieux fonciers y sont vulgarisés, les populations bradant les terrains, et les oppositions se faisant légions. Cependant, les titres fonciers voient le jour sur un volume assourdissant, soit plus de 300 par an39, preuve du souci de sécurisation des terres dans ce département. Ainsi,

34 M. Djiré, Réformes légales et dynamiques foncière - Quelques études de cas sur les droits d'accès à la terre et la gestion ressources naturelles dans les communes de Sanankoroba et Dialakoroba, Rapport de recherche CLAIMS, Bamako, 2004.

35 William Zartma, L'effondrement de l'Etat. Désintégration et restauration du pouvoir légitime, Nouveaux Horizons, 1997, 313 pages.

36 M. Djiré, op.cit., p. 38.

37 Lire sur l'ensemble de la question des travaux de J.P Chauveau, « Question foncière et construction nationale en Côte d'Ivoire. Les enjeux silencieux d'un coup d'Etat », Politique Africaine n°78, 2000, p. 74-125. Ou davantage, J.P Chauveau, « Problèmes fonciers dans les régions Gagnoa et de Daloa », mission d'études des groupements immigrés en Côte d'Ivoire, Paris, ORSOM, 2000. J.P Chauveau, « La réforme foncière de 1998 EN Côte d'Ivoire à la lumière des dispositifs de sécurisation des droits coutumiers », Montpellier, l'UMR MOISA, 2006.

38 J.P Colin, Droits fonciers et dimension intrafamiliale de la gestion foncière, Note méthodologique pour une ethnographie économique de l'accès à la terre en Afrique. Document de travail n°8 IRD/REFO, 2004.

39 Entretien avec le conservateur foncier de la Mefou et Afamba le 19 mai 2021.

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l'aménagement institutionnel en la matière, permet-il une sécurité foncière dans le département de la MEFOU ET AFAMBA ? Mieux, comment les acteurs de la chaine foncière participent - ils au processus de sécurisation des terres dans le département de la MEFOU ET AFAMBA ? Sinon, quel rôle joue chaque dans ce processus ?

3. Hypothèses de recherche

a. Hypothèse principale

Malgré un aménagement institutionnel substantiel, la sécurité foncière reste et demeure une bastille à prendre par les populations du département de la Mefou et Afamba.

b. Hypothèses secondaires

? l'indigence économique des populations et la méconnaissance des procédures constituent des cimetières où vont s'enterrer la dynamique de sécurité foncière dans le département de la Mefou et Afamba

? les oppositions et conflits familiaux restent et demeurent des pierres d'achoppement à la sécurité foncière dans le département de la Mefou et Afamba.

F. Méthodologie de la recherche

1. Le cadre d'analyse

a. Le néo institutionnalisme sociologique

Le néo-institutionnalisme est un courant qui s'inscrit dans la trajectoire de développement de la science politique américaine et est légèrement moins connu dans les réseaux francophones. C'est un courant né de la critique et de la crise du vieil institutionnalisme qui se caractérisait par un légalisme et un formalisme importants, et par sa nature descriptive et a-théorique40. Le néo-institutionnalisme a été développé par des auteurs tels que March et Olson. Cette approche postule de l'influence des institutions sur les phénomènes sociopolitiques, qui s'articulent autour de deux questionnements, voire problématiques. La première concerne l'influence des institutions sur l'action, et pousse à l'exploration de l'impact qu'ont les institutions sur les manières et les logiques d'actions des acteurs, leurs préférences, leurs identités, leurs stratégies et même leur nature. La seconde préoccupation est celle du

40 Peter Hall et Rosemary Taylor, « La science politique et les trois néo-institutionnalismes », Revue Française de Science Politique 47e année n°3-4, 1997, Pp. 469-496.

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développement institutionnel qui consiste à s'interroger sur les origines et le caractère des institutions tout en examinant comment leur production et leur reproduction s'inscrivent dans un processus où l'univers institutionnel existant conditionne la possibilité et la trajectoire du changement institutionnel. Il permet ainsi de structurer le politique en conférant aux institutions une importance théorique.

Le néo-institutionnalisme se subdivise en trois branches : le néo-institutionnalisme historique qui insiste sur la dimension contingente du poids des institutions sur l'action, le néo-institutionnalisme du choix rationnel qui se concentre sur l'importance stratégique41 des institutions et le néo-institutionnalisme sociologique qui postule que, la création de nouvelles institutions se fait dans une logique de compatibilité avec celles qui existent déjà.

