I. UN MOYEN DE SÉCURISATION DES TRANSACTIONS
COMMERCIALES
Le système de la facturation classique avait conduit
à des confusions94 qui posaient un véritable
problème de traçabilité des opérations
commerciales. Cette situation a favorisé le développement du faux
et de l'usage du faux. L'avènement de la facture normalisée
apporte un correctif et permet ainsi non seulement de renforcer la
traçabilité des opérations commerciales
(I. 1) mais aussi de lutter contre le faux et l'usage du faux (I.
2).
I.1. Le renforcement de la traçabilité des
transactions commerciales
La traçabilité peut désigner le
caractère exactement repérable d'une évolution ou d'une
origine95. On peut donc la concevoir comme la possibilité
d'identifier l'origine et de reconstituer le parcours d'un produit et donc de
déterminer les différentes transactions dont il a fait l'objet.
En fiscalité, la traçabilité des opérations
commerciales est extrêmement importante dans la mesure où elle
permet une plus grande efficacité des opérations de
contrôles fiscaux. La facture normalisée sécurisée
permet de renforcer la traçabilité des différentes
transactions commerciales qu'elle constate. Le renforcement de cette
traçabilité est favorisé non seulement par les mentions
obligatoires de la facture normalisée (I.1.1) mais aussi par
l'apposition du sticker (I.1.2).
94 Voy. supra., p. 16 et Ss.
95 Voy. Version électronique du Grand Robert de
la langue française, version 2.0, Le Robert/SEJER, 2005.
[32]
LANKOANDE Richard
L'efficacité des moyens de lutte contre la fraude
fiscale au Burkina Faso : cas de la facture normalisée
I.1.1. Les mentions obligatoires de la facture
normalisée
Les mentions obligatoires de la facture normalisée
permettent de déterminer ses éditeur, émetteur et
bénéficiaire ainsi que toutes les informations relatives au bien
vendu ou à la prestation fournie. C'est donc dire que ces
différentes mentions permettent d'avoir des informations non seulement
sur les personnes contractantes mais aussi sur les différentes
prestations objets de ces contrats. En effet, l'alinéa 2 de l'article
564 du CGI impose que la facture normalisée comporte non seulement
l'ensemble des mentions prévues à l'article 562 du même
code mais en plus, le nom ou la raison sociale et le numéro IFU de
l'imprimeur ainsi que l'année et le mois d'édition de la facture
par ce dernier96. En fait de mentions obligatoires, l'article 562
précité en prévoit six (6). Il s'agit du numéro de
facture d'une série ininterrompue, la date d'établissement de la
facture, l'objet précis de la transaction, le montant de la facture
mentionné de sorte à distinguer le montant hors TVA de la TVA
elle-même, l'identification précise du redevable qui
délivre la facture et l'identification du client.
On peut aisément remarquer que ces différentes
mentions comportent des éléments suffisamment précis pour
permettre de remonter aux différentes transactions commerciales ainsi
qu'à leurs auteurs. Il importe de souligner que les mentions
prévues à l'article 562 s'imposent à tout contribuable sur
qui pèse l'obligation de délivrance de facture, qu'il
relève du RNI, du RSI ou de la CME97. Elles ne s'imposent
donc pas aux seuls contribuables du RNI qui délivrent des factures
normalisées personnalisées. De ce point de vue, ces mentions se
présentent comme le droit commun des mentions obligatoires des factures.
Mais en l'état actuel de la législation fiscale en vigueur, seuls
les contribuables du RNI sont passibles de sanctions lorsqu'ils
délivrent des factures non conformes aux prescriptions de l'article 564
du CGI. Il en ressort donc que les mentions de la facture normalisée
constituent des éléments importants qui permettent de renforcer
la traçabilité des transactions commerciales constatées
sur lesdites factures. Cette traçabilité est encore plus accrue
avec l'apposition du sticker.
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