2- Les raisons économiques et sociales
Les pays développés ont intérêt de
s'investir dans la lutte contre la déforestation au Cameroun par ce que
le pays est leur fournisseur de bois d'oeuvre. L'activité
forestière est dominée au Cameroun par les entreprises
étrangères. Ainsi, en 1996, on dénombrait 220 entreprises
forestières au pays dont la majorité est constituée par
les entreprises étrangères0.
0 Ibid. p. 21.
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Ces entreprises exportent leur bois vers les marchés
européens, asiatiques et américains. Ce qui indique que le
Cameroun contribue au commerce global des produits du bois qui
s'élèverait à 130 milliards de dollars USA et
créant par conséquent 47 millions d'emplois dans le
monde0. Plusieurs pays développés figurent dans le
circuit commercial du bois camerounais et leur économie en dépend
en partie0.
Au delà des produits ligneux, le Cameroun contribue au
commerce mondial des produits forestiers non ligneux que nous avons pris le
temps de montrer dans le chapitre précédent. Un cas
d'espèce est la production du Prunus africana, une plante
médicinale qui est commercialisée sur le marché mondial.
Cette plante est utilisée pour le traitement de troubles de prostate. Sa
commercialisation générait 150 millions de dollars USA par an
dans le monde0.
Sur le plan social, les Etats développés se
soucient des populations pauvres. Car selon certaines estimations 90% de la
population pauvre, soit 1,5 milliards de personnes dépendent totalement
ou partiellement des forêts pour vivre0. Une bonne partie de
ces populations vit au Cameroun. Parmi elle, certaines sont dites
vulnérables. C'est le cas des groupes Pygmées au Cameroun. Et
pour les raisons humanitaires, la communauté internationale cherche des
solutions pour les problèmes de pauvreté, dont l'une d'elles est
la conservation des forêts.
Ainsi, les pays développés gagneraient à
venir en aide aux pays sous-développés exportateurs de bois. Leur
intervention aurait des effets positifs sur la gestion durable des ressources
naturelles locales garantes de la survie des populations riveraines.
Alors, fort de ce qui précède, il faut constater
que dans la volonté d'appliquer les lois forestières, de
contrôler, de surveiller des forêts et réaliser les projets
dans le secteur forestier, l'Etat camerounais a créé des
institutions. Celles-ci ont connu une évolution liée aux
circonstances internes et aux réalités internationales. Et
parfois elles ont suivi la dynamique des lois forestières qui à
leur tour devaient rendre l'exploitation des forêts durable, pour
éviter la déforestation. Car la question de lutte contre la
déforestation au Cameroun revêt un enjeu tant national
qu'international, il faut dont que les structures qui accompagnent ces lois
soient fortes.
0 Ngole Ngole, `'Foresterie, les potentialités et
opportunités», 2008.
0 Confère Annexe VII page 168.
0 Ndoye, Ruiz-Perez et al., `' Les effets de la crise
économique», 1998, p. 3.
0 UICN, `'Rapport préliminaire sur l'état de
l'environnement en Afrique centrale», 2010, p 22.
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