L'intégration aérienne en Afrique: une analyse à partir des politiques du ci el unique africain de l'ASECNA et du MUTAA de l'union africainepar Amédée MISSIKA MBIANG IRIC- Université de Yaoundé 2 Soa - Master professionnel en Relations Internationales, option Intégration Région le et Management des Institutions Communautaires 2021 |
B- Faire face à la concurrence mondiale dans le secteur du transport aérienLa société internationale est aujourd'hui mondialisée, globalisée. Ainsi, l'aviation civile internationale qui a une vocation universelle est le meilleur exemple de mondialisation et de globalisation232(*). Avec l'avènement de la Convention de Chicago, la société internationale a ainsi crée une sorte de communauté internationale de l'aviation civile avec des normes qui s'imposent à tous, créant ainsi une sorte de concurrence mondiale dans le secteur du transport aérien. Le secteur du transport aérien est un domaine très concurrencé au niveau mondial. Vu son caractère complexe, seuls les paysmaîtrisant la technologie y afférente peuvent se tailler la part du lion.En l'état actuel des choses, l'Afrique semble en marge de l'aviation civile mondiale, car les compagnies aériennes non africaines assurent actuellement 80% du trafic pendant que celles africaines ont moins de 3% du trafic aérien mondial bien que le continent représente plus de 17% de la population mondiale233(*). A cet effet, face aux compagnies aériennes européennes et du Golfe, les Etats d'Afrique ont tout intérêt à mettre en oeuvre l' « Opensky »à l'effet d'éviter de se livrer à une concurrence souvent inutile et préjudiciable à une activité en forte croissance, explique monsieur Latta, vice-président du groupe régional AFI234(*).Avec une intégration aérienne, l'on notera une mutualisation des moyens, des ressources matérielles, de la technologie235(*). Les Etats africains pourront donc accomplir ensemble ce dont ils ne pouvaient singulièrement et pourront par la même occasion, conquérir un domaine où Européens, Américains et asiatiques ont déjà posé leurs marques. Tout compte fait, la perspective d'ouverture du « ciel africain » devrait donc pousser les Etats africains à viabiliser leurs compagnies aériennes, du point de vue des standards internationaux de sécurité et de service, pour mieux faire face à la concurrence internationale.Autrement dit, l'ouverture de l'espace aérien africain à partir des politiques aériennes permettra aux compagnies nationales de se reformer. A titre illustratif, le cas de Royal Air Maroc qui a signé un accord « ciel ouvert » avec l'Europe semble un bon exemple. Avec cet accord, la compagnie aérienne marocaine a été contrainte de trouver un nouveau modèle d'expansion alors qu'elle était mise en difficulté par la concurrence des compagnies européennes. Aujourd'hui avec la modernisation de sa flotte, elle est l'une des rares compagnies africaines qui relie l'Afrique à l'Europe. Cette liaison de l'Afrique à l'Occident facilite le tourisme dans ce pays, ce qui a un impact positif sur la croissance économique du Maroc. La création d'un « ciel sans frontières » en Afrique permet de développer son transport aérien afin d'essayer de faire poids avec les compagnies qui ont une certaine notoriété sur le marché. * 232 Stratégie de développement du transport aérien, p.51. * 233BBC NEWS/AFRIQUE, UA : un marché unique africain du transport aérien, disponible sur https://.bbc.com/afrique/region-42856650, consulté le 10 décembre 2020 à 18h22. * 234 Propos tenu par monsieur GNAMA Latta, ministre Togolais de l'Aviation Civile lors de la réunion du groupe régional Afrique-Océan indien (AFI) tenue à Accra (Ghana) du 30 juillet au 2 août 2019, disponible sur www.republiqueoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Economie/MUTAA-33-Pays-bientot-signataires, consulté le 30 novembre 2019 à 11h32. * 235 Entretien téléphonique avec monsieur Apolin KOMGUEM MAGNI, Point focal projet « ciel unique africain » à la Direction Générale à Dakar, entretien effectué le 15 octobre 2019 de 16h à 16h30. |
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