Section II : CADRE THEORIQUE
Théories du traitement des informations
Dans cette section, nous exposons les théories qui
prennent en charge la problématique de cette recherche. Les
théories du traitement des informations ont été
développées par plusieurs auteurs. Et dans plusieurs
modèles. Nous en avons choisi deux.
2.1. La théorie de la subjectivité
Catherine Kerbrat-orchioni est l'auteur qui nous propose cette
théorie dont nous nous sommes servis pour notre étude. Sa
problématique est de rechercher des procédés linguistiques
par lesquels le locuteur imprime sa marque à l'énoncé,
s'inscrit dans le message (implicitement et/ou explicitement) et se situe par
rapport à lui.
Parlant de l'énonciation, elle affirme que les
différents constituants, du cadre énonciatif ne sont pas traiter
de la même manière ; l'énonciateur jouit d'un traitement
privilégié, tout l'acte étant envisagé de son point
de vue : le mécanisme d'engendrement d'un texte, le surgissement dans
l'énoncé du sujet d'énonciation, l'insertion du locuteur
au sein de sa parole.
Kerbrat-Orchioni examine à part entière les
déictiques (pronoms personnels, démonstratifs, location
temporelle et spatiale, certaines formes deparenté), le rôle des
catégories de l'effectif et de l'évaluatif dans le choix des
unités lexicales ; d'autres interventions « subjectives » du
locuteur concernant
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l'organisation des faits rapportés, différents
types d'interprétation qui témoignent d'une certaine attitude du
locuteur par rapport aux faits dénotés.
En ce qui relève de la subjectivité, Catherine
Kerbrat nous parle des « subjectivèmes » auxquels elle
consacre son analyse et qui sont définis comme des mots ordinaires
utilisés et connus par tous mais qui traduisent la subjectivité
du journaliste. Après étude et analyse, elle remarque que peu
d'unités lexicales qui ne constituent des marques de la
subjectivité. Elle ne conclue pas qu'il n'y a pas
d'énoncés objectifs mais elle soutient que « toute
séquence discursive porte la marque de son énonciateur, mais
selon des modes et degrés divers ».
2.2. La théorie de l'Agenda setting
Dans cette étude nous allons convoquer la
théorie de l'agenda setting. Celle-ci a été mise au point
par deux auteurs américains Maxwell Mc Combs et Donald Shaw. La
théorie de l'agenda, en anglais agenda setting, affirme que le flux du
contenu communicationnel, particulièrement médiatique ne parvient
pas en totalité à son destinataire. Les médias
opèrent d'abord au préalable et en amont, une
sélectivité, une sorte de mise à l'ordre de faits et
évènements, établissant et imposant à leur
consommateur une certaine hiérarchie et un calendrier25.
Pour ce faire les médias orientent l'attention des
consommateurs vers les évènements qu'ils trouvent importants par
leur sélectivité.
Ces deux auteurs d'origine américaine ont
élaboré cette théorie en partant d'une observation sur les
médias en raison de l'espace disponible dans leur journal.
Le journaliste est contraint de pratiquer un filtrage
sévère dans le flot des faits à porter à sa
connaissance.
25 EKAMBO, J-C., cité par LUYATU E.
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Les deux chercheurs finissent par dire que les médias
opèrent en effet cette sélectivité en raison des
critères qui leur sont propres. Ils précisent encore pour dire
que la presse établi l'ordre du jour (agenda setting), ce à quoi
il faut penser.
La conséquence de cette autonomie est que les
consommateurs des médias ne sont informés que de ce les
médias veulent leur donner. Les médias élaborent donc pour
chacun un agenda. Selon leur suggestion, la fonction des médias n'est
pas de dire aux gens ce sur quoi doivent penser mais ce sur quoi ils doivent
concentrer leur attention.
En d'autre terme cette théorie montre clairement que
les médias jouent un rôle très important dans la formation
de la réalité sociale par la sélection et classement des
informations et sont en soi des auteurs d'un véritable agenda du public
qui organise notre univers. Il apparait d'après ce modèle que la
perception du public concernant l'évènement est fonction de la
place que lui accordent les médias. Les propositions
négligées par les médias si elles ne reçoivent pas
plus l'attention dans l'avenir non plus, seront vite oubliées.
Ce qu'amènent à nouveau Maxwell mc combs et
Donald Shaw est « la faculté par les médias d'ordonner et
d'organiser mentalement notre monde à notre place
»26.
Les médias imposent à leurs consommateurs les
éléments à savoir, toujours dans l'optique de filtrage des
nouvelles, David Manning indique qu'à travers le renforcement d'une
idée déjà en germe dans l'étude importante de Kurt
Lewin27, il apparut que la diffusion de tout détail dans les
nouvelles se faisait le long de certaines filières servaient de porte
au-delà desquelles les nouvelles pouvaient ou ne pas être
admirer.
26EKAMBO, J-C., Op. Cit.
27 KURT LEWIN, cité par DAVID, « the
gâte beeper le sélectionneur : études sur la
sélection des nouvelles » in sociologie de l'information des textes
fondamentaux.
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L'auteur poursuit en disant que la sélection des nouvelles
est en réalité subjective, ne reposant pas sur des jugements de
valeurs fondées sur les propres expériences, attitudes et
attentes du sélectionneur.
Dans ce premier chapitre, il a été question de
définir les concepts qui constituent l'objet de notre étude et
d'exposer les théories du traitement des informations qui prennent en
charge la problématique de cette recherche.
Dans les lignes qui suivent, nous allons présenter la
Tempête des Tropiques, un journal que nous avons
sélectionné pour délimiter notre
recherche.
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