B- Les méthodes additives à la
méthode juridique
Les méthodes accessoires sont nombreuses. Parmi elles
figurent les méthodes politique, économique, sociologique,
historique et comparative. Dans notre analyse, nous ferons appel à
seulement deux d'entre elle : la méthode historique (1) et la
méthode comparative (2).
1- La méthode historique
La méthode historique, comme son nom l'indique est
généralement appliquée dans les travaux des chercheurs en
histoire. L'histoire emploie plusieurs méthodes au nombre desquelles
figure les chroniques (histoires), comptes rendus historiographiques
retraçant chronologiquement certains événements de
l'histoire d'une nation, d'une lignée de souverains ou d'une
institution, et qui sont généralement rédigées par
des personnages contemporains des faits qu'ils évoquent.
Selon une affirmation du Professeur Louis-Paul Ngongo, dans
l'avant-propos de son ouvrage intitulé, Histoire des
institutions et des faits sociaux du Cameroun, on doit être
« soucieux de comprendre le Cameroun d'aujourd'hui à
partir du Cameroun d'hier »56. Lorsqu'est
situé le sujet de recherche dans cette même logique, on admet
qu'il faut également comprendre qu'à travers la méthode
historique, nous verrons l'évolution dans le temps des obligations du
fonctionnaire. Cela mettra en évidence les grands changements qui ont
été effectués dans ce domaine si tant il y'en a eus. Pour
accomplir de manière plus satisfaisante notre étude sur les
obligations du fonctionnaire en droit de la fonction publique camerounais, on
ne saurait se passer de la méthode comparative.
2- La méthode comparative
La méthode comparative apparait à
première vue comme une méthode de confrontation des
différents droits. Elle permettrait aux Etats africains d'enrichir leurs
droits chaque fois qu'une formule de droit étranger apparait meilleure
et adaptée aux valeurs de la société ou de l'Etat qui
décide de puiser dans le droit étranger. La preuve est souvent
reprise des solutions des juridictions françaises57 par les
juges africains.
La comparaison peut également mettre en évidence
les originalités de certains droits par rapport à d'autres ;
à titre d'exemple, le droit administratif français est
fondamentalement jurisprudentiel tandis que le droit administratif camerounais
est à majorité textuel. A propos ces
56Ngongo (L-P), Histoire des institutions et des faits
sociaux du Cameroun, Paris, Berger-Levrault, Tome 1, 1987, P 1, cité par
Guesselé Isseme (L.P) in, Thèse de doctorat : L'apport de la
cours suprême au droit administratif camerounais
57 La reprise des solutions de la Cour de cassation et
du Conseil d'Etat en Afrique noire francophone.
Mémoire présenté et soutenu par AMBI
PHILIPPE ROMEO Page 21
Les obligations du fonctionnaire en droit de la fonction
publique camerounais
traits d'originalité, Il faut dire qu'au fur et
« à mesure que les principes juridiques évoluent
et s'étalonnent de par le monde, les États jaloux de leurs
prérogatives prennent quelques distances. Le « droit » semble
alors un bon moyen de marquer son territoire, d'offrir une résistance
à un éventuel agresseur ou prétendant au trône et,
en dernière analyse, de conserver ses particularismes
»58.C'est ainsi qu'il est possible qu'on retrouve
des divergences dans lesobligations entre fonctionnaires camerounais et
français ou même entre fonctionnaires camerounais, gabonais,
sénégalais et malien.
La comparaison ne se limite pas à une confrontation
entre droits de différents pays. Elle peut également
s'opérer entre droit public et droit privé. On pourrait
confronter par exemples les obligations du fonctionnaire avec celles du
travailleur et voir s'il existe, au-delà de la différence de
leurs traitements, une différence dans leurs obligations ; si oui,
quelles sont ces différences. En cela se résume l'importance de
la méthode comparative dans notre étude sur les obligations du
fonctionnaire en droit de la fonction publique camerounais.
De par cette démarche, à la question de savoir
quelles sont les obligations du fonctionnaire en droit de la fonction publique
camerounais, il sera apporté comme réponse dans une
première partie:
-Les obligations de solidarité au corps ;
Puis dans une seconde partie :
-Les obligations de responsabilité du service.
58Seroussi (R), Introduction au droit comparé,
Paris, Dunod, 2e éd., 2003, p.1-2, cité par Guesselé
Isseme (L.P) Ibid.
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