3. Production de lait au Togo
Au Togo, le lait produit provient des races bovines
autochtones actuellement élevées (la race taurine Somba, la race
taurine Lagunaire, la race Borgou et la race Locale de type Somba) et celles
d'introductions récentes (le taurin N'Dama et les Zébus
Sahéliens: zébu peulh White Fulani, zébu M'bororo,
etc.).
La production laitière nationale est assurée par
les élevages bovins laitiers traditionnels dans lesquels l'alimentation
des animaux dépend de l'état du pâturage. La production
laitière par cheptel est saisonnière avec un pic en hivernage et
un arrêt en fin de saison sèche (Seme et al., 2016a). La
productivité laitière des races élevées au Togo est
faible. Le tableau 2 montre ces productivités laitières en
fonction des durées de lactation.
Tableau 2 : Productivité laitière et
durée de lactation des races bovines au Togo (FAO, 1995).
Races
|
Productivité
laitière/vache/jour (litres)
|
Durée de lactation (jours)
|
Lagunaire
|
1,5
|
255
|
Somba
|
1 à 2
|
150 à 180
|
N'Dama
|
2
|
-
|
Zébus peulhs
|
2 à 4
|
180 à 200
|
Goudali
|
6 à 8
|
246 à 300
|
Borgou
|
2 à 3
|
240
|
La production nationale de lait au Togo augmente chaque
année. Le tableau 3 montre l'évolution de cette production de
2015 à 2019.
Tableau 3 : Production nationale du lait de vache de 2015
à 2019 (DE, 2021)
Années
|
Production de lait (litres)
|
2015
|
11
|
191
|
329
|
2016
|
11
|
303
|
303
|
2017
|
11
|
416
|
289
|
2018
|
11
|
478
|
229
|
2019
|
11
|
645
|
683
|
Cette évolution de la production laitière
nationale est liée à celle du cheptel bovin (Tableau 1). Une
augmentation de l'effectif de bovins implique une augmentation de la
quantité de lait
9
produite aussi bien à l'échelle d'une ferme de
production qu'à l'échelle nationale.
4. Lait
Le lait est un produit naturel élaboré par les
glandes mammaires des femelles de mammifères après la naissance
du jeune, suite à une gestation. A la fois aliment et boisson, il est
donc d'un grand intérêt nutritionnel et se prête à de
nombreuses applications culinaires, industrielles et technologiques (Fredot,
2006).
C'est en 1909 que le Congrès International de la
Répression des Fraudes (CIRF) a défini ainsi le lait: « le
lait est le produit intégral de la traite totale d'une femelle
laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée ». Le
lait destiné à la consommation doit être recueilli bien
proprement et ne pas contenir de colostrum. C'est un lait n'ayant pas
été chauffé ni soumis à un traitement d'effet
équivalent. La dénomination «lait» est
réservée exclusivement au produit de la sécrétion
mammaire normale obtenu par une ou plusieurs traites sans addition ni
soustraction, sauf dérogations spéciales.
Le lait destiné à la consommation ne pourra
être mis en vente que s'il provient de femelles laitières en
parfait état sanitaire. Cela signifie que le lait provenant d'animaux
non reconnus indemne de tuberculose, de brucellose, de mammites, de
fièvre Q ne peut être considéré comme propre
à la consommation humaine en nature (Fall, 1997).
? Qualité nutritionnelle du lait
La consommation du lait local et ses dérivés au
Togo, couvre 15 à 26% du total et est en pleine hausse depuis 1995 (FAO,
2012). Le lait étant un produit entrant dans l'alimentation du togolais,
il est nécessaire et essentiel de connaitre sa qualité afin de
protéger les consommateurs et préconiser des mesures
d'amélioration de sa production. En effet, le lait cru ou lait n'ayant
subi aucun traitement d'assainissement, peut contenir des bactéries
appartenant aux genres Salmonella, Escherichia,
Staphylococcus et Listeria qui peuvent causer des symptômes
d'origine alimentaire comme la fièvre, les vomissements, la
diarrhée voire l'insuffisance rénale, les fausses couches et
même la mort (De Buyser et al., 2001). Cependant, la production
du lait doit être systématiquement et rigoureusement
contrôlée en raison des risques éventuels que ce produit
peut présenter pour la santé humaine. Néanmoins, la
qualité nutritionnelle des laits crus étudiés au Sud du
Togo est satisfaisante (Seme et al., 2015).
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