4. INTERPRETATION DES RESULTATS
L'interprétation des résultats étant la
plus importante des phases d'une étude, elle consiste à offrir
une image d'un travail scientifique par différents résultats
présentés dans les tableaux. Partant de la première
question de notre problématique, nos enquêtes ont prouvé
que le PNKB pour la vente de ses produits touristiques, il utilise la politique
touristique Yield management ou la politique de prix différenciés
qui consiste à la fixation de prix différents selon les
différentes catégories de clients, malgré l'utilisation de
cette politique le PNKB comme destination touristique a toujours une moyenne
fréquentation touristique par rapport aux années passées
d'où une basse saison touristique caractérisée par une
sous-utilisation des équipements touristiques et une pléthore de
la main d'oeuvre.
En effet, on n'aura pas tort de dire que la cause majeure de
cette moyenne fréquentation touristique au PNKB est
l'insécurité car le développement touristique d'une
destination dépend de la stabilité politique du pays. A la
lumière des événements qui se succèdent depuis 5
ans, il est impossible d'évaluer l'impact type de
l'insécurité sur l'activité touristique, à la fois
sur la destination visée. Les conséquences de
l'insécurité contre le secteur touristique sont extrêmement
préjudiciables à toute filière. Immédiatement
après une guerre on peut observer une diminution de l'activité
touristique dans le pays qui a été touché, dans la
région à laquelle il appartient. Si l'insécurité a
un impact instantané sur le tourisme, il est néanmoins difficile
de stopper la croissance internationale du secteur. Le tourisme est tellement
vaste et diversifié qu'un événement majeur ne suffit pas
à empêcher une croissance de voyage. Par ailleurs le désir
de vacance et d'évasion est tellement fort dans nos
sociétés modernes qu'il s'avère très improbable que
les gens cessent de voyager. A la lueur des observations des marchés en
crise, nous pouvons constater qu'une fois l'événement
perturbateur terminé, le marché touristique se ressaisie assez
rapidement tel est le cas du Rwanda.
Pour Eric DECENE (2006 :85), « le
développement du tourisme repose largement sur la capacité des
autorités gouvernementales à assurer la sécurité
publique et la stabilité politique ». Quant à
l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), pour le renforcement de la
sécurité et de la protection du tourisme, a créé un
service international au début des années 1990. L'objet de ce
Réseau Sécurité et Protection du Tourisme (SPT) est la
protection de la vie, de la santé et de l'intégrité
psychologique et économique des voyageurs, des travailleurs du secteur
et des personnes composant les communautés d'accueil. D'où au
PNKB en collaboration avec l'Etat de concevoir de stratégies efficaces
des services de sécurité pour protéger ses produits
touristiques phares et se faire connaître comme une destination
touristique par excellence « un paradis
sécurisé ». Les touristes se rendent souvent au
PNKB dans le cadre de l'écotourisme qui est une forme touristique qui
éduque le voyageur sur l'importance de la conservation et fournit des
revenus directs pour la conservation des zones naturelles et la gestion des
aires protégées.
Ensuite,depuis plus de deux décennies, les subsides du
Gouvernement au titre d'investissement et de fonctionnement en faveur de l'ICCN
n'existent plus. Les rémunérations, au demeurant modeste,
constituent la seule intervention dont l'ICCN bénéficie de la
part de l'Etat congolais. Par ailleurs, les ressources propres de l'ICCN sont
largement insuffisantes pour soutenir le fonctionnement et la
réhabilitation du vaste réseau d'aires protégées de
la RDC. Il s'en suit que seules la Direction Générale de l'ICCN
et quelques Aires Protégéessont de ce fait très
dépendants de l'appui extérieur pour leur fonctionnement et
investissement tandis que le reste des Aires Protégées demeure
sans appui. Cette conjoncture économique difficile n'a pas permis au
Gouvernement congolais d'assumer ses responsabilités en matière
de conservation de la nature ni à l'ICCN de générer des
ressources propres pour accomplir sa mission. Les recettes touristiques au PNKB
sont partagées entre la Direction Générale de l'ICCN, le
PNKB et la communauté locale en termes de pourcentage respectivement
50%, 40% et 10%.