Dans le cadre de ce travail de recherche, nous mobiliserons le néo-institutionnalisme sociologique, car il permet de lier la société aux institutions par le sens que celles-ci acquièrent et diffusent. Il met donc l'accent sur l'aspect cognitif des institutions et non sur l'effet contingent ou sur leur dimension stratégique. Etant donné que les institutions existent parce qu'elles remplissent un besoin social, cette approche nous permettra de montrer que la sécurité foncière dans le département de la Mefou et Afamba est non seulement une question de conflits, mais également et davantage une problématique en soi.

En d'autres termes, la sécurité foncière serait une arène pour les forces sociales en confrontation, en même temps qu'elle est des procédures, des collections standards et des structures qui définissent et défendent des valeurs, normes, intérêts et des identités. Cette sécurité foncière serait donc une institution à part entière et donc au sens de March et Olson, des règles de comportement, des normes, des rôles, des aménagements physiques, des bâtiments et des archives, de ce fait, il est un type de comportement relativement durable (Roger Smith) car comme le dit si bien Jean Monnet, rien n'est possible sans les hommes et rien n'est durable sans les institutions. Au regard de toutes ces considérations, nous pensons donc que l'analyse institutionnelle42 sociologique est appropriée pour réaliser notre travail de recherche.

41 L. Zucker, « The role of institutionalization in cultural persistence », in W.W. Powell et P. DiMaggio (eds), The new institutional in organization analysis, Pp. 83-107.

42 Lire dans cette direction, R. Laurau, L'analyse institutionnelle, Paris, 1970.

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b. La dogmatique juridique

La dogmatique juridique est le domaine de la science du droit consacré à l'interprétation et à la systématisation des normes juridiques. Elle peut également être définie comme l'étude savante et raisonnée du droit positif dans la perspective de l'adoption d'une solution souhaitable. S'inspirant de la dogmatique théologique traitant des dogmes religieux, la dogmatique juridique permet de désigner l'étude objective des normes juridiques sans distinction de leur. Dans le cadre de ce travail de recherche, la dogmatique juridique sera mobilisée pour saisir le droit substantiel en matière foncière au Cameroun, c'est-à-dire l'ensemble des textes, lois, décrets, ordonnances qui ont trait au foncier, et qui participent à l'institutionnalisation d'une sécurité foncière au Cameroun en général, et dans la Mefou et Afamba en particulier.

2. La collecte des données

La collecte des données s'est opérée suivant deux logiques d'observation, qui recouvrent l'observation indirecte et l'observation directe.

L'observation indirecte ou documentaire nous a permis d'entrer en possession des données de secondes mains de par l'utilisation et la mobilisation des documents relatifs au foncier à l'instar du régime foncier et domanial du Cameroun, des arrêtés ministériels, préfectoraux, des archives, des coupures de presse, des procès-verbaux.

L'entretien semi directif sera mobilisé ici dans le but d'obtenir des données de première main par l'interview des personnes ressources à l'instar des chefs traditionnels, des sous-préfets, des chefs services départementaux du cadastre, des domaines et éventuellement des requérants.

3. Répartition de l'échantillon

L'échantillon est la partie de l'univers qui sera effectivement étudiée et permettra par extrapolation de connaitre les caractéristiques de la totalité de l'univers43. La réalisation de l'échantillon peut s'effectuer soit par sondage probabiliste, soit par la technique de quota. Dans le cadre de cette recherche, la technique de quota a été retenue. Ainsi, suivant cette technique, l'échantillon se répartie de la manière suivante.

43 Jean Louis Loubet Del Bayle, Introduction aux méthodes des sciences sociales, Toulouse, Privat, 1978, p. 48.

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? Autorité administratives : sous-préfets de Nkolafamhba et de Soa

? Délégué départemental du MINDCAF

? Chefs services départementaux : Cadastre et affaires foncières

? Le conservateur foncier

? 15 Requérants, dont 9 en immatriculation directe, et 6 en concession provisoire.

G. Articulation du plan

Au Cameroun, le foncier prise beaucoup de convoitise. L'érection du phénomène des financiers favorise la braderie des terres parfois non immatriculés. Malgré le fait que les politiques institutionnelles (chapitre I) en termes de d'acteurs et de leur rôle (section I), ainsi que de procédure de sécurisation (section II), soient consacrées, la sécurité foncière dans le département de la Mefou et Afamba reste plombée (chapitre II) non seulement par l'indigence économique des populations (section I) mais également par l'abondance des conflits familiaux et des oppositions (section II).

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo