5. LE TOURISME AU PNKB ET LA COMMUNAUTE LOCALE
Dans le milieu où les grands singes vivent près
des communautés humaines comme le PNKB, il est important de trouver des
moyens d'impliquer les populations locales dans les activités
touristiques, afin de recueillir leur soutien, essentiel au succès
à long terme du tourisme. Le succès du tourisme de vision des
gorilles au PNKB sera renforcé par des activités bien
conçues d'éducation environnementales et de sensibilisation,
à la fois pour une meilleure connaissance et acceptation du programme de
conservation associé au tourisme que pour une stimulation des
communautés aux activités génératrices de revenus
liés au tourisme ; ce qui est à la base d'une étroite
collaboration entre le Programme Tourisme et le Programme Conservation
Communautaire.
Pour que le tourisme remplisse le critère de
durabilité, il faut qu'il produise le maximum de bénéfices
directs et indirects pour les communautés voisines qui subissent les
coûts de la conservation. Certes, la conservation doit être
privilégiée par rapport à d'autres intérêts,
mais les activités touristiques doivent autant que possible contribuer
à la réduction de la pauvreté et au minimum elles ne
doivent pas nuire aux communautés locales. Les bénéfices
directs comprennent l'embauche au niveau local du personnel pour les
activités touristiques et le partage d'une part des revenus touristiques
avec les communautés adjacentes. Les bénéfices indirects
incluent la promotion et l'appui aux activités offrant des revenus
additionnels aux communautés (exemple : infrastructures
touristiques partiellement ou entièrement gérées par les
communautés elles-mêmes).
Il faut veiller à ce que les avantages ne profitent pas
qu'à une petite partie de communauté, cette tâche est
confiée au programme conservation communautaire. Des consultations
détaillées doivent être organisées pour s'assurer
que les bénéfices sont fournis d'une manière reconnue et
valorisée.
Un excellent moyen de stimuler un soutien communautaire
à la conservation est de partager une partie des revenus du tourisme
avec les communautés voisines qui ont la responsabilité de vivre
près du Parc. Le partage des revenus encourage la conservation durable
en contribuant à l'amélioration des conditions de vie des
communautés voisines sur la base des éléments
suivants :
Ø Impacts sur la conservation : pour
réduire les activités illégales, garantir une conservation
durable et renforcer la responsabilité des communautés pour la
conservation ;
Ø Impacts sur les moyens d'existence : pour
améliorer les moyens d'existence en appuyant des projets communautaires
contribuant à la réduction de la pauvreté, pour compenser
la perte due au manque de l'accès au Parc et/ou les dégâts
aux cultures, pour fournir des alternatives aux ressources présentes
dans le Parc et pour encourager le tourisme communautaire ;
Ø Impacts sur les relations (entre le tourisme et la
communauté locale) : pour établir la confiance, pour
réduire les conflits, pour renforcer la participation et la
responsabilisation des communautés.
Les effets positifs du partage des bénéfices
peuvent être renforcés par les aspects suivants :
Ø Identité du programme. Il faut que le
financement soit perçu comme lié à la
conservation ;
Ø Partenariat avec les autorités locales,
acteurs essentiels du développement local et de la réduction de
la pauvreté ;
Ø Participation communautaire dans la conception, la
mise en oeuvre et le suivi du partage des revenus ;
Ø Transparence et redevabilité.
Les bénéfices du tourisme, et surtout de la
vision des grands singes, peuvent être considérables au niveau
local. Selon le PGG 2009-2019, le PNKB veut mettre en oeuvre un dispositif
d'Accès et de Partage des Avantages du tourisme (APA) avec les
communautés locales à l'instar des approches de partage des
revenus établies avec succès dans plusieurs sites touristiques
comme au Parc National Impénétrable de Bwindi en Ouganda,
où la valeur des revenus touristiques qui parviennent aux populations
locales est plus de quatre fois plus importante que « la valeur de
toutes les autres sources de revenus combinées pour la région.
Les emplois directs comme guide ou pisteur sont un avantage précieux
dans les zones ou les opportunités d'emploi formel sont rares. Le projet
de Bai Hokou en République Centrafricaine embauche plus de 60
pygmées Baaka sur la base d'une rotation, tandis que les organisations
en charge des gorilles de montagne en RDC, au Rwanda et en Ouganda, comme les
autorités des parcs et les ONGs, emploient environ 150
personnes» (STPNKB, 2011).
Il sied de noter que le Programme de Tourisme travaille avec
les Programmes d'Administration Financière et de Conservation
Communautaire afin d'adapter une formule pour un dispositif de partage des
bénéfices financières du tourisme dans le cadre du
Programme de Conservation Communautaire au fur et à mesure de
l'évolution de la situation et en fonction des moyens disponibles au
PNKB et à l'ICCN.
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