Au demeurant de ce qui précède, nous pouvons
dire que la source principaledu budget alloué au tourisme au PNKB comme
deuxième question de notre problématique, nos résultats
nous ont prouvé que la grande partie de celui-ci provient de la vente de
permis de visite aux gorilles bien que l'apport des partenaires
étrangers joue aussi un rôle important dans le
développement du tourisme au PNKB.
S'agissant de la troisième question de notre
problématique portant sur l'impact de la gestion du tourisme au PNKB,
nos résultats d'enquête prouvent qu'elle a pour impact principal
le développement touristique. Ce qui ne nous permet pas de
déconsidérer les autres données du tableau No
14 qui peuvent être des impacts secondaires de cette gestion. Le
développement touristique doit être guidé par une politique
soigneusement planifié, une politique bâtie non plus seulement sur
le calcul économique, de perte et profit mais aussi surtout sur les
idéaux et principes de bien-être et du bonheur de l'homme. Le
développement touristique doit être basé à la fois
à la durabilité économique celle qui permet une
exploitation rationnelle de ressources, une maximisation des avantages
économiques ainsi que leurs jouissances aussi bien par les
générations présentes que celles à venir ; la
durabilité écologique celle qui garantit un développement
touristique compatible avec le maintien des écosystèmes
essentiels et la durabilité socioculturelle est celle qui garantit la
protection, la sauvegarde, voire la promotion de l'identité et des
valeurs socioculturelles de peuples que le tourisme met en contact ; un
développement qui s'opère par un long processus dynamique de
valorisation des ressources touristiques. Un développement qui place
l'homme au départ, au centre et à l'arrivés de l'action.
Selon l'Union Mondial pour la Conservation de la Nature
(UMCN), « le développement durable du tourisme est un
processus qui se déroule sans dégrader ni épuiser les
ressources qui lui permettent de se réaliser ». Ce
processus consiste à préserver les ressources touristiques
(naturelles, historiques, culturelles et environnementales) sur lesquelles le
tourisme se fonde pour en tirer profit non seulement dans le présent
mais également à long terme. Le développement touristique
vise : l'évaluation du niveau de vie de la population au travers
les avantages économiques du tourisme, le développement des
infrastructures et des facilités récréatives profitables
aussi bien aux touristes qu'aux résidents, optimisation de la
satisfaction du visiteur, ...Quant à la Division du Tourisme qui est un
organe de l'Etat qui a pour rôle de promouvoir l'industrie touristique,
nos recherches ont affirmé que cette dernière ne s'implique pas
dans le développement du tourisme au PNKB. Malgré la non
implication de la DIVITOUR, nos enquêtées ont affirmé qu'il
y a une bonne collaboration entre l'Etat et le PNKB car tout financement avant
d'atteindre le PNKB doit être avalisé par le Gouvernement de la
République à travers le Ministère du Tourisme.
Enfin, en termes de recettes touristiques enregistrées
par le PNKB de 2012 à 2016, nous remarquons de mouvements qui sont dus
aux différentes saisons touristiques si bien qu'on peut parler de la
basse saison touristique caractérisée par une faible
fréquentation touristiquepour les années 2013, 2015, 2016 car la
recettes enregistrée annuellement est en-dessous de la recette
touristique moyenne de toute cette période de 5 ans qui est de
144 970$USD, aussi bien que de la haute saison touristique
caractérisée par une arrivée massive de touristes car la
recette touristique enregistrée annuellement est au-dessus de la moyenne
de toute cette période pour les années 2012 et 2014, si
lebraconnage aggravé par la présence de bandes armées dans
et autour du Parcest le principal aspect négatif lié à la
destruction et à la dégradation du milieu écologique et
celles de ressources touristiques comme l'ont affirmé presque tous nos
enquêtés à l'exception de cinq, sa cause majeure est que
toutes les recettes générées par le tourisme ne
contribuent pas au premier plan à la réduction de la
pauvreté de la communauté locale.
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