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Déforestation et dégradation de l'environnement au Cameroun 1960-2010.


par Marcel Koviel Songo
Université de Youndé I - Master en histoire 2012
  

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B-LES DISPOSITIONS JURIDIQUES SUR LES FORETS ENTRE 1981 A 1994

La réglementation qui a régi les forêts entre 1981 et 1992 au Cameroun était constituée de lois, décrets et instructions ministérielles.

1- La loi forestière de 1981 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche

La loi forestière de 1981 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche semble la mieux élaborée du pays après les indépendances. En effet, suite au recours aux différentes lois régissant l'exploitation des forêts pendant la colonisation et à l'aube des indépendances, le Cameroun mettait pour la première fois sur pied son régime forestier0. Celui-ci apportait de nouvelles réformes dans le secteur de forêts. Et ceci devait se poursuivre jusqu'en 1992.

A partir de 1982, l'exploitation des forêts est régie par la loi n° 81-13 du 27 novembre 1981, portant régime des forêts, de la faune et de la pêche0. Dans son article premier, elle prévoyait `'assurer la conservation, l'exploitation et la mise en valeur des ressources forestières, fauniques et halieutiques des domaines forestier, fluvial et maritime''0. Cette loi redéfinissait les domaines forestiers du pays. Ainsi on avait :

Les forêts domaniales ;

les forêts des collectivités publiques ;

les forêts des particuliers ;

les forêts du domaine national ;

la faune sauvage ;

les ressources halieutiques du domaine public fluvial et ou du domaine maritime0.

Cette loi venait réformer l'activité forestière au Cameroun et lui donner des règles solides et précises. Aussi il faut constater qu'avec elle, il était désormais question de s'occuper de la forêt et ses éléments composants. Ce qui signifie qu'on ne parlait plus seulement de la forêt, mais aussi de la faune. Car la destruction de la forêt entraine celle de la

0 Ebela, `' L'exploitation forestière'', 2007/2008, p. 15. 0 J.O R.U.C, n°22 du 1er Décembre 1981, p. 2639 0 Ibid.

0 Ibid. pp. 2639-2640.

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faune. Les précédentes lois avaient contribué à une chasse massive et anarchique dans les forêts camerounaises. L'exemple nous vient de Kika0. En effet, jusqu'au début des années 1980, cette zone forestière exploitée depuis plusieurs décennies par la SIBAF subissait une chasse anarchique encouragée par les dirigeants de cette société. Sur ce point, Labrousse et Verschaves nous apprennent que :

La direction de la SIBAF, aujourd'hui horrifiée par le moindre soupçon de mort d'animal chez elle, a toujours favorisé la chasse jusqu'à la fin des années 1980, au moins. Les écologistes ne devraient pas ignorer la biographie-brûlot du chasseur Roger Fabre. Enfin, après avoir accompli à Yaoundé les manoeuvres d'usage, Fabre en arrivait à la conclusion qu'aucune amodiation ne pouvait être envisagée, tous les espaces étant déjà attribués aux compagnies forestières. Il obtint cependant un conseil. S'entendre avec l'une d'elles, la SIBAF, installée à Kika, dans le district de Moloundou, région très giboyeuse. S'étant rendu sans délai à Douala, Roger Fabre fut reçu par le directeur français de cette société, M. Billet, ne voyant aucun inconvénient qu'un professionnel de chasse vînt s'installer sur le territoire de l'exploitation. Se vantant du grand nombre d'éléphants de forêt et de gorilles dans sa

concession0.

Ainsi donc, cette loi était la bien venu. Car la faune à l'intérieur des concessions d'exploitation n'était plus confondue avec les arbres à exploiter. C'est-à-dire elle n'appartenait pas comme les arbres à la société qui détenait cette zone.

Pour ce qui concerne l'exploitation, l'article 23 stipule que `' L'exploitation de toute zone de forêt est subordonnée à un inventaire préalable de celle-ci `'0. Ce qui veut dire qu'avant toute activité d'exploitation dans une parcelle forestière, celle-ci devait subir un inventaire, question de faire un sondage permettant d'apprécier la richesse de la forêt en arbres de diamètre supérieur à 20 cm.

La loi forestière de 1981 venait faire la précision sur les titres d'exploitation accordés au Cameroun. Ainsi, on comptait trois types de titres. A savoir :

Les licences ;

les ventes de coupe ;

les permis ou autorisations de coupe0.

Les licences étaient accordées pour une période de cinq ans renouvelables. Leur renouvellement était soumis à une procédure fixée par décret0. Toute licence de superficie inférieure ou égale à 25 000 ha ne pouvait être attribuée qu'aux nationaux pris

0 Kika est la localité où sont installés le site d'exploitation et la scierie de SIBAF, située aujourd'hui dans

l'arrondissement de Moloundou, département de la Boumba et Ngoko, région de l'Est.

0 Labrousse, Verschaves, Les pillards de la forêt, 2002, p. 68.

0 O G.U R C, 1st december 1981, loi n°81-12 du 27 novembre 1981, p. 2642.

0 Ibid. p. 2645.

0 Ibid. p. 2643.

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individuellement ou regroupés en société0. Toutefois, l'exploitant étranger pouvait être autorisé à soumissionner en vue d'étendre son exploitation sur une superficie contigüe inferieure ou égale à 25 000 ha0.

L'obtention d'une licence imposait l'installation d'une industrie forestière ou la mise en valeur de celle existante0.

Nous constatons ici que le régime de 1981 insistait sur la protection et la mise en valeur des forêts comme les lois précédentes. Mais dans le souci d'améliorer certaines dispositions forestières, certains de ses articles ont été modifiés.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams