CONCLUSION GENERALE
La question sur l'histoire de la protection des forêts
au Cameroun de 1960 à 2010 nous a donné l'occasion
d'évaluer l'importance de celles-ci dans l'univers des populations, leur
dépréciation, l'évolution de leur législation et
leurs institutions. 
Il ressort de notre étude que depuis les
périodes précoloniale, coloniale et postcoloniale, les
populations ont toujours tiré leur substance vitale de la forêt.
D'abord une source de biens, puis une source de services et enfin un patrimoine
culturel des peuples autochtones, elle a été et reste un milieu
de vie complet et favorable à l'existence humaine. Pourtant, depuis la
colonisation jusqu'à ce jour, elle continue de subir une destruction qui
la dévalorise de plus en plus. Les facteurs de cette destruction ne sont
entre autres que les activités agricoles, l'exploitation
forestière et les défaillances de l'Etat dans son rôle de
gestionnaire des forêts. En effet, cette situation catastrophique n'est
pas restée sans effets. Les conséquences entrainées par ce
phénomène environnemental s'étalent sur plusieurs
dimensions. 
A savoir économique, environnementale et sociale. 
Dès son indépendance, le pays s'est doté
des lois qui devaient protéger ces forêts. Celles-ci ont connu une
évolution de manière crescendo. Parfois affectées par les
facteurs internes et souvent suite aux réalités internationales.
Les différentes métamorphoses subies par les différents
régimes forestiers qu'a connus le pays ont abouti aux grandes
réformes forestières et environnementales de 1994. Ce sont ces
réformes qui ont posé les bases d'une exploitation durable
adaptées aux normes internationales. L'espoir demeure qu'un jour elles
arrivent à leur finalité, qui est celle de créer un cadre
sain dans le secteur forestier. 
A cet effet, pour l'application de ces lois, le contrôle,
la surveillance et la réalisation des projets dans ce secteur, l'Etat a
mis sur pied des institutions et des structures techniques. Celles-ci, comme
les lois, ont connu une certaine évolution qui a souvent
été liée non seulement à celle des
différentes législations forestières, mais aussi à
des pressions des bailleurs de fonds. 
La question de la politique la lutte contre la
déforestation revêt aussi un enjeu tant national qu'international.
Si les lois qui régissent les activités forestières au
Cameroun et les 
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hommes qui incarnent ces institutions atteignent les objectifs
fixés, on pourra s'attendre à des retombées positives
énormes. Pour y arriver, les pays développés en
général et le Cameroun en particulier se doivent de s'impliquer
dans ce combat, car l'avenir climatique du monde dépend en partie de la
sauvegarde des forêts. 
De la diminution du gaz à effet de serre, ou alors de
la protection des communautés vulnérables à la protection
de la biodiversité, ces questions tant soulevées au Cameroun
qu'à l'étranger doivent bénéficier de l'attention
des organismes et des ONG internationaux. Il faudrait que les projets REDD dont
les ONG environnementales internationales se vantent ne soient pas un leurre.
Ainsi donc le développement durable auquel aspirent les Camerounais et
le monde entier passera par l'exploitation durable des forêts. 
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ANNEXE I : LISTE DES ESSENCES FORESTIERES DES FORETS DU
GRAND-SUD CAMEROUN 
Acajou de Bassam Faro Abale/Abing 
Afromosia/Assamela Fromager/Ceila Okan/Odoum 
Aniegre Gombe/Ekop Osanga/Sikon 
Ayous Itandza/Evouvous Ozigo 
Azobe Ilomba Tsanya/Akela 
Agba/Tola Iroko Moabi 
Aiele/Abel Kanda Pao Rosa 
Ako/Aloa Kapokier/Bombax Wenge 
Amvout/Ekong Kondroti/Ovonga Koto 
Andoung Kum/Ekoa Movingui 
Angueuk Landa Bodioa 
Asila/Kioro Lati/Edjil Alumbi 
Avodir Limba/Frake 
Able/Abing Limbali 
Abura Lotofa/Nkanang 
Bête/Mansonia Mambode/Amouk 
Bosse Moambe 
Bubinga Mukulungu 
Bilinga Mutundo 
Bodia Naga/Ekop 
Coussie blanc Olong/Bongo 
Cordial/Ebe Ouochi/Albizia 
Dibetou/Bibolo Tali 
Doussie blanc Longhi/Abam 
Dambala Ovengnkol 
Dabema/Atui Sapeli 
Diana/Celtis Zingana/amuk 
Ebiara Teck 
Ekaba Ang/Kokrodua 
Essouom Bibelo 
Ekoume Miama 
Emien/Ekouk Oboto/Abodzok 
Esak Onzabili/Angongui 
Eseng/Lo Ovog/Angale 
Essessang Tchitola 
Esson Makore/Douka 
Evene/Ekop Evene Padouk 
Eveuss/Ngon Sipo 
Evoula/Vitex Kotibe 
Eyeck Tiama 
Framir Eben 
Source  : Dieudonné Njankou,
`'Regime des forêts de la faune et de la pêche», Mars 2000, p.
45. 46. 
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