I.1.3. Le triangle pédagogique
Selon Houssaye (2000, p.39), « tout acte
pédagogique se définit comme l'espace entre trois sommets d'un
triangle : l'enseignant, l'apprenant et le savoir ». L'enseignant,
est celui-là qui transmet ou fait apprendre. L'élève est
celui qui acquiert le savoir grâce à une situation
pédagogique. Le savoir, c'est le contenu de la formation, la
matière, le programme à enseigner. Chaque côté du
triangle exprime une relation nécessaire à l'acte
pédagogique: la
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relation didactique est le rapport que l'enseignant entretient
avec le savoir et qui lui permet d'enseigner; la relation
pédagogique est le rapport qu'entretient l'enseignant avec
l'étudiant qui permet le processus former; quant
à la relation d'apprentissage, c'est le rapport que
l'élève va construire avec le savoir dans sa démarche pour
apprendre.
Source : J HOUSSAYE, le triangle pédagogique
Le triangle pédagogique tel que défini et
présenté par Houssaye, est d'une importance capitale dans les
d'enseignements-apprentissages en ce sens que l'acquisition et l'appropriation
des savoirs passent par un traitement préalable des savoirs
effectué par l'enseignant en vue de les adapter au niveau de la classe
et des élèves.
I.1.4. La transposition didactique
Selon Comenius, cité par Ouédraogo (2009, p.71),
la didactique est « un art universel qui permet d'enseigner tout
à tous avec un résultat infaillible ; d'enseigner vite sans
lassitude ni ennui chez les maîtres, mais au contraire dans le plus vif
plaisir ; de donner un enseignement solide, surtout pas superficiel ou formel,
en amenant les élèves à la vraie science, à des
moeurs aimables et à la piété du coeur. Enfin, je
démontre tout cela a priori, c'est-à-dire en la tirant de la
nature immuable des choses ; comme d'une source vive coulent sans cesse des
ruisseaux qui s'unissent finalement en un seul fleuve, j'établis une
technique universelle qui permet de fonder des écoles universelles
». On doit aussi ce concept au didacticien des mathématiques,
Chevallard (1998, p.27) concept qu'il a développé pour faciliter
l'apprentissage des mathématiques. Pour lui, la didactique est
« un contenu de savoir qui, ayant été
désigné comme savoir à enseigner, subit dès lors un
ensemble de transformations adaptatives qui vont le rendre apte à
prendre place parmi les objets d'enseignement. La
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didactique s'intéresse spécifiquement aux
savoirs ; aux concepts d'enseignement et aux difficultés d'appropriation
du savoir par les élèves, elle est propre à une
discipline. Ce savoir subit un processus de transformation jusqu'à son
appropriation par les apprenants. Les savoirs savants sont des
savoirs validés on entend qui s'enrichit sans cesse de connaissances
nouvelles, reconnues comme pertinentes et valides et légitimés
par la communauté scientifique. C'est le produit de chercheurs reconnus
par leurs pairs. Il y a ensuite les savoirs à enseigner
qui sont contenus dans l'ensemble des textes officiels,
c'est-à-dire les programmes, et instructions officielles, les
commentaires définissant les contenus, les normes et les
méthodes. Les savoirs enseignés, c'est le cours,
la leçon que l'enseignant a construite et qu'il mettra en oeuvre dans la
classe. Enfin, les savoirs appris sont les savoirs acquis et assimilés
par l'élève.
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